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ELECTIONS EN RDC - Bureaux fictifs : Radio Okapi contredit Ngoy Mulunda et donne des preuves

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Lors d’un entretien avec la presse le mercredi 23 novembre dernier, Daniel Ngoy Mulunda, président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), avait démenti «l’existence des bureaux de vote fictifs qu‘une enquête de Radio Okapi avait confirmée». Pour lui, il s’agit plutôt «des bureaux mal localisés». Il avait réaffirmé cette position dans une interview accordée à notre confrère Christophe Boisbouvier de Radio France Internationale (RFI).
«Un bureau de vote fictif c‘est un bureau qu‘on crée et qu’on cache pour aller tricher là-dedans dans l’intention de nuire, de voler. Mais un bureau qui est sur la carte, mais mal localisé n‘est pas fictif. Nous disons qu‘il n‘y a pas de bureaux fictifs. Donc, il n’y a pas intention de tricherie», a indiqué Daniel Ngoy Mulunda, avant d’affirmer qu’il pourrait y avoir «erreur de cartographie de ceux qui sont allés faire le repérage». Le président croit que parler des bureaux de vote fictifs est une grave accusation portée contre lui et son institution.

Les preuves de Radio Okapi
Les propos tenus par le président de la CENI sont contredits par les reporters de radio onusienne qui affirment avoir identifié au moins cent sept bureaux de vote inexistant dans la seule commune de Selembao à Kinshasa, après vérification de la cartographie des centres de vote de la CENI sur le terrain. «Près de 107 bureaux n‘ont pas été retrouvés dans la seule commune de Selembao, soutiennent les reporters de Radio Okapi. D‘après la cartographie de bureaux de vote révisée, théoriquement, la circonscription électorale de la Funa compte 161 sites avec 2.270 bureaux de vote, celle de Mont Amba 182 sites avec 2.287 bureaux. Sur le terrain, la plupart des bureaux sont inexistants».
Cette enquête a décelé notamment de nombreuses adresses figurant sur la cartographie de la CENI sans existence physique réelle sur le terrain, des sites inaccessibles même par moto et l’absence des listes électorales dans certains centres. Certains bureaux de vote repris sur la cartographie publiée par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) n’existent pas. Radio Okapi l’a découvert lors d’une enquête menée dans les circonscriptions électorales de Funa et Mont Amba à Kinshasa. Près de 107 bureaux n’ont pas été retrouvés dans la seule commune de Selembao. D’après la cartographie de bureaux de vote révisée, théoriquement, la circonscription électorale de la Funa compte 161 sites avec 2.270 bureaux de vote, celle de Mont Amba 182 sites avec 2.287 bureaux. Sur le terrain, la plupart des bureaux sont inexistants.
Multipliant des preuves, la radio onusienne révèle que «le site de vote du complexe scolaire Inga situé au n°76 de l‘avenue Ilwa, commune de Selembao, ne compte que huit bureaux sur les vingt cartographiés». A l’école primaire (EP) Kasi Kitokimosi située sur l’avenue libération dans la même commune, sur 39 bureaux, seuls 24 existent réellement. A l’école primaire EP 7 Lokolo Moko, un bureau de vote a été cartographié. Mais le responsable de l’établissement ne reconnaît pas l’existence d’un centre de vote dans ses locaux. Les huit bureaux cartographiés sur l’avenue de la Foire dans la commune de Makala n’existent pas.
Au quartier Mfidi de la commune de Makala, les habitants ne connaissent ni l’avenue de la foire, pourtant reprise dans la cartographie de la CENI, ni les 8 bureaux de vote censés se retrouver dans cette avenue. Les écoles primaires 2 et 12, sur la même avenue, reprises comme bureaux sur la cartographie de la CENI sont également inconnues des habitants.
Dans la commune de Kisenso, le centre de rattrapage situé sur l’avenue Ntuka Kongo compte cinq bureaux au lieu de trente-six. L’école Vinda sur l’avenue Madimba comporte un seul bureau au lieu de trente. Contrairement à la publication de la CENI, le site de l’école primaire Matota-CBCO avec ses 15 bureaux se situe sur l’avenue Kiri et non pas Lukengo.
Jacques Djoli invite la population à informer la CENI. Le vice-président de la CENI, Jacques Djoli, reconnaît la possibilité qu’un bureau cartographié ne puisse pas être retrouvé à l’adresse indiquée. «(...) Un bureau peut être planifié sur la cartographie et ce bureau là, lors du vote, peut s ‘avérer être un bureau non existant. Il y a possibilité effectivement comme on nous le signale pas seulement à Kinshasa mais aussi sur l’ensemble du territoire», a-t-il expliqué tout en invitant la population à signaler ces cas à la CENI: «f1 faut communiquer à la CENI locale et surtout à la CENI bureau central le numéro code de ce bureau fictif entre guillemet et la localisation pour que lors de la compilation, il soit acté que ce bureau là est un bureau non ouvert mais qui a été planifié».
Jacques Djoli demande aussi à la population de signaler des cas des bureaux qui ne répondent pas aux prescrits de la loi électorale. Il sied de rappeler que l’article 48 de la loi électorale stipule qu’aucun bureau de vote ne peut être établi dans les lieux de culte, les quartiers généraux des partis politiques, des syndicats et des organisations non gouvernementales, les débits de boisson, les postes de police, les camps militaires, les académies et écoles militaires. Crédibilité remise en cause.
Les révélations faites par une radio qui n’a jamais eu de partie pris risquent de remettre en cause la crédibilité non seulement de la CENI, mais aussi et surtout des résultats des élections qu’elle va proclamer le 6 décembre 2011. D’aucuns se souviendront que lors de leur passage sur RFI, les candidats de l’opposition Vital Kamerhe et Léon Kengo ont indiqué que le candidat ne pourrait gagner que grâce au concours d’une fraude électorale.
Le pasteur Daniel Ngoy Mulunda qui a encore promis d’être neutre dans la conduite du processus électoral est mis sous pression, non seulement par les acteurs politiques de l’opposition, mais aussi par des médias. Et pas n’importe quel média.
                                                                                                 Thomas NABOR


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