Créé le 23 -09-2011 à 10 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le vendredi 23 -09-2011 à 10 h05 | AFRIQUE REDACTION PAR : LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE
Le président national de l'Union pour le réveil et le développement du Congo (URDC) estime que c'est l'unique occasion de jauger les postulants à travers leurs
projets de société respectifs pour mieux se déterminer au moment du vote.
En attendant le démarrage officiel de la campagne électorale prévu pour le 28 octobre, une vive controverse tend à s'installer dans les milieux politiques au sujet
de la nécessité ou non d'organiser un débat contradictoire entre les différents candidats à la présidence de la République. Le postulant Nicéphore Kakesse, lui, croit fermement à l'opportunité
pour la Commission électorale nationale indépendante (Céni) d'arbitrer ces discussions, un véritable thermomètre, selon lui, dans la perception que l'opinion entend se faire sur chaque candidat.
« Ces débats vont réellement garantir la transparence et la culture démocratique en permettant au public de s'imprégner des projets de société de chaque prétendant au fauteuil présidentiel »,
a-t-il déclaré au cours d'un point de presse tenu récemment au siège de son parti.
Pour le président de l'URDC, la population a le droit de connaître ceux qui prétendent la diriger en évaluant le programme de chaque candidat-président afin de
voter utilement. Il soutient que son parti dispose d'un projet de société qui cadre avec les aspirations profondes du peuple en ce qu'il vise le bien-être social en faisant de l'amour et de la
justice son cheval de bataille.
Nonobstant l'argumentaire développé par Nicéphore Kakesse pour convaincre quant à la pertinence de ses idées, d'aucuns dans la classe politique ne sont pas
prêts à le suivre sur cette voie. « Sur quelle base légale devrait-on asseoir ce débat contradictoire non prescrit dans la loi électorale ? », s'est interrogé un acteur politique tout en se
demandant également sur la thématique et la période sur lesquelles va porter le débat. Il a souligné que la RDC ne peut aucunement, sous prétexte de l'universalisation, copier servilement ce qui
se fait ailleurs sans tenir compte des spécificités qui sont les siennes en termes de culture démocratique.
Alors qu'en 2006, les conditions d'organiser un tel débat entre les deux candidats restés en lice au second tour de la présidentielle étaient quasi réunies,
l'option avait été finalement écartée eu égard à l'atmosphère politique tendue de l'époque. Ce qui a contribué à apaiser un contexte électoral surchauffé où chaque mot prononcé par l'un des deux
candidats était décrypté, parfois à contresens au point de vicier le climat social.
Cinq ans après, la situation n'a guère évolué, constatent les analystes, et l'existence du Code de bonne conduite ne suffit pas pour dissuader les polémistes
impénitents et les adeptes de la violence verbale. Dans ce contexte, pense-t-on, un débat contradictoire entre les candidats ne ferait qu'exacerber inutilement la tension sociale.
« Faux », rétorque un contradicteur qui s'appuie sur l'exemple ivoirien pour alléguer que tout repose sur la base du volontariat soutenu par l'élégance politique.
Qu'à cela ne tienne. Débat contradictoire ou pas, il est un fait que la pertinence de l'argumentaire devrait être privilégiée en cette période de précampagne électorale, au détriment de toute
velléité de propagation de foyers de haine et de la violence.
Alain Diasso