La campagne Ă©lectorale a pris, hier lundi, sa derniĂšre ligne droite. Lâeffervescence devient on ne peut plus perceptible dans lâopinion. La tension, quant Ă elle,
ne cesse de monter dans les Ă©tats-majors politiques. Contre vents et marĂ©es, le candidat n°5 Ă la redoutable joute prĂ©sidentielle du lundi 28 novembre poursuit sa campagne dans lâarriĂšre-pays. Ce
mardi, Vital Kamerhe est attendu Ă Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du KasaĂŻ oriental, avant de se rendre Ă Kolwezi et Ă Lubumbashi au Katanga.
Hier lundi, des informations Ă©prouvĂ©es indiquent que le leader de lâUnion pour la nation congolaise a, sans surprise, galvanisĂ© Shabunda et Ă©lectrolysĂ© Bukavu, dans
le Sud-Kivu. Lâex-speaker de lâAssemblĂ©e nationale a tenu des meetings fans des sites qui ont, tĂ©moigne-t-on lĂ bas, refusĂ© du monde. LâĂ©lu de Bukavu confirme ainsi son mariage visiblement
indissoluble avec les populations de la partie orientale de la gigantesque RD-Congo qui avaient fortement contribuĂ©, Ă la faveur de lâimplication de lâex-secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du PPRD, Ă lâĂ©lection
de Joseph Kabila Ă la magistrature suprĂȘme. Le week-end dernier, lâhomme de «mopepe ya sika» avait rĂ©ussi, en dĂ©pit des embĂ»ches dressĂ©es sur son chemin, Ă faire le plein Ă Kindu, au Maniema,
aprĂšs avoir bĂ©nĂ©ficiĂ© dâun accueil dĂ©lirant Ă Goma, au Nord-Kivu, oĂč lâarrivĂ©e de VK avait provoquĂ© un raz-de-marais inĂ©dit, rapporte le correspondant de votre bihebdomadaire.
A Shabunda comme Ă Bukavu, le candidat Ă la magistrature suprĂȘme a expliquĂ© aux populations sa vision pour un Congo nouveau et prospĂšre. Il leur o Ă©tal les projets
quâil entend mettre en oeuvre dans divers secteurs de la vie nationale, une fois Ă©lu prĂ©sident de la RĂ©publique, dans le dessein de faire de la RD-Congo, en dix ans, un pays Ă©mergent Ă lâimage du
Brésil de Lula Do Silva, son mentor.
Le divorce de Vital Kamerhe dâavec la famille politique du prĂ©sident sortant avait, en son temps, fait couler beaucoup dâeau sous le pont. Dâaucuns avaient prĂ©tendu
que lâancien directeur de campagne de Joseph Kabila nâĂ©tait, ni plus ni moins, une taupe dans les rangs de lâopposition. Lâhomme aurait reçu mission de militer, dans une nouvelle casquette, pour
la rĂ©Ă©lection de lâautoritĂ© morale de la MajoritĂ© prĂ©sidentielle, candidat indĂ©pendant Ă la prĂ©sidentielle, expliquait-on.
Dans les salons huppĂ©s de Kinshasa, actuellement, les observateurs avertis remettent totalement en cause ce point de vue erronĂ©, disent-ils. Ils vont jusquâĂ penser
que le leader de lâUNC passe, en ce temps qui court, pour lâopposant le plus redoutĂ© par la mouvance prĂ©sidentielle. A les entendre, lâex-speaker de la Chambre basse du Parlement paierait les
frais de son ralliement aux forces du changement. Ils en veulent pour preuve, en cette période de campagne électorale, des pierres e projectiles lancés contre lui, des invectives proférées à son
encontre, des embuscades tendues sur son chemin par des jeunes identifiĂ©s, Ă tort ou Ă raison, proches de la MajoritĂ© prĂ©sidentielle. Qui a le plus intĂ©rĂȘt Ă faire taire le polyglotte Vital
Kamerhe ?, sâinterrogent-ils.
