Créé le 06 -09-2011 à 07 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le dimanche 06 -09-2011 à 07 h45 | AFRIQUE REDACTION PAR : LE POTENTIEL
Le rendez-vous a été respecté. Etienne Tshisekedi, président national de l’UDPS et candidat commun de l’Opposition désigné jusqu’ici, a bel et bien déposé sa
candidature à l’élection présidentielle 2011, hier lundi 5 septembre. Malgré quelques incidents sur le chemin de retour, l’opération s’est déroulée normalement au Bureau de réception et de
traitement de candidature ( BRTC) pour la ville de Kinshasa, situé au boulevard du 30 Juin, place Royal, dans la commune de Gombe.
Par le dépôt de sa candidature à la présidentielle 2011 hier lundi, Etienne Tshisekedi vient de franchir le Rubicon. Il ouvre une nouvelle page de son parcours
politique qui devrait le conduire à la consécration, s’il est élu président de la République, de manière à traduire dans les actes ses aspirations politiques. Une tâche ardue dans la mesure où
les jeux ne sont pas encore faits et que la course vers le fauteuil présidentiel ne fait que commencer.
Il lui faudra continuer à travailler dur pour maintenir l’unité au sein de l’Opposition avant d’affronter un adversaire de taille, tout aussi déterminé que lui.
Cela exclut toute naïveté dans la mesure où il doit gérer, notamment, les vicissitudes de la campagne électorale.
Film de l’événement
Il est 15 heures quand le cortège conduisant l’irréductible opposant de tous les temps se signale sur le boulevard du 30 Juin. Après un long parcours, parti
de sa résidence de Limete, en passant par les boulevards Lumumba, Sendwe et Triomphal puis l’avenue 24 Novembre, la marée humaine qui l’accompagne est loin de se lasser, avant d’atteindre le
point de chute, place Royal à Gombe.
Les partisans du sphinx sont néanmoins contenus par un important dispositif policier rangé devant et aux abords du BRTC, ainsi que tout le long du boulevard du 30
Juin depuis la matinée. C’est dans ce climat tendu certes, mais sous contrôle, qu’Etienne Tshisekedi franchit le seuil de ce site. Sa suite s’est servie de coudes et de hanches pour accéder au
site du BRTC.
L’opération n’aura duré en tout que 45 minutes, alors que de nombreux militants de l’UDPS et ceux des partis alliés de l’Opposition avaient pris d’assaut le
périmètre dès le matin pour attendre et assister à cette cérémonie, importante à leurs yeux. A 15H45 locales, Etienne Tshisekedi ressort du BRTC, mais pas à bord de sa Jeep comme à l’arrivée mais
à pied. Le septuagénaire se propose de faire de l’exercice physique. Il veut approcher et saluer le public.
Devant la presse, l’homme de la 10ème rue Limete se fait avare de discours. Il croit fermement et, comme jamais auparavant, au couronnement de sa carrière : « cette
candidature symbolise la fin de ma lutte de 30 ans. Maintenant, on va commencer la période de la réalisation des promesses et des espoirs de notre peuple ». Concernant les tractations avec
d’autres partis de l’Opposition sur la question de la candidature commune ou unique, Etienne Tshisekedi est formel : « Ce débat est définitivement clos ». Il a remercié ceux qui l’ont plébiscité
comme candidat de l’Opposition à la présidentielle prochaine tout en estimant que le choix opéré par les autres membres de l’Opposition (groupe de l’hôtel Sultani ) était un acte réfléchi.
Autrement dit, il respecte l’opinion des uns et des autres.
S’agissant de l’éventuelle multitude de candidatures de l’Opposition, le président de l’UDPS s’est montré démocrate. « Moi, je ne crois pas en cette légende qui
voudrait qu’une multiplicité de candidatures pourrait affaiblir les chances du candidat de l’Opposition. Même s’il y a mille candidatures, je suis confiant et je crois profondément en la maturité
de notre peuple ».
Les propos d’Etienne Tshisekedi ont été vite relayés et commentés par ses pairs. Jean-Claude Vuemba et Joseph Olenghankoy sont d’avis que l’adhésion spontanée de la
population dit tout. « Il n’y a pas eu de mobilisation, c’est pour comprendre que Tshisekedi est avec le peuple », a affirmé pour sa part Lisanga Bonganga.
Quant à Martin Fayulu, il a estimé que l’heure est déjà à la préparation pour assurer l’élection de celui qu’il considère depuis peu, comme candidat unique de
l’Opposition. Dans la foulée, il a dit qu’il ne sera jamais question de baisser les bras sur l’audit du fichier électoral : « Nous voulons voir clair, autour du fichier électoral, dans la mesure
où nous devons tous savoir qui ont été enrôlés, et qui iront voter ».
Haut cadre de l’UDPS, Alexis Mutanda ne s’en tient qu’à l’aura de son leader : « Tshisekedi est un personnage historique, il a la confiance du peuple. Mais nous ne
pouvons pas dire que les autres ont tort. Ce qui est vrai, c’est que chacun peut bien faire son choix suivant ses raisons. Et dans une démocratie, on n’oblige personne à s’aligner derrière tel ou
tel autre candidat. Pour ce qui est des efforts à faire afin de rassembler toute l’Opposition, cela a toujours été le souci de l’UDPS, pour changer les choses dans ce pays ».
Après avoir pris le bain de foule, le candidat président de la République remontera à bord de son véhicule pour rentrer chez lui, toujours sous l’accompagnement de
ses militants qui lui ont imposé leur rythme.
Le cortège ira sans anicroche du boulevard du 30 Juin jusqu’au pont Cabu après avoir emprunté l’avenue du 24 Novembre. L’incident est arrivé au niveau d’un bureau
du PPRD situé sur le boulevard Sendwe. Les témoins racontent qu’il y a des invectives de part et d’autre et que la tension montant, cela aurait dégénéré. La police serait intervenue pour
disperser les manifestants. La confusion qui a régné ne permet de donner un quelconque bilan. Toutefois, il est fait état de casses du bureau du PPRD et de blessés de part et d’autre. D’autant
que les deux partis se sont toujours regardés en chiens de faïence. A tout prendre, seule une enquête pourrait faire éclater la vérité sur ces incidents malheureux qui devraient être évités en
cette période pré-électorale.