Créé le 23 -03-2011 à 00h20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le mercredi 23 -03-2011 à 13h10 | AFRIQUE REDACTION
PAR : CLIMAT TEMPERE
Les gorilles de montagne seraient plus importants que le pétrole. Les pressions ont fusé de toutes parts depuis que le chef de l’Etat a signé, en juin 2010, une
ordonnance autorisant la compagnie britannique « Soco International » d’explorer le pétrole à l’intérieur du Parc National des Virunga au Nord-Kivu à l’Est de la RDC. La dernière pression est
sans doute un communiqué diffusé le 17 mars 2011 par Greenpeace Afrique sur son site Web- Le même jour, le ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme de la RDC, José
Endundo Bononge a publié un communiqué dans lequel il annonce la «suspension de la prospection pétrolière pour sécuriser le parc des gorilles de montagne ».
Soco International avait déjà commencé les activités de prospection du pétrole dans le bloc 5 du rift albertin Est dans le Parc national des Virunga qui est
pourtant classé site du Patrimoine mondial en péril.
Le ministre de l’Environnement propose le lancement d’une «évaluation environnementale stratégique (EES), exhaustive transparente et inclusive, pour étudier les
meilleures options pour le peuple congolais». Il affirme que son ministère a entrepris des démarches spécifiques qui ont eu pour effet la suspension des activités d’exploration. José Endundo
indique aussi que son ministère a rejeté les recommandations d’une étude d’impact réalisée par l’opérateur du projet, Soco Oil, la jugeant prématurée, trop sommaire et non conforme aux standards
environnementaux.
Dans ce communiqué, il confirme également que la haute direction de Soco Oil l’a rassuré de n’entreprendre de nouvelles activités qu’ « à la seule condition qu’un
processus de comparaison des avantages et coûts du projet pétrolier consensuel et transparent, se soft prononcé en sa faveur».
Et pourtant, le responsable de Soco International en RD Congo, cité par Radio Okapi, a affirmé n’avoir pas été, jusque-là, saisi officiellement de la décision du
ministre de l’Environnement et que donc, à ce stade, il ne pouvait faire aucun commentaire. Par ailleurs, la Belgique se réjouit de cette décision du ministère de l’Environnement.
« L’exploration pétrolière dans le parc des Virunga n’est pas compatible avec son statut de patrimoine de l’humanité», a souligné Olivier Chastel, ministre belge de
la Coopération et au Développement. Ce dernier a fait aussi allusion à la législation congolaise qui interdit les activités de prospection pétrolière dans les parcs nationaux.
Pourquoi a-t-on laissé le chef de l’Etat violer la loi et les engagements internationaux de la RDC ?
Il existe l’ordonnance-loi 041 du 22 août 1969 relative à la conservation de la nature qui proscrit les activités extractives dans les parcs nationaux. La RDC est
partie â la convention sur la biodiversité. Comment le gouvernement a-t-il alors autorisé Soco oil à explorer le pétrole dans le Parc des Virunga? Le chef de l’Etat aurait signé en 2010 une
ordonnance autorisant Soco International à prospecter le pétrole dans le Parc des Virunga. Cela dénote un dysfonctionnement au sein de l’appareil de l’Etat en RDC. La crédibilité de l’Etat
congolais en pâtit sérieusement.
Créé en 1925, le Parc National des Virunga qui est de surcroît un site du patrimoine mondial en péril, regorge de nombreuses espèces emblématiques, notamment les
éléphants, les gorilles de montagne, les chimpanzés, les hippopotames, etc.
Il abrite également le lac Edouard exploité par plusieurs milliers de pêcheurs pour leur survie. Pour l’ONG Grenpeace, une potentielle exploitation du pétrole
causerait des dégâts irréversibles sur l’écosystème et mettrait davantage en péril ce site du patrimoine mondial ainsi que la vie des milliers de personnes de la zone autour du parc.