Créé le 21 -03-2011 à 00h20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le lundi 21 -03-2011 à 13h10 | AFRIQUE REDACTION
PAR : LE PALMARES
Michelle, 17 ans, et Louise, 16 ans, (leurs noms ont été changés) font partie des enfants qui se livrent à la prostitution à Goma,
République démocratique du Congo. |
Comment subvenir à des besoins de première nécessité? Le moyen le plus répandu est de louer sa force de travail, en d’autres mots plus simples, occuper un emploi et
recevoir un salaire acquis à la sueur de son front.
En un mot, vivre dans la dignité. Recourir à l’exercice du plus vieux métier du monde, la prostitution, pour boire, manger et s’habiller est le signe révélateur
d’un profond malaise. Le signé de la dépravation en marche d’une société qui a mal et qui souffre en silence.
Si l’on en croit les conclusions du sondage effectué il y a peu dans une maison communale de la place, ce type de perversion toucherait une bonne partie de la
population kinoise, plus de 10%. «Les Kinois qui vivent directement ou indirectement de la prostitution sont dans la proportion des milliers, et seraient âgés de 16 ans et plus». Certains
seraient gavés de nouvelles souvent contradictoires et très peu crédibles alors qu’ils ne cessent pas de se serrer la ceinture. Et à chaque jour suffit sa peine. Un jour c’est l’huile; pendant
toute l’année ce fut la pomme de terre au point que l’année 2010 a été déclarée «Année du social».
Et la coupe peut être considérée comme déjà pleine. Apparemment non, puisque ces nouveaux chiffres viennent noircir, et de quelle façon, ‘un tableau du climat
social déjà pas très reluisant. Pour enfoncer le clou, nous faire boire le calice jusqu’à la lie, le sondage révèle que certains Kinois qui vivraient directement ou indirectement de la
délinquance et de commerces illicites, seraient estimés à plusieurs milliers d’individus âgés de 16 ans et plus. Nous pouvons aisément penser que 16 ans est l’âge plafond de la scolarité
obligatoire. Les sondés ayant cet âge et exerçant ces activités illicites mentionnées par le sondage, se trouveraient donc en situation d’échec scolaire.
En résumé, il existe des milliers des filles kinoises qui se prostitueraient de manière clandestine. Elles tireraient leurs ressources de ce type d’activité alors
que d’autres vivraient de délinquance et autres métiers illicites. Une sombre image de capitale moderne qui se réclamerait être le miroir du pays.
Si ces chiffres s’avéraient exacts, ce n’est plus la sonnette d’alarme qu’il faut tirer puisque le ver est réellement dans le fruit, mais c’est à une véritable
thérapie de choc (économique, sociale et culturelle) qu’il faut procéder.
Selon le sondage, frappé du sceau de la confidentialité, nous ne serions pas au bout de nos peines. «Ce sondage ne livre pas non plus les données obtenues «off the record», c’est-à-dire hors questionnaire sur la population des SDF (sans domicile fixe), des errances et mendiants ainsi que sur les populations manifestant des pathologies psychologiques et psychiatriques; plus de deux millions.
Et la cerise sur le gâteau, il ajoute que «là capitale marginale, révoltée ou consentante, est bien plus importante en nombre et en priorités d’agir que Kinshasa en tant que siège officiel des institutions telle qu’elle apparaît dans les bilans et les rapports cycliques et récurrents que présentent les gestionnaires de la cité...» Oisiveté, mal-vie, prostitution, délinquance, toxicomanie, harragas...Des signes qui ne trompent pas, de dégradation et de perversion sur lesquels les plus volontaristes des discours ne peuvent avoir d’emprise.