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Dans une interview à L’Observateur, Mahamadou Garba du projet Fogrn/BC « La forêt congolaise est une réserve d’oxygène pour le monde entier »

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Créé le 08 -09-2011 à 07 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |  ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le jeudi 08 -09-2011 à  10 h55 | AFRIQUE REDACTION PAR :OBSERVARTEUR


 


Avec les changements climatiques, le domaine de l'environnement a le vent en poupe. En RD Congo, les projets sont légion dans ce domaine précis. Pour comprendre ce qu'ils font et pourquoi,  nous avons interviewé le coordonnateur de l'un d'eux Mahamadou Garba qui a essayé de retracer à l'intention de nos lecteurs, le pourquoi du projet FOGRN/Québec qu'il anime et les objectifs poursuivis par ce dernier. Suivez.


 L’Observateur : Vous êtes coordonnateur du  Projet FOGRN/BC. Depuis combien de temps votre projet est-il fonctionnel en RD Congo et qu’est-ce qui a déjà été fait sur le terrain ?

Mahamadou Garba : Le Projet FOGRN/BC a été lancé en RD Congo depuis août 2008. Il devra prendre fin en août 2013.

 

Y’ aura-t-il possibilité de relancer le projet ?

Le projet prendra fin en août 2013. Mais il y a déjà une deuxième phase qui est en préparation. Le projet visait la formation des ingénieurs forestiers, des techniciens en foresterie et des doctorants. Donc c’est en quelque sorte pour lancer la formation en foresterie que le projet a été mis en œuvre. Il vise à mettre à la disposition des instituts de formation des ressources humaines qualifiées dans le domaine de la gestion des ressources naturelles.  Pour cela, 13  doctorants ont été recrutés dont 7 en RD Congo, 3 au Gabon et 3 en Cameroun.  Ces 13 doctorants de la dernière promotion ont séjourné à l’Université Laval cette année. Le  28 août dernier  ils étaient en route pour le Québec. Pour  ces 13 doctorants, leur formation va prendre fin en 2014. Le projet pourrait être prolongé d’une année pour qu’ils  puissent terminer leurs thèses dans de bonnes conditions.

 

Mais qu’est-ce que l’Université Laval vise, disons la coopération  canadienne, en formant des doctorants ? Faire profiter à  nos pays l’expérience canadienne de la gestion forestière, la préservation de la forêt africaine au moment ou l’on parle changement climatique ?

Absolument. Mais si l’on remonte l’histoire de la coopération  entre le Canada et la RD Congo l’on s’aperçoit que ça fait un bon bout de temps que le deux pays ont un  partenariat dans le cadre de la gestion des forêts. Ainsi, depuis les années 80, les grands projets de foresterie ont été financés par la coopération canadienne.  Depuis la rupture de la coopération à la fin des années 80 il n’y a pas eu de formation  comme si le secteur dans le domaine de la formation en foresterie, était arrêté dès la fin de la coopération. Parce-que depuis 1991 jusqu’au début de ce projet, il n’y a pas eu des professionnels formés surtout des ingénieurs  dans le domaine de la foresterie en RD Congo. C’est pour cela que le Dr Damase, Congolais d’origine et professeur à l’Université Laval a jugé utile d’y remédier, vu l’importance de la forêt, pas  seulement du Congo, parce qu’on  sait tous que la forêt congolaise est quand même un réservoir important, une réserve d’oxygène pour le monde entier. C’est pas juste pour le Congo. Parce qu’en termes de ressources, elle constitue quand même la deuxième réserve en forêt tropicale au monde après l’Amazonie. C’est aussi une forêt qui joue un rôle fondamental dans l’économie du pays. Beaucoup de personnes vivent de cette forêt. Aujourd’hui, si elle arrivait à disparaître, la vie de l’homme sur terre ne serait pas possible. Vu la dégradation prononcée dans des pays qui autrefois  disposaient des forêts, le monde entier essaie de préserver les réserves actuelles en mobilisant des efforts allant dans ce sens.

 

Dans ce sens là, le Canada voudrait donc faire profiter au Congo son expérience dans le domaine de l’exploitation forestière ?

Absolument. Parce-que le Canada en tant que pays est un pays forestier comme le Congo. Et au Québec, la moitié du territoire québécois est composée de  forêt. Disons tout le territoire canadien. Et dans ce projet ce n’est pas seulement le Québec. Pour preuve, c’est le Canada qui finance le projet. C’est  pour dire l’importance de la foresterie au Canada et au Québec aussi. Le Québec a une réserve de 700.000 hectares de forêts.  Le Canada, c’est des millions d’hectares. C’est vraiment une ressource importante. Aujourd’hui dans le monde, sur le plan de forêts boréales, ici au Congo on a de forêts tropicales, le Canada a des réserves importantes. Et le secteur forestier dans ce pays est très développé.

