Créé le 21 -03-2011 à 00h20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le lundi 21 -03-2011 à 13h10 | AFRIQUE REDACTION
PAR : LE PALMARES
Sans moyens supplémentaires, dix millions de personnes mourront de la tuberculose d’ici 2015, amis en garde mercredi le partenariat «Halte à la tuberculose» en
présentant son plan d’action quinquennal. Plus de neuf millions de personnes contractent chaque année cette maladie infectieuse surtout dans les pays en développement d’Asie (55% des cas) et
d’Afrique (30%), a rappelé cette coalition de gouvernements, d’organisations internationales, d’ONG et d’entreprises privées.
Plus grave: bien que la tuberculose soit curable, près de deux millions de personnes en meurent tous les ans. «C’est inacceptable, il nous faut un plan pour arrêter
ces morts inutiles», a déclaré le chef du conseil d’administration du Partenariat, Rifat Atun, lors d’une conférence de presse à Johannesburg.
Ce plan évalue à 47 milliards de dollars (34 milliards d’euros) le budget nécessaire pour diviser par deux le nombre de morts causées par la tuberculose sur cinq
ans. «Si nous sommes capables de mener notre plan à terme, nous pourrons traiter 32 millions de personnes et sauver cinq millions de vie», a assuré M. Atun.
Cet argent doit servir à améliorer le suivi des patients, notamment des plus vulnérables: les séropositifs tuberculeux (1,5 million de cas chaque année) et les
malades développant une résistance aux médicaments contre la tuberculose (de 400.O0O à 500.000 cas). «Il y a un lien terrible entre le sida et la tuberculose»a confirmé Paul de Lay,
vice-directeur de l’Onusida: «un quart des décès de séropositifs est causé par la tuberculose, ce qui représente 500.000 personnes par an.»
Dix des 47 milliards de dollars doivent être consacrés à la recherche de nouveaux outils de lutte, selon le Partenariat qui espère voir d’ici 2015 trois nouveaux
médicaments en phase III d’essai clinique, la dernière avant une mise sur le marché. « Aujourd’hui, nos outils ne permettent de diagnostiquer que 50% des cas. Le plus récent des médicaments date
des années 70 et l’unique vaccin, le BCG n’est réellement efficace que pour les enfants», a souligné à l’AFP Christian Lienhardt, conseiller recherche du Partenariat.
Selon lui, malgré quelques progrès depuis dix ans, les compagnies pharmaceutiques investissent peu dans la lutte contre la tuberculose parce que «c’est une maladie
de pauvres qui ne leur fera jamais gagner d’argent». Le partenariat estime son plan «réaliste» et souligne que les pays affectés par la tuberculose (Chine, Inde et Afrique du Sud en tête)
devraient être en mesure de réunir en interne environ 23 milliards de dollars sur cinq ans. Le reste, soit 2,8 milliards de dollars par an, devra venir des pays riches, dit-il. Or, sur les cinq
années qui viennent de s’écouler, «on n’a pas réussi à mobiliser tout le financement nécessaire», reconnaît-il. «Le monde connaît l’une des pires crises économiques de son histoire», a également
rappelé M.Atun, qui a malgré tout voulu rester optimiste. «Malgré une fatigue des donneurs, les financements continuent d’augmenter», a-t- il assuré. La tuberculose est une maladie contagieuse
provoquée par une bactérie touchant principalement les poumons et se propageant par voie aérienne. Une personne porteuse de cette maladie peut en infecter environ quinze autres par an.