Créé le 01 -12-2011 à 02h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le jeudi 01-12-2011 02H 09| AFRIQUEREDACTION : CONGOINDEPENDANT
Le leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social Etienne Tshisekedi wa Mulumba est en passe de réaliser son pari annoncé de battre le président sortant «Joseph Kabila». Selon des sources proches de l’Eglise catholique, des tendances «quasi définitives» de l’élection présidentielle donneraient les résultats ci-après : Tshisekedi 51%, «Joseph Kabila» 26%, Vital Kamerhe 16%. En attendant la publication, le 6 décembre prochain, des résultats provisoires des deux scrutins par la Commission électorale nationale indépendante, les rumeurs les plus folles continuent à circuler au Congo et à l’étranger. D’aucuns prêtent au président sortant l’intention de se maintenir au pouvoir par la force. "Il serait encouragé dans cette "aventure" par certains potentats du continent", dit-on. Il semble bien que le successeur de Mzee étudierait avec ses proches la "réponse" à donner en cas de défaite.
Des ambassadeurs des Etats membres de l’Union européenne accrédités à Kinshasa se sont rendus mercredi 30 novembre à la résidence du leader de l’UDPS, Etienne
Tshisekedi wa Mulumba. De quoi ont-ils parlé avec celui-ci ? C’est la question qui taraude plus d’un observateur. La rédaction de Congo Indépendant a tenté de faire parler le secrétaire général
de l’UDPS, Jacquemain Shabani. Réponse : "Rappelez-moi dans une heure". Une heure après, le téléphone du "SG" sonne constamment "occupé". Qu’en pensent des analystes? «C’est un mauvais signe», a
estimé un analyste. «Ce genre de visite a généralement pour but de préparer l’homme visité à accepter sa défaite», ajoute-t-il. Une source proche de l’UDPS se veut plus positif : «Les diplomates
européens ont été transmettre leurs félicitations au président Tshisekedi dont la victoire à l’élection présidentielle est reconnue par tous les observateurs y compris ceux de la Mission de l’Onu
au Congo.» Optimisme béat? En tout cas, des informations difficiles à vérifier laissaient entendre que «Joseph Kabila» serait sur le point d’annoncer sa «victoire». Un passage en force du genre :
"j’y suis, j’y reste". Il semble que certains dirigeants africains l’encourageraient "à résister". "Certains diplomates seraient soulagés de voir Kabila rempiler, assure un autre analyste. A
preuve, ils s’accommodent bien des crimes économiques commis par le raïs et son entourage autant que des violations des droits humains...".
Tout au long de la campagne électorale (du 28 octobre au 26 novembre), les médias internationaux, à quelques rares exceptions près, n’ont cessé de présenter
«Joseph» comme le «favori» voire le «grand favori» du scrutin présidentiel. Une manière de conditionner l’opinion sur la «victoire inéluctable» du «sortant». Et ce en dépit d’un bilan
socio-économique unanimement qualifié de calamiteux. Un bilan qui est à la base de l’impopularité de «Kabila» aux quatre coins du pays. L’envoyée spéciale de la télévision publique belge
francophone n’a pas cessé de s’interroger sur la «réaction» de Tshisekedi après l’annonce des résultats. Pour avoir le cœur net, la journaliste est allée interviewer le président de la Ceni,
Daniel Mulunda Ngoy. L’entretien a été diffusé le lundi 28 novembre au journal parlé de 6 heures. «Etienne Tshisekedi voudrait se proclamer président. Que va-t-il se passer?», demande-t-elle.
«C’est illégal, réagit Mulunda excédé. La justice devrait s’occuper de lui. C’est la Ceni et la Cour suprême de justice qui ont compétence pour annoncer les résultats électoraux».
Depuis mercredi 30 novembre, la «presse belge» semble adopter une approche plutôt "réaliste" de la situation socio-politique au lendemain élections qui viennent de
se dérouler au Congo-Kinshasa. Les envoyés spéciaux des médias du Royaume n’ont pas manqué, pendant leur séjour, de prendre toute la mesure de la désillusion de la population congolaise face à
une oligarchie arrogante. Au Nord, au Sud, à l’Est comme à l’Ouest, les citoyens ont confié aux observateurs tant nationaux qu’internationaux leur besoin de changement. Le changement de leurs
conditions sociales. La journaliste Colette Braeckman, qui passe pour une «kabilophile» devant Dieu le père, parle de «vote sanction». Elle n’ose toutefois pas désigner le bénéficiaire. Dans un
éditorial publié dans le quotidien
«Le Soir» daté 30 novembre, elle note que la «sévérité» de ce vote «doit faire réfléchir tous ceux qui aspirent à garder ou à prendre le pouvoir». Plus subtil, on
meurt !
Une chose paraît sûre : le Congo-Kinshasa se trouve à la veille d’un bras de fer violent voire sanglant entre Etienne Tshisekedi wa Mulumba, probable président élu,
et le président sortant «Joseph Kabila». Dans une interview accordée au
«Soir» de Bruxelles en date du 1er octobre dernier, le leader de l’UDPS est apparu inflexible : «Ma victoire est une certitude. C’est au pouvoir que vous devez
demander s’il va accepter sa défaite… S’il se maintient par la force, le pays sera ingouvernable». Lors de la campagne électorale, de passage à Bunia, district de l’Ituri, «Joseph Kabila» avait
dit avoir des «moyens» pour «maîtriser», sans le citer, son adversaire le plus coriace. «Il sera maîtrisé avant de faire sa déclaration», avait-il dit.
En tous cas, la grande majorité des Congolais considéraient, mercredi 30 novembre 2011, comme irréversible, la victoire d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba à l’élection
présidentielle.
Baudouin Amba Wetshi
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