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12-11-2011 à 00 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE
NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le samedi 12-11-2011 à 13H40| AFRIQUEREDACTION PAR : LE SOFT
La rétrocession par le Rwanda de 81.365 tonnes de minerais à la R-dC voisine a eu un effet de surprise. Côté rwandais, ce geste est présenté comme l’expression de
«la volonté d’endiguer le trafic illicite des matières précieuses le long de la frontière commune». Mais la société civile en R-dC en demande plus. Les 81.365 tonnes de cassitérite, coltan et
wolfram remises aux autorités r-dcongolaises par le Rwanda sont le produit de la contrebande. La remise de ce lot important de minerais est perçue comme un geste de bonne volonté de Kigali envers
son voisin r-dcongolais, dont les relations diplomatiques se sont réchauffées depuis peu. Les autorités r-dcongolaises dénoncent depuis plusieurs années le «pillage» des ressources naturelles par
les pays voisins. Kigali est souvent accusé par de nombreuses ONG d’être la plaque tournante du trafic de minerais r-dcongolais dans la région. Global Witness dénonce systématiquement le trafic
illicite de minerais de la R-dC vers Kigali. Dans un rapport publié, en décembre 2010, l’ONG britannique accusait le Rwanda de servir de plaque tournante à divers réseaux qui opèrent dans l’Est
de la R-dC, «fragilisant davantage toutes les initiatives prises par les autorités congolaises pour décourager toute forme de trafic illicite des minerais». Toujours selon Global Witness, l’or,
la cassitérite, le wolfram et le coltan (utilisé dans les téléphones portables) sont exploités «avec l’encadrement des hauts commandants de l’armée congolaise (FARDC) et de divers groupes
rebelles armés». La majeure partie de ces minerais sont ensuite exportée de manière illicite vers les pays voisins de la R-dC et principalement au Rwanda, qui les réexporte comme étant des
minerais «rwandais». La société civile estime, pour sa part, que le plaidoyer qu’elle mène pour la certification des minerais dans les Grands lacs commence à porter ses fruits. Elle entend
poursuivre son plaidoyer régional afin de combattre le commerce illégal et de favoriser l’identification des mines. La société civile regrette que le protocole sur l’exploitation illégale des
ressources ne soit pas encore totalement appliqué. Pourtant, les causes qui en sont à la base sont identifiées : irresponsabilité des Etats de la région qui négligent la bonne gouvernance, non
respect des normes légales et de transparence par les compagnies multinationales, persistance des groupes armés, etc.
Patience Kimvula