Créé le 10-11-2011 à 11 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le jeudi 10-11-2011 à 11H00 | AFRIQUEREDACTION PAR : LE POTENTIEL
Les incidents enregistrés pendant la période préélectorale en RDC pourraient mettre en péril le processus électoral et engendrer des violences postélectorales.
L’Onu l’a souligné dans un rapport publié, hier mercredi, sur les violations des droits de l’Homme perpétrées entre le 1er novembre 2010 et le 30 septembre 2011.
Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’Homme (BCNUDH) vient de publier un rapport sur les violations des droits de l’Homme et des libertés
fondamentales perpétrées pendant la période préélectorale en RDC. C’était, hier mercredi 9 novembre, au cours d’une conférence de presse animée par la Monusco à Kinshasa.
Saisissant cette opportunité, l’ONU avertit que «de tels incidents pourraient mettre en péril le processus démocratique et également engendrer des violences
post-électorales».
Dans son rapport, le BCNUDH dit avoir répertorié, entre le 1er novembre 2010 et le 30 septembre 2011, «188 violations des droits de l’Homme apparemment liées au
processus électoral».
«Ces violations portent le plus souvent atteinte à la liberté d’expression des individus, au droit à l’intégrité physique et au droit à la liberté et à la sécurité
de la personne, ainsi qu’au droit de réunion pacifique», précise-t-il. Avant d’ajouter : «Des exemples de violences et d’atteintes à l’ordre public par des militants des partis politiques ont
également été constatés».
MENACES CONTRE DES ACTIVISTES DES DROITS DE L’HOMME
Par ailleurs, le BCNUDH signale que le rapport n’énumère pas «de manière exhaustive les violations des droits de l’Homme et actes de violence, les violations
documentées incluent des incidents tels que des menaces de mort contre des défenseurs des droits de l’Homme».
D’après la source, des menaces de mort contre des activistes des droits de l’Homme «qui ont dénoncé les réformes, de mauvais traitements et arrestations des civils
pour le seul port de tee-shirts d’un parti politique de l’Opposition, des convocations répétées à l’Agence nationale de renseignements, de mauvais traitements d’un civil pour avoir posé une
question «antipatriotique» et l’arrestation et mauvais traitements de quatre individus pour avoir eu une discussion politique dans un salon de coiffure».
LIBERTES D’EXPRESSION ET D’ASSOCIATION LIMITEES
L’ONU constate dans son rapport que «la préparation des élections a eu lieu dans un climat où les libertés d’expression et d’association étaient
limitées».
«La liberté d’expression est essentielle en période électorale dans la mesure où les personnes ne peuvent effectivement exercer leur droit de vote que s’ils sont en
position de prendre une décision avisée», estime le BCNUDH.
Et de renchérir : «Au regard des violences engendrées par des élections 2006, ainsi que la situation générale particulièrement précaire des droits de l’Homme en
RDC, les élections 2011 (présidentielle et législatives) constituent un défi majeur pour les droits de l’Homme, la sécurité et la consolidation de la démocratie dans le pays».
La source affirme que «la plupart des violences perpétrées impliquent directement des agents de la Police nationale congolaise ou de l’Agence nationale de
renseignements».
Réagissant à ce rapport, la Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Navi Pillay, a déclaré : «Je suis persuadée que le peuple congolais partage
mon espoir d’élections pacifiques, libres et justes et d’exercice sans heurts de leur droit fondamental de vote».
«Le type d’intimidation, menaces, incitation, arrestations arbitraires et violences que nous avons documentées est inacceptable et a un effet dissuasif sur les
électeurs», a déploré Navi Pillay. Avant de poursuivre : «Le gouvernement et les dirigeants des partis politiques doivent établir clairement qu’il existe une tolérance zéro contre de telles
actions limitant gravement l’exercice du droit de vote».
SITUATION SECURITAIRE DANS L’EST
Selon le rapport du BCNUDH, la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC «est particulièrement inquiétante». Il déplore le fait que «les partis politiques auraient
été visés et leurs membres placés en détention, maltraités et menacés».
La même source rapporte que «la plupart des violations ont ciblé des membres et militants des partis politiques d’Opposition et en particulier ceux de l’UDPS et de
l’UNC».
Le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour la RDC et chef de la Monusco, Roger Meece, a salué les progrès accomplis dans certains domaines.
Notamment en ce qui concerne le comportement de certaines unités de la police formées par la Monusco dans le maintien de l’ordre durant les manifestations politiques.
Il a, toutefois, exprimé son inquiétude face à la hausse de la tension politique à l’approche des échéances électorales. A ses yeux, cette situation «peut
contribuer à un risque de violations des droits de l’Homme et d’autres actes de violence» pendant le processus électoral.
«Il revient à chaque candidat, aux dirigeants politiques et à leurs militants de faire leur possible pour assurer des conditions adéquates pour des élections
paisibles, ouvertes et démocratiques», a-t-il indiqué.
Il a, par la même occasion, rappelé aux Congolais que «le non respect des droits de l’Homme et libertés fondamentales ou de violents affrontements mettent en péril
le processus démocratique et contribuent ainsi à une possible violence post-électorale».
RECOMMANDATIONS
Il sied «au gouvernement congolais d’intensifier sa coopération avec la Société civile, de diffuser des messages publics appelant les agents de l’Etat,
particulièrement les membres des forces de sécurité, à promouvoir et respecter les droits de l’Homme et à lutter contre l’impunité des agents de l’Etat ayant perpétré des violations des droits de
l’Homme», souhaite «instamment» le BCNUDH dans son rapport.
Aux partis politiques, il demande de «procéder à des déclarations publiques visant à promouvoir la participation paisible dans le processus électoral et d’appeler
leurs militants, particulièrement les jeunes, à s’abstenir de recourir à la violence et de respecter les lois nationales et l’ordre public».
L’ONU appelle, en outre, la Communauté internationale «à accroître son soutien au gouvernement, à la Société civile et à d’autres acteurs, dans leurs efforts pour
former les forces de sécurité et les autorités judiciaires, et promouvoir des élections libres et justes, surveiller ces élections».
C.LN