Créé le 24-10-2011 à 10 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN
| ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le lundi 24-10-2011
à 11 h35 | AFRIQUE REDACTION PAR : CONGONEWS
La messe sera dite à l’absence d’Etienne Tshisekedi, toujours en tournée à l’étranger, et de Roger Lumbala attendu le même jour à l’office du PGR.
Notre Dame de Fatima contre Palais de la Nation, commune de la Gombe. C’est un combat à distance qui oppose désormais deux poids lourds de la scène politique
RDcongolaise. Après la sortie médiatique très solennelle du président Kabila, lors d’une conférence de presse mercredi 19 octobre 2011, voici le tour des partisans de Tshisekedi de donner de la
voix. Ils ont battu le.., rappel des troupes pour une rencontre ce lundi 24 octobre à la paroisse Notre Dame de Fatima. A l’ordre du jour : préparer la réponse à réserver au président Kabila qui,
lors de son oral, s’était offert en «médiateur entre les différentes tendances de l’opposition, incapables à ce jour de trouver un candidat dé consensus à la présidentielle de
novembre...
La prochaine campagne électorale annonce déjà ses couleurs. C’est le principe du coup sur coup qui est désormais en vigueur. Et les états-majors des partis et
regroupements politiques travaillent en mode sans échec, avec, comme stratégie, de se constituer en force de réaction rapide. Le ton est donné par la frange de l’opposition qui soutient Etienne
Tshisekedi à la présidentielle du 28 novembre 2011. Ses ténors ont battu le rappel des troupes pour une rencontre ce lundi 24 octobre à la salle paroissiale Notre Dame de Fatima, dans la commune
de la Gombe. Il est question, à en croire des sources bien renseignées, de se pencher sur le contenu du dernier point de presse du chef de l’Etat et le décortiquer en profondeur en vue de mettre
à la lumière les questions pour lesquelles l’opposition estime que Kabila s’est donné de beaux rôles. Pour rappel, Fatima qui abrite cette rencontre est un cadre qui, désormais, se prête
volontiers à l’image de cette partie de l’opposition que l’opinion pointe du doigt sous le qualificatif du «Groupe de Fatima» pour avoir pris en charge la toute première réunion qui a vu
Tshisekedi désigné comme candidat président de la République pour le compte de l’opposition. Ce qui n’a pas été du goût de tous les participants au point que ceux qui ne se retrouvaient pas dans
ce choix sont allés à leur tour se réunir à l’hôtel Sultani qui a curieusement accouché de plusieurs candidatures à la présidentielle : Kamerhe, Kengo, Kashala : Signe qu’au sein de ce que nous
avons qualifié des oppositions, la gestion des ambitions aura ‘été un véritable casse-tête chinois pour les uns et les autres.
Tshisekedistes offusqués
Qu’aujourd’hui, les Tshisekedistes aient choisi de fourrer leur nez dans l’échange fait entre Kabila et les professionnels des médias pour en tirer des affirmations
qui ne rencontrent pas leur lecture des choses sur la conduite des affaires de l’Etat, ne peut surprendre’ outre mesure. Une frange de cette opposition avait déjà, la semaine dernière
devant la presse, donné la pleine mesure de ce que sera l’ambiance à Fatima ce lundi à partir de 13 heures avec des réactions musclées par rapport à l’insinuation de Joseph Kabila qui a. indiqué
qu’il ‘était prêt à jouer la médiation pour que l’opposition arrive à se doter d’un candidat unique à la présidentielle. Pour un député faisant partie des tshisekedistes, cette boutade a été
comprise comme de la pure provocation à tel point que rester indifférent devant cette déclaration bien qu’émise sur une note de détente, serait un signe évident de faiblesse. Du coup, l’es
opposants, opérant presque chaque fois de la même manière, souhaitent répliquer, à chaud, en convoquant, non pas une réunion stratégique comme à l’époque de l’Union sacrée de l’opposition
radicale avec son Secrétariat technique -STOP-, mais plutôt une réunion populaire où, parfois, la sérénité peut poser des problèmes. On se souviendra notamment qu’il y a plus d’un mois,
l’opposition s’était déjà livrée à un exercice similaire, au lendemain de la rencontre du chef de l’Etat avec les composantes de la Majorité présidentielle à Kingakati, dans la périphérie de la
capitale. «Ça risque d’être du déjà entendu sur fond des critiques acerbes auxquelles on s‘est habitué contre les 5 chantiers, le social qui n‘a pas répondu au rendez-vous, l‘impunité des Kuluna
en cravates..,», estiment certains analystes. D’ailleurs, comme pour exacerber la tension, l’orateur du Palais de la Nation est revenu sur un point à polémique concernant notamment le salaire des
magistrats. Kabila a persisté et signé : «C‘est USD 1600. Cela avait été décidé par le gouvernement...». De toutes les façons, nombreux sont ceux qui croisent les doigts et veulent entendre à
quelle sauce l’opposition va bouffer la communication du candidat Kabila. Jusque là et à quelques jours seulement du début de la campagne électorale, le ton n’a souvent pas été courtois à ce
genre d’occasion.
Absence attendue de Roger Lumbala
Seulement, la rencontre ‘de Fatima de ce lundi risque d’être amputée d’une bonne partie de ses membres les plus radicaux. En effet, c’est également ce lundi que le
Procureur général de la République -PGR- a convoqué Roger Lumbala, député proche de Tshisekedi et propriétaire d’une chaîne de radiotélévision qui avait pris feu un mois plus tôt. Lumbala devrait
répondre à quelques questions du PGR sur ses affirmations et notamment sur le fait que sa chaîne ait repris du service trois jours après l’accident sans qu’aucun aménagement, ni technique, ni
architectural, ne soit fait. A travers RLTV, les compagnons de Lumbala, qui ont délaissé leur parti, le RCD-N, pour une nouvelle structure politique dénommée Soutien à Etienne Tshisekedi -SET-,
ont, eux aussi, demandé à leurs partisans de battre le pavé devant les bureaux du PGR. Motif officiel : accompagner leur leader auprès du justicier national. On risque donc d’assister à plusieurs
centres d’intérêts le même jour, et de diluer ainsi l’action portée contre Joseph Kabila. Pour certains analystes, l’opposition devra s’écarter de cette ligne qui consiste à passer plus de temps
à peaufiner des stratégies pour répondre aux discours et autres points de presse de l’adversaire politique. Il y a mieux à faire, notamment former les témoins et commencer à apprendre aux
combattants la culture démocratique qui recommande que chacun accepte les résultats des urnes. Un point important du code de bonne conduite qu’Etienne Tshisekedi, encore absent du pays, n’a pas
toujours pas signé, à quatre jours du début de la campagne électorale.
Adelard OBUL’OKWESS et Laurent BUADI