Créé le 06 -04-2011 à 03h20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le mercredi 06 -04-2011 à 21 h20 | AFRIQUE REDACTION
PAR : LE POTENTIEL
Les craintes d’hier se confirment aujourd’hui. L’insécurité récurrente dans la partie orientale de la République démocratique du Congo entrave déjà la révision du
fichier électoral. Elle est « ajournée » dans les localités Sapa Kalau et Pakuba, situées au sud-est de Beni-ville (Nord- Kivu), où des rebelles ougandais de l’ADF/Nalu ont décapité un
notable.
« Les habitants de ces deux localités ont commencé à vider leurs maisons il y a quelques jours, à cause des opérations Ruwenzori contre les ADF/Nalu et les groupes
armés congolais réfractaires. Et du coup, l’opération de la révision du fichier électoral y a été ajournée », rapporte radiookapi.net.
Et quoique le porte-parole de l’opération « Ruwenzori » ait affirmé que « les FARDC sont mobilisées pour mettre hors d’état de nuire les ADF/Nalu et les groupes
congolais réfractaires » actifs dans cette partie du pays, les habitants de ces deux localités ne sont toujours pas rassurés. « Ils craignent une éventuelle attaque des ADF/Nalu, visibles ce
dernier temps aux alentours de leurs villages », constate la radio onusienne.
Dans les districts du Haut et du Bas-Uélé (Province Orientale), la Société civile craint également que la présence des éléments de l’Armée de résistance du Seigneur
(LRA) puissent « constituer un frein à la bonne marche » des opérations de révision du fichier électoral. « Le spectre de la LRA plane surtout dans les territoires de Faradje, Niangara, Dungu et
Watsa », précise-t-elle.
Pourtant, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) se veut optimiste. « Nous prenons des dispositions pour que nous puissions renforcer la sécurité
sans apeurer les citoyens », a déclaré son vice-président Jacques Ndjoli, assurant que « la situation ira de mieux en mieux ».
En tout état de cause, la pacification et le rétablissement de l’autorité de l’Etat sont du ressort du gouvernement qui, aux termes de l’article 91 de la
Constitution, « dispose de l’administration publique, des Forces armées, de la police nationale et des services de sécurité » pour ce faire.
Or, c’est depuis plusieurs années que des rebelles rwandais (FDLR) et ougandais (LRA, ADF/Nalu), ainsi que des groupes armés congolais opèrent dans « 5 territoires
» de deux Kivu et de la Province Orientale. Où ils entretiennent ce que le président Joseph Kabila dit être « un climat de ni guerre ni paix ».
Par leurs tueries, pillages, viols et exactions multiples, ils ont donc transformé près de 2 millions de Congolais en « déplacés de guerre » internes, dont
l’identification et l’enrôlement vont poser d’énormes problèmes à la CENI.
Du fait que les électeurs doivent voter dans les centres de leur enrôlement, un confrère s’est opportunément demandé « si ces concitoyens, obligés de trimbaler
leurs effets à travers monts et vallées, détiennent encore des papiers pouvant attester de leur appartenance à la communauté congolaise ».
En tout état de cause, la révision du fichier électoral va se dérouler sous haute tension dans l’Est de la RDC.