Créé le 08-10-2011 à 08 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le samedi 08 -10-2011 à14h45 | AFRIQUE
REDACTION PAR :AFRiQUINFOS
L'attaque s'est produite en fin de journée dans le territoire de Fizi, dans la province du Sud-Kivu (est). Elle a visé un véhicule transportant une dizaine d'humanitaires de l'ONG Eben Ezer, spécialisée dans le domaine de l'éducation. Au moins deux autres personnes ont été blessées.
Il s'agit de l'attaque "la plus meurtrière" contre des humanitaires dans le pays, et elle "vient renforcer le sentiment d'insécurité qui règne depuis plusieurs mois au sein" des ONG et agences onusiennes, a déclaré dans un communiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) en RDC.
Selon OCHA, depuis août, près de 25 incidents contre des humanitaires ont été enregistrés dans le Nord-Kivu, et une quinzaine dans le Sud-Kivu, deux provinces instables où des groupes armés congolais et étrangers sont toujours actifs et commettent régulièrement des exactions contre les populations.
"Ces incidents vont du braquage pour extorsion de biens, à la prise d'otage, en passant par le détournement des véhicules humanitaires pour le transport d'effets militaires", précise OCHA qui a relevé depuis début 2011 près de 140 incidents aux Nord et Sud-Kivu.
Les auteurs présumés de l'attaque de mardi appartiendraient à une milice d'auto-défense locale dénommée Maï Maï Yakutumba, alliée à des rebelles hutu burundais des Forces nationales de libération (FNL), qui opèrent en RDC depuis que leur président Agathon Rwasa a fui du Burundi vers la RDC en juillet 2010.
Les Maï Maï Yakutumba contrôlent des villages, prélèvent des taxes et exploitent des richesses minières du Sud-Kivu, au relief semi-montagneux et difficile d'accès.
Ces derniers temps ils ont aussi attaqué à plusieurs reprises des bateaux de commerce navigant sur le lac Tanganyika, qui borde le Sud-Kivu.
Déplacements de populations
Depuis août les Forces armées congolaises (FARDC) mènent des opérations contre ce groupe, très présent dans le territoire de Fizi, provoquant des déplacements de populations qui fuient les violences.
Des experts sur la RDC mandatés par l'ONU indiquaient dans un rapport publié en juin que les FNL "se sont retirées de leur alliance initiale avec les (rebelles hutus rwandais des) Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR)", actifs aussi dans l'est de la RDC, "et ont cherché à consolider leur partenariat avec les Maï Maï Yakutumba sur le territoire de Fizi".
Selon l'ex-député national Enock Ruberangabo, président national d'une association de Banyamulenge (Tutsi d'origine rwandaise installés au Kivu), les auteurs de l'attaque de mardi "ont clairement dit qu'ils cherchaient les +Rwandais+, entendez ici les Banyamulenge", a-t-il a déclaré à l'AFP.
"Ils (les) ont exécutés un à un", a-t-il affirmé, citant "deux rescapés" et quatre personnes "non Banyamulenge "relâchées" par les assaillants. Selon l'ex-député, cette attaque viserait à "attiser" un "conflit ethnique au niveau local".
"Nous déplorons avec la dernière énergie cette agression et tous les autres actes qui entravent le travail des acteurs humanitaires en RDC", a déclaré Pierrette Vu Thi, coordonnateur par intérim de l'action humanitaire en RDC, citée dans le communiqué d'Ocha.
Elle a appelé le gouvernement congolais à "ouvrir immédiatement une enquête" sur l'attaque, rappelant que "la protection tant des citoyens congolais que des membres des organisations nationales et internationales incombe prioritairement au gouvernement".