 

Le projet FOGRN/BC vise la formation des ressources humaines vous l’avez dit. Mais y a l’Université Laval, OXFAM Québec qui interviennent. Quelles sont les responsabilités de chacun concrètement quand on sait que cela relève plutôt de la responsabilité de l’ACDI (Agence canadienne de développement international) ?

Le  projet au départ est un projet élaboré par l’Université Laval à travers le Dr Damase. Oxfam/Québec a beaucoup d’expériences sur terrain ici en RDC, c’est depuis longtemps qu’il exécute de projets de développement financé par la Coopération canadienne, notamment l’ACDI. Etant donné que le projet de l’Université Laval  a été soumis au financement de l’ACDI, ce dernier souhaitait avoir sur le terrain un  partenaire qui maîtrise bien le contexte du milieu pour que ce projet là soit efficace. L’Université Laval  a jugé utile de lier un partenariat avec OXFAM/Québec, vu son expérience et son expertise en RDC. Partenariat que l’ACDI avait accepté. Parce-que Oxfam  est quand même une organisation   crédible vu son expérience sur terrain. Donc l’ACDI était d’accord pour  financer ce projet  estimé à environ  6 millions de dollars. Ce qui fait apparaître les dénominations Oxfam et Université Laval… C’est donc un projet multi partenarial en quelque sorte. L’origine c’est l’Université Laval, mais pour la mise en œuvre, il y a plusieurs partenaires qui interviennent. Et en dehors de ces partenaires là, il faut citer la GIZ qui prend une bonne partie de la formation des étudiants ici en charge. Parce que c’est elle qui paie les bourses. Il y a aussi une autre institution au Québec qui s’occupe de toute la formation technique. Je disais au début qu’en dehors des ingénieurs et des doctorants, le projet visait aussi la formation de techniciens. Il y a 53 techniciens qui ont été recrutés et qui sont en cours de formation.  La première promotion est prévue pour  se terminer à la fin de cette année.

 

Vous êtes le coordonnateur sous-régional du projet, si cela est pas indiscret, quel est votre cursus ?

Pour ce qui me concerne, je suis ingénieur forestier de formation universelle. Nigérien d’origine j’habite le Canada depuis un certain temps.

 

Donc vous êtes canadien ?

Presque. Après ma formation d’ingénieur. J’ai bénéficié de certaines bourses d’études pour étudier en Belgique. J’ai fais un Master là-bas en gestion des risques naturels et puis un DES en gestion des ressources naturelles. Après, quand je suis allé au Canada, j’ai travaillé dans la ville de Québec comme conseiller en environnement tout en suivant un programme MBA à l’Université Laval dans le domaine du développement international et action humanitaire.

 

MBA qu’est-ce cela veut dire ?

Le MBA c’est une maîtrise en gestion de l’administration. Mais appliquée à la gestion des projets internationaux et des projets humanitaires.  Au Niger,  je travaillais en ONG. Et j’ai beaucoup fait  dans le domaine de la  gestion des projets là-bas. Le domaine forestier c’est quand même mon domaine. Même si ici, je suis gestionnaire, c’est un projet qui regroupe toutes mes compétences acquises dans le cadre de mes formations et expériences  sur terrain.

 

Vous aviez abordé cette question auparavant. Mais je voudrais savoir, pour les Congolais, l’Université Laval a accordé des bourses doctorales pour une formation au Canada. Mais c’est dans quels domaines, pour quelle durée et quelles filières ?

La durée de la formation doctorale pour chaque promotion est de 3 ans. De ce 13 doctorants il y a 9 hommes et 4 femmes. Parce-que le projet intègre  aussi l’aspect genre. On veut beaucoup favoriser le recrutement de femmes dans le domaine de la foresterie. Le projet vise à atteindre un certain pourcentage de l’ordre de 30 %. Mais dans la plupart de cas, le projet a atteint ce pourcentage là. Pour les doctorants, comme je le disais, il y a 3 au Gabon, 3 au Cameroun et  7 en RDC. Pour la RDC, c’est plus souvent dans le domaine des sciences forestières. Dans ce sens qu’il y a l’agroforesterie et je ne connais pas tous les thèmes abordés pour la géomatique,  la télédétection qui vise à mettre en place un modèle de suivi satellitaire de l’évolution des forêts. Ce sont des  doctorants avec qui j’ai eu beaucoup de contacts. Les autres, je ne les connais pas trop bien. En outre, je sais aussi qu’il y a des thèmes qui abordent l’entomologie forestière. 

 

Vous avez parlé du Dr Damase. Dernièrement, il a  pris une part active à l’atelier organisé par la GIZ sur les Stratégies 2020 à l’hôtel Venus visant la formation des ressources humaines. Il est d’origine congolaise, aviez-vous dit.  Pourriez-vous nous parler de lui ?

