Créé le 21 -09-2011 à 10 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le mercredi 21 -09-2011 à 13h05 | AFRIQUE REDACTION PAR : LE POTENTIEL
Réagissant à l’arrêt par la Société nationale d’électricité de la fourniture du courant électrique dans la ville de Lubumbashi, le gouverneur du Katanga a fait
sensation. Sa petite phrase assassine relance une fois de plus la polémique sur la gestion réelle de la chose publique. Très remonté et visiblement déçu, le chef de l’exécutif provincial n’a pas
fait dans la dentelle, accusant Kinshasa, sans détours, d’être à la base du drame qui s’abat sur la capitale du cuivre.
En voulant gérer la Snel selon le mode centralisé, Kinshasa a oublié l’essentiel, c’est-à-dire l’entretien de l’outil de production qui aurait pu garantir non
seulement la qualité du service mais aussi et surtout sa régularité. Apparemment, pour le secteur de l’énergie, ces deux facteurs n’ont pas été au centre des préoccupations de
Kinshasa.
Ayant largement dépassé les limites de l’obsolescence, les installations électriques de Lubumbashi, qui n’ont jamais été renouvelées depuis des années, ont cédé à
la pression de l’usage, plongeant plus de la moitié de la ville cuprifère dans le noir.
Pendant ce temps, à la Snel, c’est encore le silence radio. Personne n’a encore commenté l’incident. Jusque-là, la seule autorité du pays à s’être apitoyée sur le
sujet est le gouverneur de la province du Katanga. Il dénonce, à la suite de nombreux autres observateurs, la gestion calamiteuse de la res publica.
Pour le cas de l’obscurité à Kinshasa, face à ce qui relevait d’une grave erreur de management, le président de la République a fait usage du gros bâton en
renvoyant aux études le comité de gestion et le Conseil d’administration de la Snel. Ainsi, depuis un temps, même si des perturbations persistent sur le réseau de distribution, une nette
amélioration a été constatée dans la ville.
Les événements de Kinshasa faisant d’office de jurisprudence, c’est logique qu’à la suite du drame de Lubumbashi des têtes tombent au niveau notamment de la
direction provinciale de la Snel. Malheureusement, comme dans des circonstances presque similaires, ce sont des innocents qui sont sanctionnés, épargnant les vrais coupables.
Qui plus est, ce qui vient de se passer à Lubumbashi démontre la gestion hasardeuse des affaires publiques. Là où le management recommande la planification ; là où
gérer implique la prévision, les mandataires commis dans les services se distinguent par des pratiques d’un autre âge.
Sinon comment expliquer, dans un premier temps, pour le cas d’Inga, qu’une entreprise arrive à mépriser son outil d’exploitation jusqu’à hypothéquer son propre
avenir ? N’est-ce pas une preuve de plus de l’irresponsabilité qui s’est érigée désormais en mode de gestion de l’Etat ?
En somme, ce qui se passe à la Snel n’est que la face révélée du degré de gestion au pifomètre de la chose publique, au grand dam de l’Etat et du peuple.
De ce point de vue, les élections passent pour un filtre pour le souverain primaire, invité à sanctionner des candidats reconnus comme ayant été du bois mort
pendant leur gestion antérieure des affaires de l’Etat. Faute de le faire, il leur donnera l’occasion de retarder davantage l’éclosion d’une grande nation, riche et prospère au cœur de
l’Afrique.