Créé le 10-09-2011 à 07 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le samedi 10 -09-2011 à 11h25 | AFRIQUE REDACTION PAR :LE POTENTIEL
Le secrétaire général du Mouvement de libération du Congo (MLC), Thomas Luhaka, a déclaré, le jeudi 8 septembre, qu’il serait difficile pour Jean-Pierre Bemba
d’être candidat à l’élection présidentielle de novembre 2011, malgré sa désignation par le parti. Le MLC devra, sans doute, nouer des alliances avec un autre parti politique dont il soutiendra le
candidat à la présidentielle.
Fini le suspense. Jean-Pierre Bemba Gombo ne se présentera pas à la présidentielle de novembre 2011. A moins de 48 heures de la clôture de dépôt des candidatures,
les espoirs se sont envolés pour le Mouvement de libération du Congo (MLC) qui, pourtant, lors du 2ème Congrès ordinaire de juillet 2011, l’avait désigné candidat à la Magistrature
suprême.
Selon Thomas Luhaka, la Cour pénale internationale (CPI) n’a pas accordé au président du MLC la libération provisoire et le gouvernement congolais ne s’est pas
engagé à assurer la sécurité de Jean-Pierre Bemba s’il revenait en RDC.
«A trois jours de la fin du délai de dépôt des candidatures, la situation nous préoccupe. Il apparaît difficile pour nous de présenter notre président national à
l’élection de 2011», a affirmé Thomas Luhaka à radiookapi.net, jeudi 8 septembre.
« Nous avions bon espoir que la CPI rendrait une décision en notre faveur », a-t-il expliqué avant d’ajouter que «même si la cour autorisait la libération
provisoire de Jean-Pierre Bemba, des garanties sécuritaires du gouvernement congolais seraient nécessaires pour son retour au pays».
Thomas Luhaka a indiqué que le MLC a écrit à trois reprises au ministère de l’Intérieur pour demander des garanties sécuritaires afin que Jean-Pierre Bemba vienne
déposer sa candidature. « Jusqu’aujourd’hui le gouvernement ne nous a jamais répondu», a-t-il souligné.
Il n’y a pas longtemps, Le Potentiel avait publié une interview d’Herman Cohen. A propos de la libération de Jean-Pierre Bemba, l’ancien sous-secrétaire d’Etat
américain en charge des affaires africaines, a dit ceci : «Le gouvernement congolais peut demander la libération de J.B Bemba. Mais, je ne vois pas le président Kabila faire cela…».Thomas Luhaka
et le MLC étaient avertis.
Le MLC ne doit pas rêver. Ce parti qui s’est présenté contre Joseph Kabila en 2006, souhaitait l’alternance. Aujourd’hui, sans leader charismatique de la trempe de
J.P Bemba à présenter face au même Kabila, le MLC n’a d’autre choix que de soutenir un candidat opposé au chef de l’Etat sortant. « Les larmes versées sur le sort de J.P Bemba ne rempliront pas
les urnes en faveur de l’alternance si ce parti ne donne pas clairement sa position à son électorat », a suggéré un observateur.
L’ESPOIR S’ENVOLE
S’il est établi que Bemba bénéficie de la confiance de son parti, il reste cependant plausible que depuis son arrestation, cette confiance n’est faite que sur base
d’espérance. En effet, en l’investissant candidat à la présidentielle, le MLC était convaincu qu’avant les prochaines élections, son leader serait libéré par la CPI où il est détenu depuis 2008.
Hélas ! Avec cette déclaration du secrétaire général du MLC, c’est l’espoir de tout un parti qui s’envole.
Une certaine opinion estime qu’en affirmant aujourd’hui l’impossibilité pour Bemba de se présenter aux élections, Thomas Luhaka a fini par donner raison à son
prédécesseur François Muamba. En principe, le parti devait disposer d’un plan B d’autant plus que tout était réuni pour que J.P Bemba soit non partant. Le parti devait prévoir un autre cheval
pour le départ. Ailleurs, les socialistes français, après l’arrestation de DSK, ont vite changé de carte. Et on maintient le cap.
En effet, comme beaucoup d’autres partis politiques, le MLC, est bien conscient qu’avec la configuration sociopolitique actuelle du pays, aucun parti politique ne
peut gagner les élections seul. Quoiqu’il en soit, l’électorat voudrait que Luhaka aille jusqu’au bout et lui dise pour qui le MLC va rouler maintenant.
Sinon, le MLC risque de jouer à l’arbitre dans la grande bataille électorale qui opposera la Majorité présidentielle, MP, avec son candidat unique Joseph Kabila, à
une Opposition qui a encore du mal à se déterminer sur son candidat unique.
Pour rappel, Jean-Pierre Bemba a été arrêté dans sa résidence de la banlieue de Bruxelles le 24 mai 2008 suite à un mandat émis par la CPI. Il est écroué au centre
de détention de Scheveningen à La Haye (Pays-Bas) depuis juillet 2008. Jean-Pierre Bemba est poursuivi pour crimes sexuels, crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis lors des
interventions des troupes du MLC en Centrafrique entre le 25 octobre 2002 et le 15 mars 2003.