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15-11-2011 à 19 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE
NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le mardi 15-11-2011 à 19H10| AFRIQUEREDACTION PAR :LE CLIMAT TEMPERE
Serein en dépit des embûches dressées sur son chemin, impassible, Vital Kamerhe, candidat à la présidentielle du 28 novembre prochain, poursuit sa campagne
électorale à travers le pays.
Après Kinshasa et, tout récemment, le Bandundu, Vital Kamerhe, président de l'«Union pour la Nation congolaise» est en voie de fouler le sol de l'Equateur, la
province d'origine de l'opposant Jean-Pierre Bemba embastillé à la Haye, fait-on savoir dans son entourage. La campagne électorale que cet homme politique qui a réussi à imposer le PPRD comme
l'une des principales forces politiques en RD-Congo, surprend plus d'un observateur.
L'homme refuse de verser dans les invectives contre le président sortant, Joseph Kabila,
qu'il a réussi à faire roi en 2006, dans le dessein de s'attirer la sympathie d'une franche de la population qui, faute sans doute de la bonne information, prend
des opposants politiques pour des misanthropes exécrant le régime au pouvoir pour lequel quelques têtes éprouvent du dépit.
L'ancien speaker de l'Assemblée nationale, qui prêche à qui veut bien l'entendre, le sens de vertus (notamment l'humilité) dans la politique souffle visiblement un
nouveau vent dans l'opposition congolaise en préconisant la moralisation de l'action politique, raconte-t-on dans les salons huppés de la capitale congolaise. Cela, quelles qu'en soient les
conséquences face aux enjeux électoraux de l'heure. Plus d'observateurs font remarquer que la campagne de proximité émaillée des propos et ses gestes de non-violence telle que menée par le
polyglotte Vital Kamerhe, est de nature à confirmer sa stature d'un véritable homme d'Etat et de favoriser son ancrage dans la société congolaise, toutes provinces confondues.
«Vous avez observé que nous n'injurions personne. Nous ne provoquons personne. Nous sommes au centre. Il y a, je ne dirai pas des intégristes de gauche et de
droite, mais un peu comme cela. A gauche et à droite, il y a des gens qui s'affrontent chaque jour. Nous n'avons pas voulu emprunter ce chemin. Nous sommes au milieu et battons notre campagne.
Nous la menons calmement», explique Jean Baudouin Mayo, porte-parole de l'UNC. «Qu'on nous la laisse faire pour que le peuple nous réserve la sanction qu'il croit être la nôtre par rapport aux
promesses et à la vision de notre président national. On est attendu partout. C'est le phénomène Kamerhe», poursuit-il.
Et pourtant, ce ne sont pas les occasions qui ont manqué au leader de l'UNC de mordre à la stratégie visant à savonner la planche aux forces du changement. Le
mercredi 9 novembre, Vital Kamerhe a eu du mal à entrer dans la ville de Kikwit, au Bandundu, des jeunes d'un parti politique proche de la Majorité présidentielle, indique-t-on, ayant brûlé des
pneus à la hauteur du village Ndungi, à l'entrée de cette ville. Ensuite, les autorités civiles et policières du Maniema viennent de confirmer la diffusion des tracts contre l'arrivée de l'homme
de «mopepe ya sika» à Kindu, chef lieu de la province. «Aucun appel à la légitime défense n'a pourtant été lancé (UNC, ndlr) à nos militants en vue d'assurer la sécurité de Vital Kamerhe, ainsi
que défendre leurs droits politiques», fait-on savoir.
VK : la campagne de vérité !
Dans la perspective de l'alternance au pouvoir, l'UNC fonde son discours électoral sur le vécu quotidien de la majorité de la population congolaise qui continue à
croupir dans une misère inouïe. Partout où il passe, lors de ses meetings politiques, Vital Kamerhe brosse le tableau sombre des réalités sociales des Congolaises et Congolais, en se montrant
beaucoup plus attentif aux militaires et fonctionnaires de l'Etat qui constituent, dit-on, la colonne vertébrale de l'Etat. L'homme croit que, par exemple, «Mbudi» peut cesser de demeurer un
mirage. Pour s'en convaincre, «il suffit de reprendre le contrôle des milliards de dollars américains qui échappent au circuit financier du pays». En son temps, la FEC (Fédération des entreprises
du Congo) avait laissé entendre qu'une somme à hauteur de seize milliards de dollars américains se serait envolée par les fenêtres de l'Etat congolais, rappelle l'ancien speaker de l'Assemblée
nationale.
Le quinquagénaire qui aspire succéder, cette année, à Joseph Kabila, ne semble pas enclin à recourir à l'achat de conscience comme c'est le cas en ce temps qui
court. «Il (VK, ndlr) n'a pas envoyé les gens distribuer de l'argent, des T-shirt, des képis.
Nous battons une campagne de vérité. Nous n'avons pas utilisé (a définition de la propagande qui est aussi «un viol du peuple», comme indiqué dans les manuels de
droit constitutionnel et science politique. Nous respectons le peuple. Nous ne déployons pas des affiches partout devant des gens affamés», fait remarquer la bouche autorisée de l'UNC.
A l'absence au pays de la figure emblématique du Mouvement de libération du Congo 'MLC”, Vital Kamerhe espère bénéficier du soutien d'une frange de la population de
cette partie du pays qui avait, en 2006, voté massivement pour l'opposition. Le leader de l'UNC dont la candidature à la magistrature suprême est soutenue par des cadres du MLC éblouis par sa
conduite magistrale des plénières à la chambre basse du Parlement, pourrait étendre son électorat dans cette province.
A un peu moins de deux semaines de la tenue de la présidentielle, les candidats de grande envergure à cette joute électorale remuent ciel et terre pour persuader
les plus sceptiques quant à leur capacité à impulser le développement de la RDC. Avec ses moyens de bord, Vital Kamerhe, font remarquer des analyste6 avertis, forge une nouvelle image d'un
opposant congolais à la fois percutant et respectueux du jeu démocratique. Cela suffira-t-il pour l'amener au sommet du pays? Wait ans see.
M.Z.