Créé le 15-11-2011 à 19 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le mardi 15-11-2011 à 19H10| AFRIQUEREDACTION PAR :LE CLIMAT TEMPERE
La Majorité présidentielle a procédé, le week-end dernier, au retrait des affiches de Joseph Kabila au stade des Martyrs de la Pentecôte. La Commission électorale
nationale indépendante “CENI” se félicite du retrait, samedi 12novembre, des posters géants du candidat Joseph Kabila affichés sur les façades supérieures de ce stade. Le vice- président de cette
institution, Jacques Djoli, demande aussi à Joseph Kabila, candidat à sa propre succession à la présidentielle de 2011, d'enlever les autres posters encore présents sur la tour administrative de
la Radio télévision nationale congolaise (RTNC) à Kinshasa.
La CENI invite tous les autres candidats engagés dans les élections congolaises à tout faire pour se conformer aux lois et aux règles du jeu électoral. Concernant
les affiches posées à la tour administrative de la RTNC, Jacques Djoli déclare que les membres de la plate-forme électorale qui soutient le candidat Kabila ont dit qu'elles ont été posées par le
ministère des Travaux publics dans le cadre de la visibilité des cinq chantiers, le programme de reconstruction lancé par le président Kabila en 2006. Selon eux, ces affiches n'ont rien à voir
avec la campagne électorale de leur candidat.
Jacques Djoli ajoute que la CENI a écrit au ministère des Travaux publics pour enlever ces affiches afin d'éviter la confusion et «permettre un état serein dans les
esprits des uns et des autres». A Bukavu, la CENI avait enlevé les affiches des candidats placés sur les édifices publics.
A l'opposition, l'on estime que les affiches du candidat Joseph Kabila sur les édifices publics devraient valoir au président sortant sa radiation de la liste à la
présidentielle. «L'infraction a été commise. Et il y a une sanction qui est prévue dans la loi électorale. La sanction n'est pas des remontrances ou faire des avertissements. La sanction, c'est
dit clairement : «toute personne qui se voit dans cette situation est exposée à une radiation». Donc, ceux qui se voient dans cette situation doivent honnêtement être tout simplement radiés du
processus électoral. C'est dit noir sur blanc», fait savoir Clément Kanku, membre de 'opposition. Et d'ajouter : «parce que les membres de la MP sont passés aux aveux, ayant commencé à enlever
les affiches, ils reconnaissent, par ce fait, qu'ils ont enfreint la loi. Quand on a consommé une infraction, à quoi s'attend-on? La CENI ne doit pas se rabattre sur le gouvernement ni sur
l'hôtel de ville. Elle doit s'assumer et tirer les conséquences de tout dérapage. Là nous sommes devant un cas de violation décrié depuis des semaines par l'opposition. Et le gouvernement a fait
la sourde d'oreille». D'où cet appel : « le demande à tous les candidats présidents de la République de se constituer pour exiger la radiation de la candidature de Joseph Kabila à la magistrature
suprême. Je pense que ça sera un acte courageux qui donnera certainement une certaine moralisation de ces élections».
A la Majorité présidentielle, on affirme, par contre, qu'il n'y a jamais eu violation de la loi par le candidat Joseph Kabila en cette matière. «Il y a des espaces
publics qui sont mis à location, aux termes d'un contrat avec les privés, pour des annonces et la publicité. C'est le cas de l'aéroport (de N'Djili, ndlr) tout comme le stade (des Martyrs de
Kinshasa, ndlr). En affichant sur ces édifices publics, l'on ne viole nullement la loi», explique Francis Kalombo, le patron de la Ligue des Jeunes du Parti du peuple pour la reconstruction et la
démocratie (PPRD). «Par contre, si nous avions posé des affiches devant, par exemple, le Palais de la Justice, le ministère des Affaires étrangères où l'Etat n'a pas prévu d'espaces pour les
annonceurs ou la publicité, on aurait parlé de violation de la loi», a-t-il argué.
De l'avis de Francis Kalombo, le retrait des affiches de Joseph Kabila au stade des Martyrs n'est nullement l'effet des interpellations de la CENI. «On ne les a pas
retirés parce que la CENI a parlé ; cela relève plutôt de notre stratégie. Ces panneaux ont été retirés pour être placés ailleurs. Cela entre dans le cadre de notre stratégie électorale.
L'opposition, elle, est en panne de stratégie», explique-t-il.
La CENI ne cesse de multiplier des actions tendant à prouver, si besoin if y avait, à la face de la Nation son indépendance et sa neutralité en promouvant un
traitement égal entre les candidats à la présidentielle et aux législatives nationales. C'est dans ce cadre que, indique-t-on, s'inscrit l'action de l'institution électorale en vue d'obtenir le
retrait des affiches du président sortant sur les édifices publics. La semaine dernière, le président de la CENI, Ngoy Mulunda, avait appuyé fort le bouchon en plaidant pour la démission des
ministres candidats; ainsi que des gouverneurs qui, plutôt que de jouer l'impartialité, se muent en directeurs de campagne du candidat Joseph Kabila. L'attitude de la CENI est de nature à
contribuer à apaiser les esprits surchauffés en vue d'éviter au peuple congolais le chaos dont il n'a intérêt après avoir vécu plusieurs années noires. A la majorité comme à l'opposition de
mettre un peu d'eau dans le vin à quelques jours de la joute électorale.
M.Z.