Créé le 10-09-2011 à 07 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le samedi 10 -09-2011 à 11h25 | AFRIQUE REDACTION PAR :LE POTENTIEL
Que vont-ils donc se dire encore ? C’est la question que tout le monde se pose à l’annonce d’une tripartite à Kigali, au Rwanda, entre les ministres de la Défense
et les chefs d’Etat-major des forces armées de trois pays des Grands Lacs, notamment le République démocratique du Congo, le Rwanda et le Burundi.
Et, ce n’est pas la première fois qu’une telle rencontre se tient entre les hauts responsables de la défense et des armées des trois pays.
En effet, depuis la décrispation qui a suivi une longue période de tensions entre les trois pays, des responsables ont imaginé des rencontres permanentes pour,
semble-t-il, dissiper des malentendus, et éventuellement, évaluer la trajectoire dans la mise en œuvre d’un plan de sécurité commune.
A l’annonce d’une nouvelle rencontre du genre, l’on se trouve bien en droit de se poser une série de questions. Pour autant que, depuis quelque temps, des pays tels
que le Rwanda et l’Ouganda, reconnus avoir tenté de déstabiliser la RDC, ont signé un accord secret garantissant la sécurité de part et d’autre de leurs frontières respectives. Qu’est-ce que la
RDC a donc tiré de son rapprochement avec le Rwanda, lorsque ce dernier se trouve plus en sécurité avec l’Ouganda qu’avec la RDC ? N’y a-t-il pas l’ombre d’une mascarade dans ce qui passe
actuellement à Kigali ?
Officiellement, la réunion devait porter sur les discussions autour des moyens à mettre en œuvre pour renforcer la coopération militaire dans la région des Grands
Lacs. Ce qu’a indiqué jusque-là le ministère rwandais des Affaires étrangères, sans autre précision.
Au-delà de la coopération militaire, la réunion devait aussi se pencher sur les moyens de lutte contre les milices opérant aux frontières de trois pays concernés.
Sur ce point, le sujet n’a rien de nouveau. Car, depuis toujours, la RDC n’a cessé de pointer du doigt la complicité de ses voisins de l’Est dans la déstabilisation et la prolifération des
groupes et mouvements armés qui fragilisant cette partie de son territoire.
Ainsi, le fait d’inclure le point portant sur la lutte contre les milices aux frontières est une preuve évidente d’un changement de donne dans la sous-région des
Grands Lacs. C’est dire que dans cette sous-région, l’impératif de sécurité est l’affaire de tous, pas seulement la RDC qui en fait les frais depuis la guerre, dite de libération de 1996, suivie
de cette dite d’agression en 1998.
Au terme de leur discussion, les participants ont convenu de proposer des recommandations concrètes pour résoudre les problèmes de l’insécurité provoqués par la
présence des forces rebelles et les groupes terroristes, tels que les Shebad, l’Armée de résistance du seigneur et les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda.
Comme nous l’avons dit plus haut, le rencontre de Kigali n’est pas la première de la série. Bien avant Kigali, d’autres capitales de la sous-région ont accueilli
des réunions similaires pour débattre presque des mêmes sujets. En retour, qu’a-t-on enregistré comme avancées sur terrain ? En tout cas, pas de grand-chose, si ce n’est, comme à l’accoutumée, un
beau chapelet de bonnes intentions.
Aussi, pensons-nous qu’il est temps d’aborder les vrais problèmes, ceux qui fâchent en se regardant droit dans les yeux. Car, ce n’est un secret pour personne que
le Rwanda tout comme le Burundi ou encore l’Ouganda tirent largement profit du climat d’insécurité permanente qui règne dans la partie Est de la RDC.
Tous en connaissent les causes, tout comme les pistes à explorer pour s’en sortir. Mais, personne n’a le courage ou la volonté d’explorer cette piste pour une paix
durable à l’Est de la RDC.
Il faut donc mettre fin à cette foire des rencontres folkloriques qui, à terme, n’accouchent que d’une souris, par défaut –à souhait peut-être – d’aborder les vrais
problèmes.