Créé le 12 -09-2011 à 07 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le lundi 12 -09-2011 à 13 h45 | AFRIQUE REDACTIONS PAR:LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE
Face à la montée de l'insécurité enregistrée dans le pays, surtout pour des personnalités de l'opposition et leurs avoirs, le secrétaire général du Rassemblement
des Congolais démocrates et nationalistes (RCDN), Moïse Moni Dela, sollicite une protection de la mission onusienne. Dans cette interview accordée aux Dépêches de Brazzaville, le politicien pense
que son implication serait une garantie pour un processus électoral apaisé.
Les Dépêches de Brazzaville : Le dynamitage de la RLTV, chaîne proche de l'opposition, et celui de la permanence de l'UDPS démontrent que l'insécurité plane sur
l'opposition. Alors quelles mesures avez-vous prises pour votre protection et celle de vos biens ?
Moïse Moni Dela : Je suis quelque part témoin de beaucoup de choses et j'admets avoir encaissé le coup. J'étais au courant de la panification de la violence, de la
préméditation et de la préparation de cet acte ignoble. Malheureusement, nous n'avons pas su l'empêcher. Mais, dans un État des droits, il n'appartient pas aux personnes de se sécuriser malgré la
prise de certaines mesures de sécurité. La sécurisation des personnes et de leurs biens est l'apanage de la police. Les services de l'État sont censés le faire. Toutefois, nous ne devons pas
rester là, étant donné que la nature a horreur du vide. Nous avons introduit une lettre auprès de la hiérarchie de la police pour solliciter une protection parce que notre intégrité physique, les
sièges de nos partis et nos matériels sont menacés. Face à l'incapacité de l'État congolais à prendre ses responsabilités, nous demandons à la mission des Nations unies en RDC de s'en occuper et
de sécuriser les hommes politiques et leurs avoirs au risque de ne pas connaître des élections apaisées. Nous sommes d'ailleurs en train de préparer une lettre à l'attention de la Monusco. Nous
ne avons dépassé le niveau de la prévention parce qu'il y a déjà eu mort d'homme notamment au siège de l'UDPS. Avec la RLTV, c'est le siège du RCDN qui est saccagé.
LDB : Votre demande est-elle conforme à la mission de la Monusco ?
M.M.D. : Il serait absurde de parler de la sécurisation du processus électoral et démocratique en RDC sans sécuriser les acteurs de cette démarche. Moi, je pense
que la mission de la Monusco c'est la paix. On ne pourra alors pas parler de la paix lorsque l'on est en train de dynamiter les sièges des partis politiques et les médias proches des partis de
l'opposition ou si l'on est en train de tuer des militants des partis politiques. Dans un climat pareil ou un tel environnement, on ne peut pas parler de la paix. La Monusco devra donc
s'impliquer. Elle ne doit pas nous donner l'impression d'être venue nous observer en train de nous entretuer. Nous avons en face de nous un pouvoir qui, au lieu d'utiliser la police, emploie
désormais une milice composée de jeunes. Donc, la situation mérite des dispositions particulières.
LDB : Vous affirmez avoir encaissé le coup et poursuivre naturellement la lutte. Peut-on alors espérer voir la RLTV émettre dans un bref délai
?
M.M.D. : Les méthodes utilisées contre nous nous rappellent la vieille époque du maréchal Mobutu. Mais, loin de faire un slogan, je peux dire la lutta
continua, victoria e certa. On ne peut pas baisser les bras. Nous sommes des combattants déterminés à obtenir la victoire pour le changement qualitatif et quantitatif de notre pays. Cela ne peut
pas nous empêcher de continuer le combat. Comme les élections s'annoncent dans quelques mois, nous allons rapidement remettre sur pied cet instrument de soutien à notre candidat unique et, nous
allons continuer le combat de la démocratie.
LDB : Comment réagissez-vous face à l'opinion selon laquelle l'opposition est elle-même à la base de son insécurité ?
M.M.D. : C'est un raisonnement sans fondement à ne pas prendre en considération. C'est même un raisonnement peu crédible. Si aujourd'hui chacun doit organiser une
milice pour assurer sa sécurité, on ne parlera plus de la République. Nous avons choisi de regarder de l'avant au lieu de nous laisser distraire par ces arguments irrationnels.
Propos recueillis par Lucien Dianzenza
Photo : Moïse Moni Dela évoque devant la presse la création d'une plate-forme de soutien à Étienne Tshisekedi.