Maints analystes dĂ©pĂȘtrĂ©s dĂ© subjectivisme partagent lâavis selon lequel le candidat nâ5 Ă lâĂ©lection prĂ©sidentielle est le plus Ă ĂȘtre lâobjet, sinon la victime,
des actions dĂ©lĂ©tĂšres visant Ă savonner la planche de lâopposition. Le prĂ©sident de lâUDPS Etienne Tshisekedi, en dĂ©pit de ses propos incendiaires, mĂšne une campagne sans assez dâembĂ»ches. A Goma
oĂč il a dit une messe politique Ă quelque distance de celle de Joseph Kabila, lâopposant historique congolais pouvait se croire Ă sa 10 rue Limete. A voir le calme quây a rĂ©gnĂ© dans cette ville
oĂč a grandi lâĂ©pouse du prĂ©sident sortant. Câest seulement Ă Kindu que lâon signale des attaques Ă lâencontre du lider maximo. LĂ©on Kengo wa Dondo roule visiblement Ă merveille, entend-on dans
des cercles de réflexion de Kinshasa.
Cependant, lâex-speaker de lâAssemblĂ©e nationale passe pour le souffre-douleur en cette pĂ©riode Ă©lectorale. Dans son entourage, lâon dispose des preuves Ă
profusion. De quoi Ă©crire un livre, le moment venu. A Bandundu, lâhomme de «mopepe ya sika» est la proie des actes de violence, dâintolĂ©rance visant, semble-t-il Ă le contraindre Ă renoncer Ă ses
actions politiques dans cette province oĂč il a passĂ© une partie de sa jeunesse et qui, par ailleurs, constitue une source de survie politique pour moult politiciens, rĂ©putĂ©s presque tous proches
du rĂ©gime au pouvoir, en lutte de leadership. Vital Kamerhe, qui manipule le kikongo (une des langues nationales de la RDCongo) comme sâil en Ă©tait un natif, ne pouvait que dĂ©ranger Ă
Masimanimba, Kenge ou Kikwit, fait savoir un universitaire sous le sceau de lâanonymat. En effet, le 9 novembre Ă Masimanimba, le cortĂšge des cadres et militants de lâUNC, que VK conduisait, a
Ă©tĂ© agressĂ©, Ă lâentrĂ©e du stade, par des hommes non autrement identifiĂ©s. Le mĂȘme jour, la dĂ©lĂ©gation de lâUNC a Ă©tĂ© accueillie par des quidams qui ont tentĂ© de lâempĂȘcher dâentrer Ă
Kikwit.
A lâEquateur, lâon laisse entendre que câest aprĂšs avoir remuĂ© ciel et terre que lâUNC est parvenue Ă dĂ©crocher un contrat avec une compagnie aĂ©rienne (Kin Avia) en
vue dâassurer le dĂ©placement de son leader en provinces. Ses adversaires aynat rĂ©solu Ă lui mener la vie dure. A Gemena, contre toute attente, des sources crĂ©dibles font savoir que le programme
dressĂ© par les militants de lâUNC avaient, en vue de rĂ©server un accueil chaleureux Ă celui qui, disent-ils, incarne le mieux leurs aspirations, a Ă©tĂ© brouillĂ© par une dĂ©cision de lâautoritĂ©
civile portant interdiction de circulation des vĂ©hicules, dans certains coins de cette entitĂ© territoriale. Dâaucuns y ont vu des manoeuvres tendant Ă barrer la route au candidat de lâUNC qui,
apprend-on, bénéficie du soutien des cadres du MLC originaires de cette province.
