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Recrutés pour rénover la justice congolaise Les magistrats de la « tolérance zéro » broient du noir

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Créé le 21-10-2011 à 10 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |   ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le Vendredi 21-10-2011 à  11 h35 | AFRIQUE REDACTION PAR : LE PHARE

 

Dans le but d'assainir la justice congolaise, après la grande purge intervenue en 2009 à l'initiative du Chef de l'Etat, au début de l'année 2010, ce dernier avait levé l'option du recrutement, sur concours, d'un premier contingent de 1.000 nouveaux magistrats, qui devrait être suivi d'un second de même taille. L'objectif visé était d'éradiquer les antivaleurs qui avaient terriblement gangrené la magistrature de notre pays, notamment la corruption et la concussion.



Afin de donner un signal fort du changement au sein de ce corps, Joseph Kabila avait baptisé les « lauréats » de ce concours « Génération tolérance zéro », entendez des hommes de droit appelés à appliquer la loi dans toute sa rigueur, en toute équité, sans interférences extérieures. Dans l'esprit du Président de la République, les magistrats ainsi étiquetés ne devaient être guidés que par deux boussoles la loi et leur conscience.

Et, pur concrétiser sa volonté de voir la magistrature congolais faire rapidement peau neuve, il avait signé, en date du 20 juillet 2011, l'ordonnance n°11/051 portant nomination des magistrats de l'excellence et dé la différence. Hélas, trois mois après, l'enthousiasme qui animait ces nouveaux employés de l'Etat congolais s'est totalement estompé. Et pour cause!

Le gouvernement congolais donne l'impression de ne pas être en mesure d'assurer leur déploiement à Kinshasa et en provinces. Selon les informations parvenues au « Phare », le coût de cette opération est évalué à 1.000.000.000 FC (un milliard de Francs congolais), soit un million de francs congolais (plus ou moins 1.080000 Usd) au titre de frais d'installation pour chaque magistrat.

Seulement voilà. Dans la pratique, il a été donné d'apprendre que les taux appliqués divergent selon les aires géographiques d'affectation. Les magistrats qui ont eu la chance d'être positionnés à Kinshasa devraient se faire remettre, chacun, l'équivalent de 600 dollars américains en francs congolais. Ceux envoyés au Bandundu et au Bas-Congo devraient bénéficier chacun de l'équivalent de 750 dollars américains en francs congolais. Quant à ceux ayant le malheur d'avoir, pour lieu d'affectation, l'Equateur, les deux Kasaï, le Katanga le Maniema, la Province Orientale, le Nord ou le Sud-Kivu, il leur est proposé l'équivalent en francs congolais de 800 dollars américains.

Par où passeraient les différences dégagées sur les frais d'installation de chaque nouveau magistrat ? La réponse serait à chercher, soit du côté du Conseil Supérieur de la Magistrature, soit de celui du ministère du Budget, et plus précisément de la Direction du Trésor et de l'Ordonnancement en charge de la « Chaîne de dépense», soit encore du ministère des Finances.

La conséquence logique de cette situation est que le gros de jeunes magistrats qui devaient aller boucher les trous dans les différents parquets en difficulté de fonctionnement en provinces se tournent les pouces à Kinshasa.

La raison est bien simple : il leur est pratiquement impossible, avec les 800 dollars Usd de frais d'installation, de se procurer un billet d'avion, de payer une garantie locative et de faire face au loyer, de s'équiper en mobilier, et de dégager de quoi se nourrir et se vêtir. Pour joindre certains postes d'attache, il leur faut en plus prendre en charge les frais de transport terrestre ou fluvial.

Les rares volontaires qui ont tenté l'aventure de l'intérieur du pays se sont retrouvés devant un cahier de charges inattendu : le financement des pièces liées à la procédure (papiers duplicateurs, au moins 8 registres, mandats, invitations, convocations, stylos). Les nouveaux magistrats ont découvert les dures réalités de la justice à l'intérieur du pays, à savoir l'absence des frais de fonctionnement des parquets.

Certains ont cru trouver un soulagement à la facture de l'avion dans le partenariat Monusco-gouvernement. S'il est vrai que cette antenne onusienne accepte de transporter gratuitement les nouveaux magistrats vers les chefs-lieux des provinces, il y a malheureusement un grain de sable dans la machine.

Il s'agit du phénomène des listes d'attente. Les avions de la Monusco ne prennent les magistrats qu'au compte-gouttes. Dès qu'ils affichent « full », les candidats extérieurs au personnel des Nations Unies sont invités à se présenter de nouveau dans la concession de l'Utex, en vue d'un nouvel enregistrement. Le scénario des voyagés manqués peut se répéter trois à quatre fois, voire plus. Et, sur leur chemin de la croix ; les nouveaux magistrats ne voient ni l'ombre d'un membre du Conseil Supérieur de la Magistrature, ni celle d'un délégué du ministère de la Justice.

Dans leur ensemble, les magistrats de la «Génération tolérance zéro» sont impayés, puisque dans l'attente de leur tout premier salaire. Ils commencent à se poser des questions sur la source du blocage de leur situation.

Une main noire aurait-elle décidé de les pousser à la mendicité, à la corruption et à la concussion, en les plaçant dans des conditions sociales et de travail infrahumaines?

                                                                                                               Kimp 


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