Créé le 22-11-2011 à 11 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le mardi 22-11-2011 à 11 H 10| AFRIQUEREDACTION : AR/RB
L'hebdomadaire Jeune Afrique n'a pas obtenu de visa pour son envoyé spécial en République démocratique du Congo (RDC) et dénonce une "interdiction de fait" de
couvrir les élections présidentielle et législatives du 28 novembre, dans son édition parue lundi.
De son côté, le ministère congolais de la Communication nie avoir refusé une accréditation à JA ou à un quelconque autre média.
Dans un éditorial intitulé "Nous n'irons pas à Kinshasa", le magazine publié en France et influent en Afrique, attribue cette "punition" à la parution en janvier
d'un numéro consacré à la RDC très critique à l'égard du président Joseph Kabila, qualifié en Une de "Mobutu light", du nom de l'ancien dictateur zaïrois.
"Qui n'est pas avec nous est contre nous. Parce qu'il refuse de se plier à ce chantage, Jeune Afrique vient donc de se voir signifier par les autorités de la RDC
l'interdiction de fait de venir couvrir sur place les élections générales du 28 novembre", écrit François Soudan, directeur de la rédaction dans un éditorial.
Il explique que l'envoyé spécial désigné par le journal n'a jamais obtenu son visa, lequel est conditionné à un aval du ministre de la Communication et porte-parole
du gouvernement, Lambert Mende.
C'est ce dernier qui avait en janvier dernier accusé JA de "tentative de déstabilisation du chef de l'Etat", rappelle M. Soudan, affirmant que le journal a refusé
d'aller "faire amende honorable" à Kinshasa pour tenter d'obtenir le visa de son envoyé spécial.
Joint par l'AFP à Kinshasa, le directeur de cabinet adjoint du ministre, Pascal Amisi Kibangula, affirme n'avoir "pas encore vu une demande de lettre d'invitation"
émanant de JA, alors que l'hebdomadaire assure avoir fait toutes les démarches exigées et plusieurs fois relancé les autorités congolaises.
"S'ils font une demande d'accréditation, ils l'auront. On n'a refusé l'accréditation à personne", a assuré le directeur de cabinet adjoint.
De son côté, Jeune Afrique dit qu'il "continuera donc de couvrir à distance, avec ses correspondants sur place, cette élection de tous les dangers".
La RDC élit son président et ses députés le 28 novembre, des scrutins à risque après des violences pré-électorales dans ce géant d'Afrique centrale encore fragile
après deux guerres et où le sortant Joseph Kabila affronte une opposition divisée.
© AFP