A Kindu, chef-lieu du Maniema, la rage de ses contempteurs Ă©tait visiblement Ă son comble. NâeĂ»t Ă©tĂ© la bravoure de ses militants, Vital Kamerhe aurait failli
laisser sa peau suite Ă des actes dâagression dont il a Ă©tĂ© victime du fait des jeunes prĂ©sumĂ©s proches de la MajoritĂ© prĂ©sidentielle. Une certitude : les autoritĂ©s civiles de cette ville avaient
reconnu, il y a peu, la diffusion des tractes Ă contenu xĂ©nophobe contre lâarrivĂ©e de VK dans cette ville. Comment expliquer que des dispositions sĂ©curitaires dissuasives nâaient pas Ă©tĂ© mises en
Ćuvre pour permettre au leader de lâUNC dây tenir sans encombre ses activitĂ©s de campagne Ă©lectorale ? LâEtat aurait-il failli Ă sa mission dâassurer la sĂ©curitĂ© des personnes et des biens,
particuliĂšrement aux candidats prĂ©sidents de la RĂ©publique en cette pĂ©riode de vive tension? sâinterroge-t-on.
A en croire des sources concordantes, Vital Kamerhe ne doit pas indĂ©finiment jouer lâimpassible nature. Question de craindre pour sa vie mĂȘme si ta mĂšche dâaucun
complot contre sa personne nâa, Ă ce jour, Ă©tĂ© dĂ©couverte. En effet, des sources indiquent que lâordre aurait Ă©tĂ© intimĂ©, en son temps, Ă des banques privĂ©es de ne point octroyer de crĂ©dit Ă
lâUNC qui Ă sa crĂ©ation, sâĂ©tait fixĂ© lâobjectif de sâimplanter, Ă moins dâune annĂ©e, Ă travers ce pays-continent. Un objectif atteint. De quoi mettre Ă mal ses dĂ©tracteurs.
Des inquiétudes sur la sécurisation du processus électoral
Par ailleurs, les ambassadeurs et chefs des missions diplomatiques en poste Ă Kinshasa rĂ©unis dans le groupe ditâ «DĂ©marche commune», ont demandĂ© au gouvernement,
dans un communiquĂ© datĂ© de vendredi dernier, de sĂ©curiser le processus Ă©lectoral, en rappelant que lâorganisation des Ă©lections crĂ©dibles, transparentes et apaisĂ©es relĂšve de sa totale
responsabilitĂ©. «Sâagissant de la sĂ©curisationâ du processus Ă©lectoral, ils (les ambassadeurs et chefs diplomatiques accrĂ©ditĂ©s Ă Kinshasa, ndlr) ont lancĂ© un appel au gouvernement, responsable
des forces de sĂ©curitĂ© Ă donner les instructions nĂ©cessaires pour que celles-ci assurent, dans le respect des rĂšgles de droit, la libertĂ© dâaller et devenir, la libertĂ© dâexpression et, avant
tout; la libertĂ© de vote, tout en faisant preuve de la neutralitĂ© inhĂ©rente Ă© leurs fonctions au service de lâEtat et des citoyens», ont-ils affirmĂ© dans un communiquĂ© de presse.
Ils ont enfin exprimĂ© le voeu que les Congolaises et Congolais puissent Ă©lire librement, sans pression ou manipulation dâaucune sorte leur prĂ©sident et leurs
représentants au Parlement (...).
La sĂ©curisation des candidats Ă la magistrature suprĂȘme devient davantage prĂ©occupante, alors que la campagne Ă©lectorale vient de prendre sa derniĂšre ligne droite.
Des frustrations dans les rangs de lâopposition qui craint pour la sĂ©curitĂ© de ses candidats Ă la prĂ©sidence de la RĂ©publique, ainsi que des actions des extrĂ©mistes de part et dâautre risquent de
porter atteinte Ă la tenue des Ă©lections apaisĂ©es. Le gouvernement central ferait Ćuvre utile en se mettant au-dessus de la mĂȘlĂ©e en vue dâassurer un traitement Ă©gal Ă tous les candidats et,
partant, favoriser lâorganisation des Ă©lections apaisĂ©es.
