Créé le 22 -03-2011 à 00h20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le mardi 22 -03-2011 à 13h10 | AFRIQUE REDACTION
PAR : OBSERVATEUR
Bien qu'ayant un caractère économique, la dernière visite du premier ministre au Katanga a été une opportunité pour certains compatriotes pour lui poser des
problèmes à caractère social. Il s'agit notamment des victimes de démolition méchante de leurs maisons au Bloc Mukena, non loin du site de l'Université de Lubumbashi. Bien
qu'ils aient sollicité une audience auprès du cresus Adolphe Muzito pour lui exposer leurs doléances, ces compatriotes n'ont pas été reçus comme souhaité, suite à l'agenda chargé du 1er
ministre. Mais un mémo a été remis à son intention entre les mains d'un de ses conseillers . Depuis lors , ces victimes attendent pour être réhabilités dans leurs droits. Pour le
suivi de ce dossier, un groupe de victimes a effectué le déplacement de L'shi à Kinshasa .
Selon les membres de cette délégation abordés par la presse, tout est parti de la démolition du bloc Mukena non concerné par l'arrêté de démolition car
situé au-delà de la distance de 500 mètres fixée. Pour mémoire, sous la deuxième république, le conseil de l'Unilu avait décidé d'octroyer des parcelles sur le site de l'Université
aux professeurs et agents jusque sur l'avenue Mukena.
Entre l'avenue Mukena et la faculté de polytechnique, le site a été loti par le conseil de l'Unilu. Celui-ci a exigé aux professeurs et agents intéressés de
se constituer en coopérative. Chaque membre de la coopérative avait payé un montant retenu sur la salaire. Ainsi, certains professeurs et agents de l'Unilu ayant acquis des parcelles,
mais n'avaient pas des moyens pour construire. Ils ont simplement vendu leurs parcelles aux tiers.
Des acheteurs de bonne foi frappés
Vers l'année 2000, une parcelle dans ce quartier se vendait à 15 000 dollars américains. Plusieurs personnes ont acheté de bonne foi des parcelles où ils ont
érigé des maisons de valeur estimée à plus de 80 000 dollars. Ces maisons ont été détruites sans état d'âme le 5 janvier dernier. Parmi les victimes aujourd'hui inconsolables,
l'on trouve des personnes respectables qui ont acheté des parcelles de bonne foi: Moïse Kiyombo, Koba konde, Sambwe Kabulo, David Ndaye, Honorable Umba Ilunga, colonel Ado Banza,
colonel Félicien Ilunga, Nana Ngoyi , Mubindi Makambo, Kamanda Musau, Prof Mwenze, Prof Beker ,Georges Mpiana….
Quand, le problème de constructions anarchiques a été soulevé, une commission a été instituée comprenant notamment la mairie de Lubumbashi, l'Unilu et autres, pour
fixer les limites de l'Unilu. Les limites ont été fixées entre l'avenue Kaumba et les tuyaux de canalisation alimentant la résidence de feu Laurent Désiré Kabila. Un arrêté avait été signé
par la mairie pour fixer les limites de l'Unilu avec le bloc Mukena et la concession CRAA. Plusieurs réunions ont eu lieu avec les résidents du quartier. Un terrain d'entente avait été trouvé. La
partie du terrain des profs et agents membres de la coopérative créée en son temps, n'étaient pas concernée par l' arrêté de démolition. Curieusement le 5 janvier dernier, la police
de démolition a démoli le bloc Mukena situé au delà de 500 mètres de limite fixée par l'arrêté. Des démarches entreprises par les victimes de démolition méchante auprès de l'autorité sont restées
infructueuses. Depuis 3 mois, des familles nombreuses vivent à la belle étoile sous les intempéries. Conséquence : certains enfants ont contracté des maladies ( rougeole, pneumonie,
diarrhée,…) et il y a eu des morts. Sans une assistance. Des appels au bon sens sont restés sans suite. Seul maître Muyambo leur a apporté des bâches qui ont été arrachés et brûlés par des forces
de l'ordre. L'assemblée provinciale du Katanga saisie a voté une résolution en faveur des victimes du Bloc Mukena. Pour les personnes qui occupent la concession de l'Université, on peut
comprendre la démolition. Quant aux habitants du bloc Mukena situé à plus de 500 mètres de la limite, ils ne méritent pas ce qu'ils ont connu.
" Ce que nous la population affectée demande c'est de retourner les parcelles aux habitants du bloc Mukena et ceux de derrière le faculté de Polytechnique au-delà
de 500 mètres et les indemniser. Il y a une procédure pour démolir. Celle-ci n'a pas été respectée. Nous voulons que les autorités nous rétablissent dans nos droits ". Les victimes
s'interrogent pourquoi quand les travaux ont commencé, l'Unilu na pas réagi. Elle a attendu la fin des travaux pour détruire les maisons construites au prix des sacrifices. Selon une certaine
opinion, l'Unilu qui manque des maisons pour loger décemment ses professeurs auraient pu trouver un accord pour récupérer ses maisons contre un paiement aux victimes plutôt que de les
démolir. Depuis 3 mois, sur le site des maisons détruites la brousse a repris ses droits.
Pour la délégation des victimes du bloc Mukena, les propriétaires des maisons détruites ont des contrats en bonne et due forme délivrés par le Cadastre, les
actes de ventes délivrés par les vendeurs ( personnel de l'Unilu ayant acquis en bonne et due forme)….Et s'il s' agit des vrais faux documents, aucune sanction n'est prise par les pouvoirs
publics contre les agents ayant délivré ces documents. La délégation descendue à Kinshasa estime que les victimes font les frais d'un règlement des comptes entre les profs et le Comité de gestion
de l'Unilu. Des étudiants avaient été instrumentalisés pour remettre un mémo au chef de l'Etat sur les constructions anarchiques sur le site universitaire. Le Comité de gestion a crié à la
spoliation du site universitaire. Une commission de démolition avec le ministre des mines et affaires foncières provincial, le conseiller juridique du recteur et le maire de la ville, s'est
mise à l'œuvre. Avec des conséquences fâcheuses pour plus de 1000 familles qui vivent à la belle étoile. Et pourtant l'autorité suprême avait dit que c'était un problème à examiner
plus tard, expliquent nos interlocuteurs venus de L'shi..
En définitive, un appel est lancé vers le 1er ministre, les ministres des affaires foncières, de l'Enseignement Supérieur et Universitaire… pour délimiter
l'Université et trouver une solution. Pour les 44 maisons du bloc Mukena. De la part des députés nationaux, les victimes du bloc Mukena attendent une implication pour la reconnaissance de leurs
droits. Dans un contexte préélectoral, il y a lieu de préserver la paix sociale et le respect du droit. En attendant une solution, les victimes se retrouvent chaque jour sur le site de
Mukena comme des parlementaires debout, ne sachant à quel saint se vouer. Une assemblée s'y tient tous les jours. Et ce, en attendant la réponse du 1er ministre saisi. Les occupants
expropriés du bloc Mukena et d'autres du site Unilu représentent environ 1 000 familles qui vivent des moments difficiles.
Didier Munsala.