Peu à peu, on commence à savoir un peu plus sur la tragédie des passagers des vols de la compagnie aérienne Hba qui aura fait en peu de temps un total de 200 tués
lors des crashs aériens survenus sur nos aéroports, à Goma et à Kisangani notamment. A la suite du dernier crash de Bangboka à Kisangani, une commission d’audit avait été mise en place par le
ministre des Transports et Voies de Communication. Présidée par Richard Nyanguile Kasanza, directeur général de l’Autorité de l’aviation civile, elle était composée de Jean Kanzombolo Kazanga,
directeur général du groupe d’études de transports (GET), responsable appui logistique et administratif, Mwamba Dibungu, directeur général adjoint du GET, rapporteur. Membres : Hyppolite Muaka
Mvuezolo, directeur général adjoint de l’Autorité de l’aviation civile, François Kayembe Katumbalondji, directeur de transport aérien à l’AAC, rapporteur adjoint, Jean Dieudonné Ndagano,
directeur de l’exploitation technique des aéronefs à l’AAC, Jean Tshumba Mpunga, directeur de la Navigabilité à l’AAC, Antoine Miltoni Bangu, directeur technique des LAC, Lignes aériennes
congolaises. Y avaient aussi pris part Augustin Kahindo-Senge, inspecteur OPS à l’AAC, Gaston Mambu Khonde, point focal en Europe, membre, René Tavarez, directeur du Contrôle et de la Sécurité
à l’Aviation Civile du Sénégal, auditeur OACI, Camille Makoumbou, directeur de la Navigabilité à l’ANAC/Gabon, membre (empêché). L’audit s’est déroulé du 30 août au 10 septembre 2010 à la base
principale de la compagnie à Kinshasa et à l’escale de Lubumbashi.
Le Soft International est en mesure de révéler des pans entiers de ce rapport qui fait état clairement de manquements graves imputés à la compagnie Hewa Bora
Airways. D’abord, la situation financière. Elle n’a guère donné de garantie pour une «exploitation fiable et efficace». Pas de «suivi rigoureux de la qualification et du maintien de compétence
du personnel de conduite des avions en vue du respect des conditions de renouvellement de la validité de leurs licences». Non-respect du programme d’entretien applicable aux avions et de
l’application des consignes de navigabilité obligatoires éditées par les états de conception des aéronefs exploités par HBA. Au plan technique, l’atelier de maintenance avions et moteurs de HBA
n’a jamais été agréé par l’Autorité de l’Aviation Civile. La commission recommandait sa mise aux normes techniques nationales et internationales avant que des dossiers ne soient soumis à
l’expertise de l’Autorité de l’Aviation Civile en vue d’un éventuel agrément. Au plan de maintien de navigabilité des aéronefs exploités en transport public, les documents de bord ont tous
expiré! A la compagnie HBA de s’assurer de l’état technique de chacun d’eux par rapport à son programme d’entretien mis à jour.
Cela avant de le soumettre à l’expertise de l’Autorité de l’Aviation Civile en vue du renouvellement de leurs documents de bord. Concernant la maintenance
technique des aéronefs, les ateliers de la compagnie HBA ne sont pas agréés par l’Autorité de l’Aviation Civile, les travaux d’inspection et de réparation exécutés dans ces ateliers ne sont
plus acceptés. Hba doit prendre des dispositions nécessaires pour faire la maintenance de ses avions dans des organismes d’entretien agréés par l’autorité de la aviation civile.
En matière d’entretien des moteurs, HBA n’a aucune capacité d’entretien des moteurs Pratt and Whitney de type JT8D-217C équipant les avions MD82 de sa flotte. Il
lui est recommandé de prendre des dispositions nécessaires pour les faire entretenir dans des ateliers agréés par l’Autorité de l’Aviation Civile. Les actuels ateliers de maintenance avions et
moteurs n’étant pas agréés par l’Autorité de l’Aviation Civile doivent être mis aux normes techniques nationales et internationales avant que leurs dossiers ne soient soumis à l’expertise de
l’Autorité de l’Aviation Civile en vue d’un éventuel agrément.
En attendant, étant donné que des préalables privent, dans l’immédiat, la compagnie d’un outil de production fiable, il est recommandé à la compagnie HBA de louer
des avions immatriculés à l’étranger et les exploiter en ACMI en République Démocratique du Congo.
Au point de vue capacités en ressources humaines et techniques :
- soumettre à l’AAC une demande d’agrément de son centre de formation en conformité avec les exigences en matière de formation du personnel
aéronautique;
- disposer d’une politique et d’un programme de formation pour l’ensemble de son personnel ainsi que d’un budget conséquent à y allouer;
Afin de faciliter la reprise rapide des activités aériennes, les actions suivantes devront être prises dans l’immédiat:
1. Le Gouvernement doit transmettre officiellement le rapport d’audit à i’exploitant de façon à lui permettre de présenter un plan d’actions correctrices à l’AAC
;
2. Sans préjuger des conclusions de l’enquête finale, la compagnie doit présenter officiellement ses excuses aux familles éprouvées à la suite de cet
accident;
3. Le gouvernement devra envisager la levée de la mesure de suspension de la licence d’exploitation de la compagnie HBA;
4. La compagnie devra présenter, pour validation, son plan d’actions correctrices à l’AAC ;
5. Toutes ces conditions remplies, la compagnie devra, enfin, introduire une demande de renouvellement de sa licence d’exploitation. Notons que ce rapport date du
28 octobre 2011.
Affaire à suivre …
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12-11-2011 à 15 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE
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