A ce titre, des observateurs nationaux et internationaux saluent lâinitiative du Conseil supĂ©rieur de lâaudiovisuel et de la communication âCSACâ sur
lâorganisation, Ă lâintention des candidats Ă la prĂ©sidentielle, des dĂ©bats dĂ©mocratiques autour des programmes et propositions pour le dĂ©veloppement de la RDCongo. Cela contribue non seulement Ă
Ă©clairer le souverain primaire qui, seul, est censĂ© avoir le dernier mot sur es rĂ©sultats des urnes, mais aussi Ă Ă©toffer la jeune dĂ©mocratie congolaise contrainte Ă sâaffirmer Ă la face du
monde. Cependant, dâaucuns continuent Ă dĂ©plorer que lâon nâait pas optĂ© pour des dĂ©bats contradictoires entre candidats Ăą la maniĂšre des primaires amĂ©ricaines. Question de conforter la
conviction des Ă©lecteurs sur le meilleur choix Ă opĂ©rer, eu Ă©gard a la parfaite maĂźtrise, par les candidats, .des problĂšmes qui ruinent le pays, ainsi quâĂ leur capacitĂ© Ă proposer des solutions
originales susceptibles dâassurer un avenir meilleur Ă la RD-Congo qui demeure au bas de lâĂ©chelle des indices du dĂ©veloppement humain. Dâaucuns redoutent que certains candidats Ă©choppent Ă cet
exercice démocratique du CSAC.
Vital Kamerhe sâexplique âŠ
Lors dâune Ă©mission tĂ©lĂ©visĂ©e organisĂ©e par le CSAC, sur diffĂ©rentes chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision, Vital Kamerhe a dĂ©clarĂ©, samedi dernier, quâil comptait faire de
lâarmĂ©e, de la police et de la justice son cheval de bataille pour la refondation de lâEtat qui, selon lui, nâexiste pas. Il prĂŽne une production qui privilĂ©gie le transfert des technologies
Ă©tant donnĂ© que la RDC a hĂ©ritĂ© dâune Ă©conomie extravertie. A ce sujet, croit-il, faut une bonne gouvernance pour quâil nây ait pas de contrats lĂ©onins et pour relancer la production par des
mesures incitatives dans les secteurs vitaux. Le candidat n°5 est convaincu que le moment est arrivĂ© oĂč le «sol doit prendre sa revanche sur le sous-sol» et promet, dans le cas oĂč il est Ă©lu, de
faire passer le budget à vingt milliards de dollars américains en 2013.
Au plan international, VK vise un partenariat avec lâAsie, lâAmĂ©rique et lâEurope, basĂ© sur une politique de la porte ouverte et de bon voisinage face aux pays
partageant les mĂȘmes frontiĂšres avec la RDC. Il a proposĂ© lâexploitation du pĂ©trole du lac Tanganyika et de Moanda, ainsi que du gaz mĂ©thane du lac Kivu pour compenser le retard de la RDC par
rapport à ses voisins ougandais, angolais et rwandais, dans le but de booster le développement national.
A lâUNC de Vital Kamerhe, toutes les machines sont, prĂ©cise-t-on, en marche pour assurer lâalternative au sommet de la RD-Congo. En dĂ©pit des embĂ»ches dressĂ©es sur
son chemin, Vital Kamerhe ne semble pas disposĂ© Ă baisser les bras, encore moins Ă mordre Ă la stratĂ©gie de la violence. A suivre de prĂšs lâĂ©volution de cette campagne Ă©lectorale, dâaucuns
sâavĂšrent ahuris par la montĂ©e en puissance de lâancien speaker de lâAssemblĂ©e nationale qui prouve, si besoin il y avait, son ancrage Ă travers le pays. Son discours semble accrocher ses
auditeurs. Comme sur la tribune de lâAssemblĂ©e nationale, il surprend les sceptiques quant Ă ses capacitĂ©s Ă ĂȘtre lâhomme de la situation. La campagne de proximitĂ© de lâUNC serait-elle en passe
de porter ses fruits?
CrĂ©Ă© le 23-11-2011 Ă 06 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |  ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis Ă jour le mercredi 22-11-2011 Ă Â 17 H 10| AFRIQUEREDACTION : LE CLIMATÂ
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