Créé le 14 -09-2011 à 07 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le mercredi 14-09-2011 à 14 h59 | LE PHARE
Les laboratoires ont jeté dans l'arène des candidats destinés à capter quelques voix de l'adversaire, mais la stratégie montre déjà ses limites.
Treize candidatures à la magistrature suprême de la République Démocratie du Congo sont annoncées, depuis le dimanche 11 septembre 2011, du côté de la CENI
(Commission Electorale Nationale Indépendante) . Les spéculations vont bon train autour des chances des uns et des autres à l'échéance du 28 novembre 2011 Après un survol rapide de différents
présidentiables, l'heure est aux vrais-faux calculs sur les conséquences de la multitude de protagonistes aussi bien dans la Majorité Présidentielle que dans l'Opposition politique.
En effet, à la date du 11 septembre 2011, chaque famille politique réussi l'exploit de ne pas observer la consigne de la candidature unique ou commune. Et les
sanctions n'ont pas tardé à pleuvoir. Soupçonné de ne plus cheminer avec Kabila, après ses tonitruantes critiques de fin d'année, à partir de Bruxelles, contre le gouvernement dont il faisait
partie depuis l'année 2007, François Nzanga Mobutu avait été chassé du gouvernement en janvier 2011 avant qu'il n'ait eu le temps de déposer, comme il l'escomptait, sa démission. Mbusa Nyamwisi,
membre à part entière du gouvernement jusqu'au dernier week-end, a confirmé ses velléités dé « rébellion » en s'alignant contre celui qui fut, pendant 5 ans, son « Autorité Morale ».
En ce qui concerne l'Opposition, si les 200 partis politiques recensés à Fatima sont restés fidèles à leur option de « Candidat commun », à savoir Tshisekedi, du
côté de Sultani par contre, le jeu de cache- cache, sous le prétexte de ficeler un programme commun de gouvernement avant le choix du candidat commun, a produit comme résultat l'inflation des
candidats : Vital Kamerhe, Léon Kengo, Adam Bombole, Nkoy Mafuta et oscar Kashala.
Ici aussi, le MLC a frappé Adam Bombole de suspension, pour insubordination.
Il se raconte déjà, dans les salons politiques de Kinshasa, que certains compatriotes ont« décidé dé se présenter à la présidentielle juste pour se taper une petite
publicité, comme c'était le cas en 2006 pour l'écrasante majorité des 33 candidats enregistrés pour le scrutin présidentiel. Des espaces gratuits dans les médias publics étant à l'étude au niveau
du CSAC (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel et de la Communication), certains n'auraient rien à perdre pour décliner leur identité et leur plan du sauvetage du pays, avant d'aller au devant d'un
fiasco certain dans les urnes.
D'autres auraient reçu la mission de gêner des candidatures bien ciblées dans la Majorité Présidentielle comme dans l'Opposition, de manière favoriser la victoire
électorale de leurs « parrains». L'objectif, pour beaucoup, n'est donc pas de se battre en vue d'accéder à la magistrature suprême, mais plutôt d'empêcher des adversaires de leurs « alliés» de
réaliser de bons scores dans les provinces, villes, districts, territoires et secteurs qui leur paraissent acquis d'office.
A l'heure des comptes, les figurants qui auront correctement rempli leur contrat seront récompensés au prorata de leur contribution à la victoire finale du futur
Président de la République à sortir des urnes Des « taupes » sont ainsi instrumentalisées, dans les deux camps, pour influer sur l'électorat non par à leur profit mais plutôt au bénéfice de leurs
« parrains ».
Mais la donne que d'aucuns semblent n'avoir pas suffisamment intégré dans leurs calculs, c'est la capacité des électeurs à se souvenir du passé et du présent de
chaque candidat, en bien comme en mal, et de dresser, pour chacun, le vrai bilan qu'il mérite. On croit savoir que cet exercice sera inévitable, pendant la campagne électorale. Les électeurs
congolais auront besoin, le moment venu, de voir chacun des présidentiables leur parler en personne, avec en ligne de mire ses oeuvres dans les domaines les plus divers : politique, paix,
sécurité, développement, économie, démocratie, bonne gouvernance, social, justice, droits de l'homme, infrastructures de base, santé, éducation … et perspectives d'avenir.
Il ne suffira plus de se focaliser sur le clivage Est/Ouest ou Nord/Sud, les griffes des habits, l'état du parc automobile ou du patrimoine immobilier... pour
s'attirer les faveurs de l'électorat. Bref, chacun devrait se justifier devant le « tribunal populaire » avant de solliciter les suffrages du grand nombre. Le débat sur le bilan, que certains
propagandistes s'emploient à occulter, pour des raisons évidentes, va forcément s'inviter à la campagne électorale. La campagne par procuration, où des sous-fifres prennent des engagements en
lieu et place des candidats à une charge aussi importante et délicate que celle de Chef de l'Etat, aurait du mal à passer dans le public. Même les météores qui ont pris coutume de disparaître et
réapparaître tous les 5 ans devraient rendre compte de leurs séjours prolongés en dehors du pays.
Kimp