Créé le 07-11-2011 à 10 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |   ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le lundi 07-11-2011 à  11H 40 | AFRIQUEREDACTION PAR : LES DESPECHES DE BRAZZAVILLE

Les partisans du leader de l'UDPS dénoncent l'obstruction du gouvernement, empêchant leur candidat de battre campagne sur toute l'étendue du territoire national.
Annoncé initialement pour le 2 novembre à Kisangani d'où il devait donner le ton de sa campagne électorale, Étienne Tshisekedi wa Mulumba aura mis plus de temps que prévu pour gagner cette partie de la République

. De retour de sa dernière tournée euro-américaine, le leader de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) s'est vu bloquer en Afrique du Sud, ses avions ayant été empêchés, selon ses partisans, d'atterrir au chef-lieu de la province orientale.

Les versions s'entrecroisent sur cette affaire qui a défrayé la chronique au point de créer une vive tension entre les parties concernées. Pour les partisans d'Étienne Tshisekedi, la majorité au pouvoir tente d'obstruer la campagne électorale de leur leader en refusant l'importation et le survol des avions étrangers sur l'espace aérien congolais. En plus d'avoir réquisitionné tous les avions mis au service de leurs candidats, la majorité aurait décliné l'autorisation de survol d'un avion sud-africain mis à la disposition du président de l'UDPS, argue-t-on à la 12e rue Limete. Les responsables de l'autorité de l'aviation civile congolaise auraient exigé toute une panoplie de conditions pour cet appareil qui, pourtant, selon la même source, a toujours atterri en RDC.

Des allégations vite démenties par Richard Myangwilé, directeur de l'aviation civile, qui confirme que son organisation n'a jamais reçu ni d'une compagnie d'aviation sud-africaine ni d'une autre une quelconque demande d'atterrissage de l'avion devant ramener Étienne Tshisekedi au pays. « Je rappelle, persiste et réitère qu'il n'y a pas eu une demande ni de survol ni d'importation des avions présentée par l'UDPS », avait-il martelé au cours d'un récent point de presse. Il ajoutait qu'aucune considération politique n'entre en ligne de compte dans l'examen des requêtes essentiellement axé sur la conformité par rapport à la procédure en la matière. Enfonçant le clou, le porte-parole du gouvernement est convaincu qu'il s'agit là « d'un échappatoire tendant à rationaliser les difficultés logistiques », parce que, d'après lui, « l'UDPS ne s'est pas préparée à cette campagne ».

Une campagne qui bat de l'aile
Qu'à cela ne tienne. Cette situation dessert Étienne Tshisekedi par rapport à son agenda de campagne. Celui-ci prévoit une tournée électorale dans tout l'est du pays avant de revenir à Kinshasa et continuer vers le Bandundu ainsi que le Bas-Congo afin de terminer par les deux Kasaï et l'Équateur. Au-delà de cette affaire, constate-t-on, la campagne électorale du Sphinx de Limete en elle-même bat de l'aile. Le déficit des supports visibles de propagande est remédié, tant soit peu, par les effigies des candidats de son obédience déployées à travers la capitale et assorties de sa photo en médaillon. Quelques chaînes de télévision de l'opposition, à l'instar de Radio télévision Lisanga, tentent de combler le vide en diffusant en boucle chansons, messages et clips vidéo à l'honneur du candidat numéro 11. La dernière rixe au rond-point Victoire entre les partisans d'Étienne Tshisekedi et les policiers leur interdisant d'apposer les affiches de leur leader sur ce site stratégique est un signe qui ne trompe pas.

Le leader de l'UDPS, en tant que challenger incontestable du président sortant, peine à trouver ses marques dans cette campagne électorale visiblement déséquilibrée où tout semble se jouer au niveau des budgets consentis par les uns et les autres. Le lancement officiel de la campagne électorale de l'UDPS, le 30 octobre, n'a pu impulser une nouvelle dynamique de propagande au bénéfice de l'opposant historique, obligé de se contenter du peu là où ses concurrents misent gros pour assurer leur visibilité.
Stratégie ou résignation devant l'échec ? Dans tous les cas, la présence de l'homme sur terrain est à souhaiter pour espérer changer la donne. Rien n'est encore perdu, se rassurent ses partisans, convaincus que le capital de confiance dont jouit leur leader auprès du peuple congolais est resté immuable.

Alain Diasso