Créé le 11-09-2011 à 07 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le dimanche 11 -09-2011 à 11h25 | AFRIQUE REDACTION PAR :LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE
Plusieurs commerçants contactés à Yolo, un des quartiers mouvementés de Kinshasa, dans la commune de Kalamu, ont déploré la dégradation de la situation sécuritaire.
Depuis un certain temps, les clients se font de plus en plus rares aux heures tardives et les tensions à la veille des scrutins tendent de produire déjà des effets sur les activités à caractère
commercial, surtout dans les parties de la ville souvent transformées en théâtre des affrontements entre les forces de l'ordre et les manifestants. Ainsi une habitante de la capitale s'est-elle
exprimée en ces termes : « Ici, à Yolo, nous avons enregistré le cas d'une femme victime d'une balle perdue lors de la confrontation entre la police anti-émeute et les militants de l'Union pour
la démocratie et le progrès social. L'incident a créé une certaine psychose. À des heures avancées de la nuit, les bistrots se vident petit à petit. Les fêtards savent qu'autrefois les gens
dormaient d'habitude tardivement. Mais aujourd'hui, ce n'est plus le cas ».
Selon les services de la ville, aucune mesure particulière n'est prise au niveau de l'autorité urbaine sur l'obligation de fermer les bistrots et autres lieux de
concentration à partir de 23 heures. La seule disposition en vigueur reste l'interdiction faite aux formations politiques d'organiser des manifestations publiques jusqu'au dimanche pour ne point
entraver le dépôt des candidatures.
La presse : une cible
Certains défenseurs des droits de l'homme continuent à demander aux plus hauts responsables politiques du pays dont le président de la République de veiller à la
sécurité de la population. Certains parmi eux ont sollicité l'implication personnelle de Joseph Kabila pour les cas des journalistes appelés à travailler au cours de cette période
particulièrement difficile.
Freedom For Journalist a affirmé le 7 septembre prendre au sérieux les menaces proférées par téléphone contre la chaîne Canal numérique télévision, émettant depuis
la capitale et appartenant à un haut cadre de l'UDPS. La même chaîne a déploré le passage à tabac le 2 septembre d'un de ses journalistes, Katamba Mike.
Plusieurs personnalités politiques toutes tendances confondues ont déploré la mise à sac des sièges de deux partis politiques et d'une chaîne de
télévision. « FFJ a constaté que tout le matériel de la télévision était totalement consumé. Elle exige la mise en place d'une commission d'enquête sérieuse et indépendante afin d'établir
les responsabilités des uns et des autres sur un sinistre qui a porté un coup dur à la libre information ».
L'ONG Saler (Sauvons les élections en RDC) partage la même inquiétude à travers son coordonnateur, Kalenga Mulumba. En effet, cette organisation a cité le cas d'une
journaliste, Nancy Kwendo, membre de l'Association des communicateurs en santé obligée, selon Saler, de vivre dans la clandestinité après avoir été le témoin de l'assassinat à Beni, au Nord-Kivu,
de son oncle quelques années auparavant. Et puis, a insisté Saler, les menaces et injures proférées contre la journaliste Eugénie Ntumba par un député national, pour ne citer que ces
cas.
Aussi, l'Association africaine de défense des droits de l'homme a-t-elle condamné l'intolérance politique susceptible de prendre le dessus. Outre la nécessité
d'enquêter sur les derniers événements et interdire tout usage d'armes à feu contre les manifestants pacifiques, l'organisation a exigé aux partis politiques tant du pouvoir que de l'opposition
de s'abstenir de toute utilisation des jeunes pour régler leurs comptes, de mieux encadrer leurs militants et de tenir un discours favorable à la concorde nationale.
Laurent Essolomwa