Créé le 29 -09-2011 à 00 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le jeudi 29 -09-2011 à 12h45 | AFRIQUE REDACTION PAR : POTENTIEL
Une fois de plus, c’est dans le secteur minier que se joue l’avenir du second programme économique du gouvernement (PEG 2) conclu en décembre 2009 au terme d’âpres
négociations avec le Fonds monétaire international.
Comme en 2009 lorsque les créanciers traditionnels de la RDC regroupés au sein du Club de Paris ont dû s’interposer avant la signature en décembre 2009 du PEG 2, le
gouvernement doit batailler dur pour convaincre le FMI. En effet, en marge de ses assemblées annuelles, tenues du 23 au 25 septembre 2011 à Washington, le FMI a formellement marqué son opposition
à conclure la 4ème revue du PEG 2. Pour justifier sa position, le FMI s’appuie sur le désordre qui continue à miner le secteur minier de la RDC, malgré toutes les belles promesses et les
engagements pris depuis lors par le gouvernement pour assainir ce secteur.
Des sources proches du dossier rapportent que, sur ce point, le FMI ne s’est dit pas prêt à faire de concession. Il évoque, à cet effet, la mauvaise foi du
gouvernement qui, à son avis, ne tient pas à ses engagements, comme convenus en novembre 2009, peu avant la conclusion du PEG 2. Les mêmes sources indiquent que l’intransigeance du FMI serait
justifié également au regard de l’opacité avec laquelle ont été conclus, par procédure de gré à gré, certains contrats signés, entre autres, par la Générale des carrières et des mines (Gecamines)
ainsi que la Société de développement industriel et minier du Congo (Sodimico).
Ce que l’on craignait donc est finalement arrivé. Ainsi, la nécessité de financer la campagne a eu raison de la bonne tenue du PEG 2. Aussi, a-t-on mis de côté du
gouvernement aux engagements librement convenus avec des partenaires extérieurs dans le cadre du PEG 2. La matrice de gouvernance dans le secteur des ressources naturelles, adopté en mars 2011,
pour plus de transparence dans ce secteur s’inscrivait dans ce cadre.
Malheureusement, mû par le désir de mobiliser plus d’argent aux fins de campagne, le gouvernement a passé outre ses recommandations par la signature des contrats
miniers pour lesquels le FMI tient mordicus à avoir des explications.
La menace est bien réelle. Car, les mêmes sources notent que le FMI serait sur la voie de mettre une croix sur le PEG 2 si Kinshasa ne se repent pas à temps. De
l’avis du FMI, la meilleure façon pour Kinshasa de se repentir est dans un premier temps, de publier tous les contrats signés, et de l’autre côté, revenir sur les contrats mis en cause dans
lesquels sont notamment impliqués la Gecamines et la Sodimico, deux entreprises publiques, passées depuis janvier 2011 sous statut de société commerciale, avec pour seul actionnaire l’Etat
congolais. Parviendra-t-on à Kinshasa à répondre à l’appel du FMI ? Ce n’est pas évident, estiment certains analystes.
Car, se conformer à la recommandation, c’est notamment annuler les contrats signés, avec en conséquence, le remboursement moyennant intérêts de l’argent perçu au
moment de la cession. Et, lorsqu’on s’imagine comment les choses se passent dans le secteur minier, il y a fort à craindre que le gouvernement ne soit pas en mesure de reconstituer les sommes
perçues aussi bien dans le cas de la Gecamines que de la Sodimico.
Le veto posé par le FMI dans la voie de la conclusion de la 4ème revue du PEG 2 montre que la RDC a encore du chemin à parcourir dans l’amélioration du climat des
affaires, particulièrement dans le secteur minier.
Revenir à la raison
Il y a lieu de rappeler que la RDC doit répondre devant la chambre arbitrale internationale de Paris de deux dossiers dans lequel sa responsabilité a été établie.
Le premier est celui déposé en février 2010 par la firme canadienne First Quantum Minerals à la suite de l’annulation en août 2009 du contrat d’association créant l’entreprise minière Kingamyambo
Musonoi Tailings. Le tout dernier en date est celui introduit dernièrement par le groupe Forrest à la suite du litige qui l’oppose à la Gecamines au sujet de la Compagnie minière du
Sud-Katanga.
Concernant ce dossier, plusieurs instances, dont l’Assemblée provinciale et le gouvernorat de la province du Katanga, ont offert leurs bons offices pour rapprocher
les deux parties en conflit. Tout récemment, l’intersyndicale du Katanga s’est prononcée, le 22 septembre 2011 à Lubumbashi, en faveur des négociations directes entre la Gecamines et le groupe
Forrest, invitant notamment les deux parties à suspendre toutes les actions engagées en justice tant nationale qu’internationale.
Si la Gecamines se montre réticente à cette option, le groupe Forrest a d’ores et déjà fait part de sa ferme volonté à engager des pourparlers direct avec son
partenaire, la Gecamines.
Recevant mardi 27 septembre dernier, toujours à Lubumbashi, une délégation de l’intersyndicale, le Groupe s’est, une fois de plus, dit prêt à négocier pour sauver
la CMSK. Il a confirmé son souhait que soient engagées des discussions, entre partenaires, afin que soit réglé le différend. Le Groupe a aussi répété sa volonté de poursuivre ses activités au
sein de CMSK et de pouvoir y réaliser l’investissement de l’ordre de 250 millions Usd prévus. Il a dit, en outre, partagé le message de l’Intersyndicale du Katanga : celui de préserver l’emploi,
la production et les salaires.
« Nous comprenons les inquiétudes des travailleurs et de leurs familles. De notre côté, nous mettons un point d’honneur à toujours payer nos collaborateurs.
Nous savons que nous pouvons compter sur eux. Ils savent que nous les respectons », ont notamment déclaré ses responsables, dans un communiqué diffusé dans la presse.
Malheureusement, l’attitude actuelle de la Gécamines met en péril plusieurs centaines d’emplois, et ne fait que ternir davantage l’image de l’industrie minière
congolaise. La volte-face du FMI en est une preuve éloquente.
Ainsi, pour des raisons inconnues, des milliers de Katangais risquent donc d’être les victimes de la tentative illégale d’expropriation menée par la
Gécamines.