Créé le 08 -12-2011 à 14h10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le jeudi 08-12-2011 14H15| AFRIQUEREDACTION :CONGOINDEPENDANT
Dimanche 4 décembre, des membres de la "Jeunesse" de l’UNAFEC ont paradé dans la commune de Katuba à Lubumbashi. Machette à la main, ils criaient : "Tubauwe". L’UNAFEC est un parti présidé par Gabriel Kyungu wa Kumwanza qui est par ailleurs le président de l’Assemblée provinciale du Katanga. Cette formation politique fait partie de la mouvance kabiliste dite "Majorité présidentielle".
Lubumbashi. Correspondance particulière.
Dans la commune de Katuba, l’une des sept municipalités qui composent la ville de Lubumbashi, dans la province du Katanga, les jeunes de l’UNAFEC communément
appelée "JUNAFEC" circulent en ce moment (Ndlr : c’était dimanche le 4 décembre) dans les rues munis des machettes. Ils scandent des chants hostiles à ceux qu’on nomme ici les "Luba Kasai" :
"Tubauwe !". Traduction : "Tuons-les".
L’UNAFEC appartient, comme on le sait, à la Majorité présidentielle. Cette formation politique est dirigée par Gabriel Kyungu wa Kumwanza, un acteur politique
populiste et bien connu pour ses discours incendiaires contre les ressortissants du Kasai qui vivent depuis des générations dans la province du Katanga.
Au cours de la campagne électorale, Kyungu a, plus d’une fois, exhorté les "Katangais de souche" à ne pas élire les non-originaires, principalement les Kasaiens. Ce
fut le cas le 17 octobre 2011 à Kolwezi et tout récemment à Lubumbashi. Le président sortant "Joseph Kabila" pouvait-il ignorer ce discours haineux? Assurément pas! Il est resté muet lors de son
harangue du 9 novembre à la place Moïse Tshombe à Lubumbashi. Et dire que le même "Kabila" prétendait dans ses allocutions antérieures qu’il s’engageait à renforcer "la communion et la
réconciliation de tous".
A noter qu’un document circule sur le "Net" appelant les "Katangais" à ne pas accepter Etienne Tshisekedi wa Mulumba comme futur président de la République. Les
auteurs menacent de proclamer l’indépendance du Katanga au cas ou le leader de l’UDPS gagnerait les élections. Certains sources rapportent que "l’évasion", en septembre dernier, de l’ex-chef
milicien Kyungu Mutanga, alias Gédéon, de la prison de "haute sécurité" de la Kasapa à Lubumbashi ferait partie de ce projet. Point n’est besoin de rappeler que John Numbi Banza, Kyungu Mutanga
dit "Gédéon" et Daniel Mulunda Ngoy Nyanga sont des "vieilles connaissances". Ils ont participé début 1999 à la mise sur des Forces d’autodéfense populaire (FAP) créées à l’initiative du
président LD Kabila pour contrer l’avancée des troupes rwandaises au Katanga.
On le voit, malgré le "Code de bonne conduite", le "Comité de médiation électorale" et autres "appels au calme" lancés par différents acteurs politiques, il se
trouve des gens déterminés a verser le sang des Congolais avec l’aval tacite de "Joseph Kabila" qui veut mettre le pays à feu et a sang pour bien concrétiser son hold-up électoral.
On ne peut qu’attirer l’attention de la communauté internationale, à travers la Monusco, pour sur les événements sanglants qui se préparent sous les yeux de
l’opinion. Comme en 1992, les Kasaiens vivant au Katanga risquent d’être les victimes patentées.
Flory Masela
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