Créé le 01 -10-2011 à 13 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le samedi 01 -10-2011 à 13h05 | AFRIQUE REDACTION PAR : RB
Des pro-CNT le 30 septembre 2011 près de Syrte © AFP Aris Messinis |
SYRTE (Libye) (AFP) - (AFP) - Les nouvelles autorités libyennes, qui s'efforcent en vain depuis des semaines de prendre les derniers bastions fidèles à l'ex-dirigeant Mouammar Kadhafi, se font désormais tancer pour le traitement des prisonniers.
Malgré deux semaines d'offensive, les combattants du Conseil national de transition (CNT) butaient toujours à Syrte sur la résistance farouche des forces loyalistes, qui les empêchent de prendre pied dans cette ville côtière située à 360 km à l'est de Tripoli.
A Bani Walid, autre fief pro-Kadhafi à 170 km au sud-est de la capitale, les combattants pro-CNT, positionnés depuis un mois aux abords de cette vaste oasis au relief accidenté, ne parvenaient pas non plus à progresser, malgré près d'un mois de combats qui ont fait 40 morts dans leurs rangs.
Parallèlement, l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a appelé les nouvelles autorités libyennes à mettre fin aux arrestations arbitraires et aux mauvais traitements infligés aux prisonniers depuis la chute de Mouammar Kadhafi.
Des pro-Kadhafi faits prisonniers par les combattants du CNT le 6 septembre 2011 à Abu Salim © AFP/Archives Patrick Baz |
Selon HRW, qui a visité 20 centres pénitentiaires dans la capitale et interrogé 53 prisonniers, "des détenus font état de mauvais traitements dans six prisons, indiquant notamment avoir été passés à tabac et avoir reçu des électrochocs".
Des milliers de personnes ont été arrêtées depuis la chute de Tripoli fin août, en particulier des Libyens à la peau noire ou des Africains sub-sahariens accusés d'avoir combattu aux côtés des forces de l'ancien "Guide", affirme l'organisation.
HRW a aussi appelé le CNT, et ses soutiens internationaux, à mettre sur pied sans délais un système judiciaire capable de traiter la situation de tous ces prisonniers. Aucun de ceux rencontrés par l'organisation n'avait encore été présenté à un juge.
"Après tout ce que les Libyens ont souffert dans les geôles de Kadhafi, il est décourageant de savoir que des membres des nouvelles autorités soumettent aujourd'hui des prisonniers à des arrestations arbitraires et à des violences", a souligné Joe Stork, directeur adjoint de HRW pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.
Des pro-CNT le 30 septembre 2011 près de Syrte © AFP Aris Messinis |
Sur le terrain, les pro-CNT contrôlent le port et l'aéroport de Syrte mais n'arrivent toujours pas à consolider durablement leurs positions dans le reste de la ville. Selon des sources médicales, un combattant pro-CNT a été tué et 11 autres blessés lors de combats vendredi, les plus violents depuis une semaine.
Selon un commandant, Moustapha ben Dardef, les combattants des fronts est et ouest de Syrte ont tenu une réunion vendredi pour discuter d'un "assaut final" dont la date n'a pas encore été décidée.
Pris aux piège, les civils sont particulièrement vulnérables depuis le lancement de l'offensive des forces des nouvelles autorités libyennes le 15 septembre. Selon un responsable du CNT, un millier de civils ont cependant encore réussi à fuir vendredi par l'ouest de cette ville de 70.000 habitants. Selon le Croissant-Rouge, à la date de mercredi, plus de 18.000 personnes avaient fuit Syrte et plus de 25.000 autres avaient quitté Bani Walid.
A Tripoli, le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, est venu vendredi s'assurer de la pérennité des liens diplomatiques et économiques entre l'Italie et son ancienne colonie. Il a annoncé la mise à disposition du CNT de 2,5 milliards d'euros d'avoirs libyens gelés et estimé que le gazoduc Greenstream, qui relie la Libye à l'Italie, pourrait rouvrir fin octobre.
Autre signe d'une reprise des liens entre les deux pays, la compagnie aérienne Alitalia a annoncé la reprise le 2 novembre de ses vols réguliers vers la Libye, avec cinq allers-retours par semaines entre les deux capitales.