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19 -08-2011 à 10 h20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET
INTERNATIONALE | Mis à jour le vendredi 19 -08-2011 à 10 h30 | AFRIQUE REDACTION PAR :CONGO NEWS
La tournée de Vital Kamerhe dans le Bas-Congo a fait bouger les lignes, notamment du côté de l'opposition. . Elle a démontré que le leader de l'UNC est aussi
conquérant à l'Ouest. Un démenti cinglant aux analyses qui avaient confiné jusque là l'élu de Bukavu à son bastion traditionnel de l'Est. En tout cas, quelques semaines auparavant ou encore
quelques jours seulement, il ne se trouvait presque pas un seul bookmaker pour parier un sou sur le moindre succès de Kamerhe à Matadi ou à Borna, Plus qu'un succès, il y a eu triomphe dans les
deux principales villes bas-congolaises sans parler des foules mobilisées au niveau de plus d'une trentaine d'escale entre Kasangulu et Muanda. Un triomphe qui ne peut éluder le fait qu'Etienne
Tshisekedi est autant, si pas plus, réclamé dans la même province. Des manifestants l'ont exprimé ça et là. Expression captée cinq sur cinq à la 10ème rue Pétunias, à Limete, où des sources
annonçaient l'imminence d'un déplacement d'Etienne Tshisekedi à Matadi-Boma. Certains parleraient d'une rivalité mais là différence se fera dans la façon de travailler sur terrain. D'un côté, un
Tshisekedi qui n'ira que dans les grandes villes. De l'autre, un Kamerhe qui a abattu un véritable travail d'itinérance pour toucher le plus de monde dans les villages les plus reculés du
Bas-Congo. Aux Tshisekedistes de prendre garde que cette différence ne se matérialise dans les résultats des prochaines élections législatives même si leur candidat venait à remporter l'élection
présidentielle. Ce qui est vrai pour le Bas-Congo l'est, mutatis mutandis, pour d'autres provinces de la RD-Congo. Notamment à l'Ouest où Kamerhe a décidé d'anticiper, de précéder Tshisekedi, Ce
qui n'exclut pas un changement de stratégie pour le voir débarquer à Mbuji-Mayi ou à Kananga avant l'autre. Sur le plan pratique, Kamerhe et l'UNC paraissaient avoir une longueur d'avance sur
l'UDPS quant à la capacité de déployer des hommes sur terrain pour une mobilisation, une capacité à ne pas confondre avec la spontanéité réservée à Tshisekedi chaque fois qu'il sent le besoin de
faire une démonstration de force. Pour illustration, l'UNC a déjà déployé des équipes un peu partout à travers le pays depuis son congrès réuni au GB, en juillet dernier. Il suffit que Kamerhe le
veuille pour que l'une ou l'autre équipe lui demande de descendre sur le terrain. Il en a été ainsi pour le Bas-Congo où presque personne n'a vu venir l'UNC qui n'a même pas encore totalisé une
année d'existence depuis sa sortie officielle mi-décembre 2010. Ce Bas-Congo est également disputé par le MLC, très présent dans le district du Bas-Fleuve. Jean-Pierre Bemba y a avait pris pied à
l'époque grâce à son alliance avec Ne Mwanda Nsemi. Il y a fort à parler que la sympathie bembiste bas-congolaise se reporte sur Kamerhe qui n'a pas cessé de mettre en avant, lors de sa tournée
au Bas-Congo, ses prises de position en faveur du chef du Bundu dia Kongo et ses fidèles alors pris en chasse, à 'époque, par le régime. Pas besoin de fournir beaucoup d'efforts pour Kamerhe, les
gens étaient déjà au courant et ils n'ont fait que lui exprimer leur gratitude, à ce sujet, dans la quasi totalité de ses meetings, de Kasangulu à Muanda. Kamerhe s'est rendu compte qu'il n'est
presque pas possible de contrôler le Bas-Congo sans le gourou du BDK. En 2006, il avait gagné à lui seul cinq sièges sur un total de- trente à l'Assemblée provinciale bas-congolaise sans compter
des hommes comme l'ancien gouverneur Bavuidi qui se sont faire élire sous les couleurs du BDK pour rallier l'AMP par la suite. Si Kamerhe n'a pas à fournir des efforts, Oscar Kashala si, s'il
tient à revenir dans l'opinion à Muanda. Le cardiologue était arrivé en tête de l'élection présidentielle en 2006 dans ce territoire, selon les chiffres publiés par l'Abbé Apollinaire Malu-Malu.
Mais sa cote est aujourd'hui au plus bas. Les Muandais lui reprochaient son éclipse après la proclamation dés résultats de la présidentielle. Lorsque Kamerhe, dans son meeting à Muanda, a évoqué
le nom de Kashala comme un éventuel allié pour fédérer l'opposition, des huées sont montées dans la foule en signe de désapprobation. Il est à craindre que Kashala qui avait bénéficié d'une
spontanéité inattendue des électeurs en 2006 ne connaissait le même sort dans les autres provinces de la République. La grande leçon de la croisade kamerhiste au Bas-Congo reste que les
populations se sont montrées, partout, favorables à un rapprochement avec Tshisekedi et le MLC. Chaque fois que Kamerhe a évoqué l'idée d'aller rendre visite à Tshisekedi pour parler de la
question, il a soulevé des frénétiques vivats.
H.M. MUKEBAYI NKOSO