Créé le 18-11-2011 à 11h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le vendredi 18-11-2011 à 16 H 45| AFRIQUEREDACTION PAR:UHURU
Toutes les conditions sont réunies pur que tout ne se passe pas comme prévu a déclaré récemment Alain Juppé, le ministre français des Affaires étrangères, dans une
déclaration qui avait, vite fait d'énerver le gouvernement congolais. A ce propos, le ministre de la Communication et des médias par ailleurs porte- parole de l'exécutif congolais, Lambert Mende
dont on connaît la promptitude de réaction, n'avait pas laissé passer, cette occasion pour s'interroger sur l'opportunité d'une telle déclaration qui prenait les allures dune immixtion dans les
affaires intérieures de la RDC.
Quels sont donc les éléments d'appréciation sur lesquels a pu se fonder l'homme d'Etat français pour jeter le doute sur l'organisation des élections présidentielle
et législatives du' 28 novembre prochain ?
Comme si l'affirmation d'Alain Juppé n'avait pas suffi pour ajouter aux doutes évoqués ici et là dans la classe politique congolaise et même au sein de la
communauté internationale sur l'organisation des scrutins électoraux prévus, un collectif d'Organisations non gouvernementales des droits de l'homme est venu ajouter son grain de sel à ce
pessimisme ambiant jusqu'à proposer de postposer l'organisation de ces élections. Davantage - o comble - le vice- président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Jacques
Djoli n'est pas en reste. Au détour d'une interview à l'agence de presse belge ' Belga “ en début de semaine à Bruxelles, le numéro deux de cette commission aurait déclaré que “si nous ne sommes
pas prêts, nous allons demander quelques jours (de délai) et organiser les élections le 2 ou le5 décembre ».
On en est déboussolé.
Même si par ailleurs il s'est voulu rassurant (et prudent) pour relativiser en affirmant qu'il était convaincu “ à 99,9% » du respect de la date du 28 novembre pour
ce double scrutin, il n'en reste pas moins que ce concert de réserves, couplé à la donne sécuritaire caractérisée par de nombreuses entraves observées dans les mouvements de certains candidats
dans leur campagne électorale jette une ombre sur les assurances que s'obstine à donner jusqu'à présent le président de la CENI, Daniel Ndoy Mulunda.
Il ne sera pas question de repousser les élections même d'un jour “, a-t-il affirmé haut et fort récemment. Il s'appuyait sur le fait que la presque totalité des
matériels électoraux sont quasi déjà réceptionnés et que le déploiement sur tous les sites des urnes a déjà commencé.
La nécessité de voir les élections reportées de quelques jours (voire de quelques mois) avait emmené certains acteurs politiques à envisager, soudain, la
possibilité de l'ouverture des “ négociations politiques “ visant la mise sur pied d'une “ gouvernement transitoire “. Avis partagé, semble-t-il, par certains opérateurs politiques aussi bien de
la majorité que de l'opposition qui en sont sans doute quelque intérêt. Même si, pour sa part, le candidat Kabila a déjà rejeté cette éventualité.
Reporter les élections?
Il ne fait pas de doute que l'optimisme à la limite excessif du président de la CENI et la pluie d'avis suggérant le report des élections y compris celui de son
premier vice-président Djoli ne sont pas de nature à rassurer.
Autant les différents candidats déjà engagés dans les deux scrutins, les partenaires extérieurs impliqués dans le processus électoral que, tes observateurs
nationaux et internationaux qui ont commencé à se déployer sur toute l'étendue du territoire national.
Les uns et les autres parce qu'ils ont déjà mobilisé énormément de moyens financiers (financement de leur campagne pour les premiers et déplacement et séjour pour
les seconds). Ne fut-ce que pour ces deux raisons, un quelconque report des élections impliquerait, à coup sûr, pour les parties prenantes une nouvelle mobilisation d'autres moyens financiers. Ce
qui relèverait de la gageure, surtout pour les candidats à tous les niveaux dans un pays où la loi électorale, pas plus que la Constitution, n'avait pas prévu ni le financement des partis
politiques, ni celui de la campagne électorale elle-même.
S'il est vrai que l'insécurité à l'Est du pays entretenue par les groupes armés qui y écument au quotidien les populations civiles peut constituer un obstacle
majeur pouvant justifier le report des élections, il est tout aussi vrai que certaines voix militent pour l'organisation partielle des élections excluant les zones encore et toujours sous le
contrôle des groupes armés.
Si une telle hypothèse est envisageable, on peut toutefois se poser la question de savoir quand serait-ce possible d'organiser les élections dans ces zones aussi
longtemps que le gouvernement n'aura pas réussi, du moins jusqu'à présent, à venir à bout de tous ces groupes armés ? Le Front de libération du Rwanda (FDLR), les différents groupes Mai Mai
(Sheka, Gédéon, Hune et Yakutumba), les rebelles ADF de Nalu du Maniema, au nord et sud-Kivu et au Katanga sont de ceux-là. A ces groupes armés, il faut ajouter les rebelles ougandais de l'Armée
de résistance du seigneur (LRA) de Joseph Koni, qui aurait trouvé refuge dans des zones frontalières situées être la RCA, l'Ouganda et la RDC.
Aussi, rien que pour ne pas perdre leurs privilèges indus (perception des taxes et contrôle des comptoirs d'or, de cotant et de divers autres. minerais), ces
différents groupes armés sont-ils capables d'empêcher l'organisation des élections par la destruction des matériels électoraux et à l'enlèvement des agents commis dans les bureaux de
vote.
On rappelle que ni différentes opérations dont “ Amani leo “(la paix maintenant), ni récemment l'envoi de 100 militaires américains en Afrique centrale avec mission
d'aider l'Ouganda, la RCA et la RDC à lutter contre la LRA n'y ont rien fait. Joseph Kony court toujours et la LRA continuant ses tueries et autres exactions dans la partie nord-est de la
RDC.
Reste à savoir si les partisans du report et ceux du maintien des élections à la date prévue sauront-ils accorder leurs violons endéans les 13 jours, donc avant le
déclenchement du compte à rebours.
Etait-ce la raison cachée du rendez-vous inattendu entre Kabila et Tshisekedi à .Goma, le lundi 14 novembre dernier, ou ne s'agissait-il pour les deux candidats
président de la République en vue de se tenir à la culotte pour ne pas perdre le moindre terrain dans cette partie de la République si stratégique dans ces élections ? Bien malin qui saura
répondre à ces deux interrogations.
En attendant d'en savoir plus, l'assurance des uns et les doutes des autres se chevauchent autour de la question lancinante de savoir si oui ou non les élections
seront ou ne seront pas reportées. Surtout que la corbeille kinoise à rumeurs fait état - information à prendre avec beaucoup de réserve
- de la disparition d'une importante somme d'argent des tiroirs de la CENI.
Allez donc savoir !
Jkalm