Créé le 21-11-2011 à 11 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le Lundi 21-11-2011 à 11 H 24| AFRIQUEREDACTION : LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE
L'ONG a fait allusion notamment à l'assassinat, la nuit du 14 au 15 novembre, de trois membres d'une famille à Kinkole. L'organisation de défense des droits de
l'homme a offert, le 18 novembre à son siège, la tribune à une famille de la commune de Nsele, en vue de dénoncer l'assassinat de trois de ses membres. Cela a également permis à cette association
de relever, par la voix de son coordonateur, Dolly Ibefo, l'insécurité qui est une réalité non seulement pour l'est du pays mais également pour sa capitale, Kinshasa.
Le récit fait par l'un des rescapés, Moïse Basukuta Boloko, a noté que quatre personnes portant les uniformes de l'armée ont tué, la nuit du 14 au 15 novembre,
trois personnes de leur famille. Le père, Basukuta Elima, fonctionnaire à la division provinciale de l'Agriculture, et son épouse, Isabelle Elumbe, ont été abattus y compris l'une des filles,
Sarah Basukuta, âgée de 14 ans. Pour ce témoin, toutes les personnes présentes sous le toit familial cette nuit-là ont assisté impuissantes à la commission de ces forfaits. « Un des militaires
avait tiré sur papa qui était tombé mort. Puis, maman qui accourait pour maîtriser son mari a été, elle aussi abattue. Assistant à cette scène, ma jeune sœur s'est agrippée sur l'un des
criminels. Pour se débarrasser d'elle, ce dernier l'a poignardée. Elle est morte sur le coup », a expliqué Moïse Basukuta, qui était assisté par son oncle et ses autres sœurs, visiblement
traumatisées par ce qu'elles ont vécu.
Des mobiles obscurs
Selon ce témoignage, les assaillants n'ont apporté que 300 francs congolais, qu'ils auraient pris dans une des poches de ce garçon ainsi que le téléphone du père de
famille. Celui de la mère, qui a également été ravi, avait été retrouvé, le matin, dans la parcelle. « Ces malfrats n'ont presque rien emporté. Ce qui laisse un flou sur le mobile réel de ce
triple assassinat », a appuyé Dolly Ibefo.
Dans leurs déclarations, les membres de la famille ont déploré que le bourgmestre de Nsele ait enlevé les corps du lieu du crime, le lendemain aux alentours de 6h
00, sans que des officiers de police judiciaire aient fait le constat. « Il nous dit avoir informé le gouverneur et le ministre provincial en charge de la Population et de la sécurité. Mais
jusque là, il n'y a aucun écrit qui certifie tout ce qu'il dit avoir fait. L'administration, ce sont des écrits et non des paroles », a regretté le frère du défunt, Léon-Patrice Mboyo.
Les membres de la famille ont assuré ne rien maîtriser sur les mobiles réels de ce triple assassinat. Ils ont, par contre, tenu à souligner que feu Lambert
Basukuta, originaire de l'Équateur, n'était affilié à aucun parti politique et n'aurait jamais de dettes qui pourraient lui conduire à une telle sanction. « On n'a jamais eu échos ne fut-ce que
d'une affaire de dette ou quoi que ce soit. Ce qui nous intrigue sur le mobile de ces actes », a noté le fils rescapé.
Pour eux, ces assaillants n'ont pas fait beaucoup de menaces verbales, à part l'obligation à garder silence. Ce qui les a empêchés de reconnaître une voix
familière. Mais toute fois, leur voisin, militaire de son état, a été enfermé par ces assaillants avant leur opération. Ce fait indique sur la proximité de ces assaillants qui, selon eux, doivent
bien connaître le quartier, pour identifier des personnes à redouter.
Pendant que cette famille attend le dénouement de cette affaire, les trois corps se trouvent encore à la morgue de l'Hôpital général de Kinshasa.
Lucien Dianzenza