Créé le 30 -03-2011 à 08h20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le mercredi 30 -03-2011 à 16 h20 | AFRIQUE REDACTION
PAR : UHURU
La hausse du prix du carburant à la pompe décidée par les pétroliers samedi dernier est entrain de devenir une pomme de discorde entre les routiers et le
gouvernement de la République démocratique du Congo.
Les premiers accusent le pouvoir d’injustice à leur égard par ce que celui-ci a décidé d’interdire jusqu’à nouvel ordre l’augmentation du tarif du transport en
commun comme l’exigeaient les conducteurs de taxis-bus et autres taxis. Les responsables des stations service qui débitent les produits pétroliers à partir de leurs pompes, quant à eux, disent
qu’ils ont été contraints de revoir à la hausse le prix du carburant par les exigences du marché en surchauffe à cause des évènements qui se déroulent dans le monde arabe, et notamment en
Libye.
La population kinoise en particulier, et congolaise en général se dit soulagée par la mesure gouvernementale de sursoir à une augmentation du tarif des transports
en commun. Le compas magnétique de la boussole qui préside aux actions du gouvernement congolais reste encore bloqué à cet azimut. Mais jusqu’à quand ? L’expérience du passé en rapport avec ce
genre de situation montre que les usagers ont toujours payé les pots cassés par le bras de fer entre le gouvernement et les propriétaires de véhicules de transport en commun. Toujours sans
contrepartie, c’est-à-dire sans augmentation correspondante de leurs rémunérations salariales.
Le gouvernement a toujours usé dans un premier temps en pareilles circonstances, de ce qui lui reste d’autorité pour ne pas accorder tout de suite aux entrepreneurs
du secteur de transport en commun son feu vert à l’augmentation de leurs tarifs. Cette précaution a le mérite d’endormir la population, cependant que la pression des propriétaires de taxis-bus et
des bus monte de plus en plus pour obtenir satisfaction.
Certains d’entre eux parmi les plus coriaces hommes d’affaires arrivent à avoir gain de cause presque aussitôt après la hausse du prix de carburant à la pompe, car
l’Etat n’intervient pas systématiquement pour bloquer les prix, se contentant d’émettre son avis par la voie des ondes.
Situation inéluctable
De manière empirique on sait ce qu’il adviendra de la situation générée par l’augmentation du carburant.
Las d’attendre une mesure gouvernementale en leur faveur, les automobilistes du secteur de transport en commun vont essayer de faire chanter les autorités
congolaises ici à Kinshasa.
Cela se traduira par une grève de quelques heures suffisante pour mettre en difficulté l’ensemble de la population kinoise active qui vit au jour le
jour.
Les difficultés éprouvées par les travailleurs pour se rendre dans leurs lieux de service vont occasionner un tel bordel dans toutes les artères de la ville
province de Kinshasa qu’elles obligeront le gouvernement à lâcher du lest.
L’Etat n’ayant pas ses propres moyens de transport à mettre à la disposition des usagers pour contrebalancer la grève des transporteurs en commun, il va se trouver
désarmé par le mouvement, et jugera utile et nécessaire en accord d’ailleurs avec la population, qu’il faut traduire en actes les desiderata des propriétaires des véhicules. Etant donné que le
rapport de forces est en faveur de ces derniers, et que les Congolais n’ont jamais fait preuve de solidarité en cas de tentative de diversion les concernant, personne n’osera boycotter cette
injustice sociale qui viendra s’ajouter au lot de difficultés actuelles qu’endurent les gens.
Pourtant, le mieux serait d’allouer des primes aux travailleurs de tous les domaines afin qu’ils puissent s’ajuster à la nouvelle donne des prix de transport en
commun dans la capitale de la RDC.
C’est donc à une situation de fait qu’on a affaire, même si les protagonistes ne sont pas encore arrivés à cet ultime stade. Une fois de plus, les Congolais vont
devoir se serrer la ceinture pour continuer à se rendre au travail au milieu des efforts titanesques à fournir pour attraper un moyen de transport à temps, et surtout pouvoir en payer le prix.
L’augmentation du prix de carburant ne pourra pas être une augmentation de la qualité de la vie du Congolais moyen.
Bomela Tondo Malko