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Plaidoiries à la Cour militaire Affaire Chebeya : la partie civile démontre le rôle joué par chaque responsable

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Créé le 06 -04-2011 à 03h20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |  ACTUALITE | RDC | Mis à jour le mercredi 06 -04-2011 à  21 h20 | AFRIQUE REDACTION

PAR : LE POTENTIEL

 

Plusieurs autorités de la Police nationale congolaise se seraient investies dans l’assassinat de Floribert Chebeya. C’est ce qu’a démontré Me Kabengela Ilunga de la partie civile.
En effet, à l’audience du jeudi 31 mars 2011, plusieurs avocats avaient déjà planché sur la prévention d’association de malfaiteurs. L’un d’eux, Me Jean-Marie Kabengela Ilunga, a dit que tout est parti de la lettre adressée par l’ONGDH « La Voix des Sans Voix » à l’inspecteur général de la police sur le décès massif de neuf prévenus au camp Lufungula, et dans laquelle elle exigeait aussi la fermeture du cachot souterrain du camp militaire Tshatshi et celui de la Police judiciaire des parquets, ou d’en faire de plus grands. La réponse du général se résumait en ceci : « Monsieur, votre lettre du 18 février courant m’est bien parvenue et a attiré toute mon attention. J’ai accédé à votre demande… ». Pour Me Kabengela donc, c’est cette lettre signée le 26 mai 2010, mais datée le 27 mai, qui est l’appât qui a mis Chebeya en confiance.

Toujours selon l’avocat, le général John Numbi, le colonel Daniel Mukalay et le lieutenant Michel Mwila sont en réunion de 11h00’ à 14h00’ en date du 31 mai. Après la réunion, le colonel Mukalay va à Matadi-Kibala. Il appelle le général John Numbi vers 21h00’ après avoir préparé le cimetière. Ensuite, il appelle Chebeya pour lui dire qu’il devait être reçu le 1er juin 2010. Les relevés d’appels à l’appui, Me Kabengela a démontré qu’en cette journée fatale, le général John Numbi appelle le colonel Mukalay à 16h55’33’’ pour se rassurer de l’arrivée de Chebeya. A 17h16’36’’, le général John Numbi appelle encore le colonel Mukalay. A 18h04’, c’est le colonel Mukalay qui appelle le général John Numbi. A 20h28’, c’est le colonel Mukalay qui appelle le général John Numbi pour lui confirmer que le chemin du cimetière est pris. Prenant une pause, Me Kabengela Ilunga s’est écrié : « Voilà comment ces gens ont opéré avec cloisonnement et effacement des traces ».

A propos des indices, Me Kabengela a fait observer aux juges de la Cour militaire que ces relevés téléphoniques ne souffrent d’aucune faille. Et, il a ajouté : « Chebeya et Bazana étaient bel et bien arrivés à l’Inspection générale de la police. Vous allez constater qu’il y a eu une intense communication entre les auteurs ».

COMMUNICATIONS SUSPECTES

Toujours au sujet des relevés d’appels, cet avocat de la partie civile a stigmatisé la communication suspecte qui a eu lieu entre l’inspecteur général John Numbi et l’inspecteur provincial de la police de Kinshasa Jean de Dieu Oleko en date du 27 mai 2010 à 11h53’ ; et celle du 28 mai à 23h58’ où le général John Numbi appelle encore le général Oleko ; sans oublier celle du 31 mai où c’est toujours le général Numbi qui appelle le général Oleko. Enfin, a dit l’avocat, le 2 juin à 7h38’43’’, c’est le général Oleko qui appelle le général John Numbi pendant 107 secondes. Le même jour à 12h00’ et à 13h22’, le général John Numbi appelle le général Oleko. A 19h30’, c’est encore le général John Numbi qui appelle le général Oleko. Me Kabengela a fini par préciser : « Cet élément est important pour savoir quel devait être le rôle joué par le général Oleko dans cette affaire ».

Pour terminer, Me Kabengela Ilunga a fait cette prière aux juges de la Cour militaire : « Vous allez rendre justice, pas à Floribert Chebeya et à Fidèle Bazana, mais à la nation congolaise, à nos enfants ». Remuant dans les ressources de son terroir, il a cité un proverbe kasaïen qui caractérise ceux qui accèdent au pouvoir : « Tshintu tshietu, tshintu tshietu – tshintu tshiani, tshintu tshiani », qu’il a traduit en expliquant que lorsqu’un Congolais vous appelle à l’épauler dans une difficile entreprise, il vous dira : « C’est notre bien, c’est notre bien ». Mais dès qu’il réussit grâce à l’effort commun, il change de langage et vous déclare : « C’est mon bien, c’est mon bien ». Et c’est cette tare qui mine chacune des tribus congolaises, lorsque l’un de leurs tient les rênes du pouvoir, a conclu l’avocat de la partie civile.

Mais hier lundi 4 avril, la partie civile n’a pu terminer ses plaidoiries dans le procès qui oppose le ministère public aux assassins présumés des défenseurs des droits de l’Homme Floribert Chebeya et Fidèle Bazana. Et pour cause : la justice militaire est en deuil. En effet, dès l’ouverture de l’audience et après la comparution des parties, la ministère public a annoncé à la Cour militaire : « En ce moment, une audience solennelle est organisée en mémoire du capitaine magistrat Epondo, chef du parquet militaire de Rutshuru. Mort à son lieu de travail, son corps a été rapatrié à Kinshasa, et l’enterrement est prévu ce même lundi ». La partie civile et la défense ont donc présenté leurs condoléances à l’Auditorat général, et l’audience a été remise au jeudi 7 avril 2011 pour la suite des plaidoiries de la partie civile et le réquisitoire du ministère public.


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