Créé le 13 -09-2011 à 07 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le mardi 13-09-2011 à 10 h59 | AFRIQUE REDACTIONS PAR:LE SOFT
A la date du 11 septembre fixée par la CENI comme le deadline pour le dépôt de candidatures, on note au moins trois candidatures de personnalités de proue de
l’opposition sans compter celles des indépendants proches des formations qui s’en réclament. Perceptibles dès le départ, les divergences de vues ont fini par se confirmer et s’accentuer. En axant
son discours sur le risque de radicalisation, l’UDPS semble se poser en recours pour récupérer la situation à son avantage.
Incapables de traduire en actes leurs promesses de changement, les acteurs politiques de l’opposition se sont donc apparemment coupés du petit peuple qui constitue
la grande masse de la population pour avoir échoué à se choisir un candidat à l’élection présidentielle. Pourtant, Jean-Claude Vuemba Luzamba du MPCR était convaincu qu’un accord devait être
trouvé parce que, nous déclarait-il, c’est une exigence ferme de la population: «Si l’Opposition n’y va pas, organisée et unie, c’est sûr, elle (la population) nous mettra dans le même panier que
ceux qui n’ont rien fait de ce pays». Il y a 3 ans déjà, le Mouvement du peuple congolais pour la République, avait réfléchi sur ce qui devit être le projet de la grade famille de l’Opposition
r-dcongolaise: «Il s’agit de tracer un schéma commun pour les élections, lequel devrait être au service de toute l‘Opposition à travers le peuple congolais. Cela va de soi qu’aucun parti,
qu’aucune plate-forme de l’Opposition ne peut gagner les élections de 2011». Pour le député Vuemba, cette démarche s’inspirait de l’exemple d’autres formations politiques, notamment du programme
commun de la gauche, en 1977, en France: « C’est ce programme qui a amené les socialistes et les communistes au pouvoir en 1981». Réunissant à cet effet la plupart des partis politiques à son
siège de Ngiri-Ngiri, le MPCR a exigé qu’il y ait avant tout l’identification et la clarification pour savoir qui est qui dans l‘Opposition».
AMBITIONS INGÉRABLES?
Apparemment, Vuemba n’a pas été suivi dans sa démarche : «C’est dommage que cela ‘n’ait pas eu lieu. On se rend maintenant compte que le MPCR avait raison d le
demander». Même l’idée soutenue de «programme commun d’alternance du gouvernement en 2011» a fait flop : «Pour nous, c’était la deuxième étape logique de notre démarche après l’identification et
la clarification. En clair, les partis allaient amener les canevas pour qu’ensemble, on élabore ce programme commun d’alternance. Et cela allait conduire à la 3è étape, celle de la rédaction
d’une charte de gestion des ambitions». Peine perdue. Les ambitions sont difficilement gérables en commun à l’opposition : «Cette gestion ne devrait pas se faire à travers les personnes. D’où ces
manoeuvres qu’on observe actuellement. En effet, parmi ceux qui se proclament aujourd’hui candidats à la présidence de la République, d’aucuns tiennent à un partage. On réclame tel ou tel autre
poste, notamment celui de premier ministre. Pourtant, la primature reviendra au parti qui aura le plus des députés et qui ne serait pas celui du président de la République élu». C’est le «partage
du gâteau» qui aurait donc été à l’origine de l’impasse dans les négociations.
Dans le groupe de Sultani - par opposition au groupe de Fatima qui a plébiscité Tshisekedi - avec Kengo, Kamerhe, Luhaka, etc., on pense que le problème, c’est
justement Étienne Tshisekedi qui ne veut pas reconnaître des compétences, une expérience, en qui on ne trouve pas un art de l’équilibre et du compromis. Indiscutablement, pour le MPCR, c’est le
candidat le plus qualifié: «Tout le monde sait que le candidat, c’est Étienne Tshisekedi wa Mulumba. Mais nous devons faire attention pour ne pas frustrer nos partenaires, ni les humilier. C’est
à ce prix là que devait et doit se faire le consensus. C’est pourquoi, nous disons que l’Opposition ne doit présenter qu’un seul candidat face à Joseph Kabila. Sinon, la population ne nous le
pardonnera pas». Ceux qui soutiennent la candidature de Tshisekedi, estiment qu’il incarne surtout le tournant démocratique: «À l’heure actuelle, c’est Tshisekedi qui semble incarner l’espoir des
Congolais pour le rétablissement d’un État de droit avec une justice distributive. Nous lui confions la tâche que les Sud-Africains ont donnée à Nelson Mandela. Celle de les
rassembler».
Tout porte donc à croire que l’Opposition ira à l’élection présidentielle en ordre dispersé. Ce qui compromet dangereusement les chances de l‘Opposition de
l’emporter en novembre prochain. «S’il n’y a pas de candidat commun de l’Opposition face à Joseph Kabila, on augmenterait ses chances à 70% d’être réélu», ne cesse de dire Thomas Luhaka
Losondjola, secrétaire général du MLC et médiateur désigné pour le rapprochement des groupes de Sultani et de Fatima. Souvent décrit comme un homme assez fruste et propulsé par dans les opinions
après son retour triomphal à Kinshasa après le Katanga, Étienne Tshisekedi wa Mulumba démontre qu’il est et pourrait jouer le rôle de la locomotive de l’Opposition.
En axant son discours sur le risque de radicalisation, l’UDPS et son leader se posent en dernier recours pour récupérer la situation à son avantage.
Le secrétaire général de l’UDPS, Jacquemin Shabani, a annoncé que son parti allait reprendre les manifestations de revendication de transparence du processus
électoral dès 15 septembre prochain.
TSHIMANGA DOLAY