Créé le 17-11-2011 à 20 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le jeudi 17-11-2011 à 11 H 59| AFRIQUEREDACTION PAR:LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE
À deux semaines exactement de la tenue de la présidentielle, la campagne électorale vient d'entrer dans une phase cruciale. En campagne électorale à l'est du pays,
Joseph Kabila et Étienne Tshisekedi se sont retrouvés le 14 novembre au chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Chacun des deux candidats à la présidentielle tenant à respecter son agenda réputé
très serré à deux semaines des scrutins, leur passage à Goma était donc prévisible.
Des sources locales, il nous revient que leurs itinéraires ne se sont pas croisés. Le leader de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) était le
premier à fouler le sol de Goma à 12h 30, suivi quelques heures plus tard par Joseph Kabila. Le premier a pris la route qui mène au stade des volcans pour y tenir un meeting et le second a
emprunté la tribune de l'OMC, à moins d'un kilomètre du site où se produisait le challenger.
Chacun des deux concurrents à la présidence de la République avait mis du sien pour donner à son arrivée au chef-lieu du Nord-Kivu un caractère événementiel. Le
leader de l'UDPS autant que le président sortant ont drainé du monde à la seule différence que le second avait l'avantage de se retrouver parmi les siens, dans un environnement qu'il maîtrise
mieux et visiblement acquis à sa cause. Ses affiches et autres panneaux étaient visibles dans la ville, à la différence de ceux de son concurrent quasi inexistants, a-t-on appris.
Selon les sources, le leader de l'UDPS aura mis un bémol à son discours incendiaire tenu quelques jours plus tôt à Kisangani, dans lequel il s'est autoproclamé
président de la République élu et a invité la population à la désobéissance civile. Étienne Tshisekedi s'est appesanti sur son projet de société et a évité de sombrer dans la digression. « Après
30 ans de lutte, l'heure est arrivée pour l'UDPS de prendre le pouvoir par la voie des urnes », a-t-il martelé avant de réitérer son engagement à instaurer un État de droit en RDC. Il a
également manifesté sa volonté de composer une vraie armée nationale avec des hommes et des femmes instruits, promis le bien-être du citoyen à travers notamment l'amélioration de la desserte en
eau et électricité et s'est engagé à matérialiser la gratuité de l'enseignement à l'horizon 2012.
De son côté, Joseph Kabila a, dans son discours-bilan, rappelé toutes les péripéties vécues sur la voie de la pacification dans cette partie du pays en insistant
sur son implication personnelle. En tant que fils de la contrée, il s'est réjoui de constater que Goma a renoué avec la paix sur laquelle elle est appelée à se rebâtir par le biais des cinq
chantiers. Il a justifié les raisons de sa réélection par le besoin de poursuivre l'œuvre de la reconstruction du pays entamée avec détermination sous son impulsion et dont la ville de Goma en
est une des grandes bénéficiaires.
Chacun dans son style et dans son expression a tenu à convaincre les Gomatraciens sur les raisons de lui faire confiance. De part et d'autre, le message est passé,
dirait-on. Les dispositions sécuritaires prises par l'autorité provinciale pour éviter tout dérapage qui résulterait de la présence dans la ville des deux candidats ont produit des effets
escomptés. Nonobstant leurs différences de couleurs, les habitants de Goma n'ont pas cédé à la provocation ni à la violence, constate-t-on.
Le moins qu'on puisse dire, eu égard à cette confrontation à distance entre Étienne Tshisekedi et Joseph Kabila, est que la campagne électorale vient d'entrer dans
une phase décisive, celle des duels entre candidats sous l'arbitrage de la population. Le deuxième round de cet affrontement à distance entre ces deux candidats aura lieu, dans quelques
jours, dans les deux Kasaï où ils sont attendus fiévreusement.
Alain Diasso
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