Créé le 02 -04-2011 à 03h20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le samedi 02 -04-2011 à 06 h20 | AFRIQUE REDACTION
PAR : AFRICANEWS
Les élus du peuple sont déjà en quête des moyens pour battre campagne pour la prochaine mandature. Quoi de plus naturel qu’ils brillent par un absentéisme coupable
aux séances plénières en foulant ainsi aux pieds leur propre règlement intérieur.
Le mois de mars dédié à la femme aura été peu propice pour Georgine Madiko, 2ème vice-présidente de l’Assemblée nationale RDcongolaise. Par respect à la femme et au
nom de la parité consacrée par l’article 14 de la Constitution du 18 février 2006, le bureau de la chambre basse du Parlement a confié la police des débats des plénières à une femme.
Curieusement, les députés ont choisi de se livrer à l’école buissonnière. Toutes les matières examinées sous la présidence de Madiko ne sont pas soumises au vote, faute de quorum. Dans les
couloirs du Palais du peuple, des indiscrétions révèlent que les députés sont préoccupés plus par l’argent de la campagne que par les plénières. Ils auraient déjà posé le problème de leurs
indemnités de sortie qu’ils voudraient obtenir avant la fin de la session en cours.
« A la place de l’argent, le bureau leur aurait promis des véhicules 4x4», confient des sources crédibles.
Négligence ou ignorance de leurs attributions, pour les uns, soif du pouvoir et déception, pour les autres... Voilà ce qui caractérise le comportement des députés
nationaux â ce jour. Plusieurs d’entre eux ont mis les pieds pour la dernière fois au temple chinois de Lingwala le jour de l’ouverture de la session ordinaire de mars 2011, la dernière de cette
législature. Ils jouent aux abonnés absents sans s’inquiéter de leur rôle de légiférer. Au finish, le résultat est décevant. En dehors du peuple que les députés sont sensés représenter, la
personne qui serait plus déçue par ce comportement irresponsable des députés nationaux reste Georgine Madiko, vice-présidente de l’Assemblée nationale RD-congolaise. Toutes les matières examinées
sous sa présidence des plénières, en tant que femme au cours de ce mois de mars, ne sont pas soumises au vote faute de quorum. Mais où seraient passés ces députés de la majorité et de
l’opposition fervents défenseurs de la parité? La question vaut son pesant d’or. Pour d’aucuns, ils s’occuperaient de leurs affaires personnelles.
Pour d’autres, leurs partis politiques se mettraient déjà en ordre de bataille pour les prochains scrutins législatifs. D’une façon ou d’une autre, il s’agit-là
d’une attitude qui discrédite toute une institution. Selon des indiscrétions, dès le jour de l’ouverture de cette session, la question des indemnités de sortie aurait été posée par les députés
aux membres du bureau. Les élus souhaiteraient recevoir les indemnités de sortie avant la fin de cette session. Il est question de se doter des moyens de se préparer â affronter la prochaine
bataille électorale.
Dernière carte
Des sources crédibles annoncent que le bureau leur aurait proposé deux ou trois véhicules 4x4 communément appelés jeeps â chacun en lieu et place de l’argent. Des
observateurs estiment que les caisses de l’Etat sont vides et que les députés risqueraient d’attendre longtemps cet argent. Par mesure de prudence, les jeeps seront commandées et le
concessionnaire qui aura livré la commande réclamera des comptes à l’Etat RDcongolais. Il sied de signaler que les députés de l’ACL/PT, sous Laurent Désiré Kabila, n’avaient pas perçu leurs
indemnités de sortie et la situation est restée inchangée jusqu’à ce jour. Et d’indiquer que le bureau de l’Assemblée nationale voudrait emboîter le pas â celui du Sénat qui aurait déjà accordé
des 4x4 aux sénateurs comme biens en nature à titre des indemnités de sortie. Quitte à chaque élu de revendre ses véhicules pour palper du cash dont il a besoin en vue de battre campagne. L’on
comprendrait mal qu’ayant reçu une pareille proposition pourtant alléchante, des députés refusent de s’adonner à leur travail pour achever les dix-huit matières inscrites à l’ordre du jour du
calendrier. Il y a lieu de parler de l’impunité, car depuis que le speaker Boshab avait annoncé des sanctions contre l’absentéisme, rien n’a été fait dans ce sens. Et pourtant, le règlement
intérieur prévoit des représailles contre tout député qui s’absenterait â plus d’un quart des plénières au cours d’une même session. C’est décevant quand on sait que certains élus ignorent leur
rôle au sein de l’institution. On en veut pour preuve, le fait que certains députés n’ont jamais pris la parole devant le pupitre. Ce sont les mêmes, du côté de l’opposition et de la majorité,
qui prenaient la parole soit pour interpeller un membre du gouvernement soit pour lever une motion ou encore plaider en faveur de tel ou tel autre projet de loi soumis à l’examen. Le souhait des
observateurs qui semblent relayer celui du peuple serait que des mesures soient renforcées dans la loi électorale pour arrêter des critères qui mettent hors course des candidats non méritants
dans la conquête d’un siège à l’Assemblée ou au Sénat.
Octave Mukendi