Docteur Damase est Congolais d’origine, naturalisé canadien. Je ne connais pas tout son cursus.  Il dispense le cours de foresterie tropicale. Il est professeur titulaire à la faculté de Foresterie de l’Université Laval. Il  s’occupe beaucoup plus de ce qui est de la foresterie. Internationale. Chaque année, il a une promotion d’étudiants qu’il amène en Allemagne. Actuellement, il est là-bas en Allemagne en  pleine forêt pour faire des cours. La formation en foresterie ne se fait pas vraiment en classe. Les gens veulent plus pratiquer, voir la réalité en face. Dr Damase, est un professeur célèbre dans le domaine de la  génétique forestière. Dans ce sens qu’il est très actif sur tout ce qui a trait à la foresterie tropicale. Il apporte une part très significative dans la conservation des forêts que ça soit en Afrique, au Canada et en Europe aussi. Parce qu’il a beaucoup de projets dans le domaine de la foresterie. Il est vraiment reconnu pour ses capacités de mise en place de projets. C’est lui qui a mis en place  ce projet. Mais il ne dispose pas d’assez de temps pour le gérer en tant que tel. Ce qui fait qu’il y a une coordination qui a été détachée personnellement par  l’Université Laval pour la gestion de ce projet. Et moi je suis le représentant ici.

 

Avez-vous un dernier mot puisque nous arrivons au terme de notre interview ?

Peut-être à ce qui a été dit à la télé après l’organisation de l’atelier sur les stratégies 2020. Dr Damase a été un des organisateurs de cet atelier pour la GIZ.  Parce qu’ici en RDC, quand Dr Damase a voulu mettre ce projet en œuvre il s’est aperçu, à son arrivée,  que la coopération allemande était très active dans le domaine de la conservation des forêts. Il a tissé des partenariats avec elle pour voir comment ils pouvaient faire de grandes choses ensemble dans le domaine de la conservation des forêts en RDC. C’est pour cela qu’au terme des discussions, la coopération allemande a accepté de financer une partie de ce projet là notamment  la prise en charge de tout ce qui a trait à la formation des étudiants, des ingénieurs, le matériel de cours, le financement des stages, leurs bourses, etc. relève de la coopération allemande. Ceci s’explique par la pertinence du projet et l’engagement du Dr Damase qui les a amené à faire tout cela.

Par rapport au dernier mot, bien que je n’aie pas répondu directement à cette question, moi je suis très content d’être ici en RD Congo. Parce que depuis que je suivais ma formation à Laval,  j’avais toujours souhaité mettre en œuvre ce que j’ai appris sur le terrain en tant qu’expert. Parce que je travaillais dans la ville de Québec  certes, mais je souhaitais apporter ma contribution au développement en Afrique. C’est pour cela quand j’ai vu ce poste-là, j’ai pas hésité à postuler. Parce que je pensais que je pouvais faire quelque chose.

 

Aujourd’hui, vous pouvez dire que vous n’êtes pas déçu ?

Franchement je ne dirais pas que je suis déçu. Je suis venu il y a pas longtemps.

 

Surtout l’hospitalité des Congolais, leur enthousiasme…

Franchement pour l’hospitalité, les Congolais m’ont beaucoup épaté. Mais il y a beaucoup de choses que nous devons faire pour que les choses aillent bien. Nous sommes en train de mobiliser nos efforts pour que  nous puissions apporter une contribution significative dans le cadre de la gestion des ressources naturelles au Congo. Mon mandat ici est de deux ans et je souhaiterai laisser mes empreintes sur ce plan là. Donc je suis content de collaborer avec tous les partenaires  dont les Congolais qui oeuvrent dans le domaine de la foresterie et remercie votre journal de m’avoir donné  l’occasion de m’exprimer au sujet de notre projet. C’est important car aujourd’hui beaucoup de choses se font dans le cadre de tel ou tel domaine et pas uniquement la gestion des ressources naturelles. On a des problèmes pour faire comprendre aux gens ce que l’on fait. Ainsi, une grande partie de la communauté ne sait pas concrètement ce qui se fait et où s’adresser pour avoir des informations. Nous avons des problèmes pour diffuser nos informations auprès de la population locale et des autres intervenants qui veulent investir dans le domaine. A travers ce que nous sommes en train de faire, s’ils ont des informations là-dessus, ça leur  éviterait de dupliquer les mêmes choses. Et leur permettrait d’aborder d’autres aspects qui n’ont pas déjà été abordées ou les gens n’ont pas encore travaillé. Nous souhaitons avoir le plus d’occasion pour pouvoir diffuser le plus souvent afin que l’information soit profitable à tout le monde.

 Propos recueillis par

Philippe Mbayi Wete

 

 

 

 

 


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