Créé l 12-12-2011 02h13 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le lundi 12-12-2011 02H21 AFRIQUE REDACTION:Par Joël Asher Lévy
‘‘La démocratie est un luxe pour les Africains.’’ Jacques Chirac, Président de France, 1995-2007
Le 28 novembre 2011, la République démocratique du Congo avait effectivement rendez-vous avec son destin politique. Cette rencontre opportune devait lui permettre de régler définitivement la question de légitimité politique qui empoisonne, d’ailleurs, très lourdement la vie nationale depuis réellement cinquante-un ans. C’est-à-dire : depuis le fameux ‘‘putsch militaire’’ réalisé le 14 septembre 1960 par le colonel-major Joseph-Désiré Mobutu, fraîchement promu chef d’état-major général de l’Armée nationale congolaise (ANC) par le président Joseph Kasa-Vubu avec la complicité manifeste de la Belgique et de ses alliés de l’OTAN. Comme bien d’autres rendez-vous de l’histoire politique et démocratique de la République démocratique du Congo, celui du 28 novembre 2011 qui fait naturellement partie de la suite logique des événements relatifs au statut international de ce pays martyr, est également une partie manquée.
Tout comme celui d’octobre 1965 qui a vu Moïse Kapenda Tshombe remporter les législatives et d’octobre 2006 qui a vu Jean-Pierre Bemba Gombo s’imposer face à Joseph Kabila Kabange, ce rendez-vous est totalement manqué en raison du fait que la Souveraineté populaire, c’est-à-dire la volonté suprême du Peuple congolais qui s’est très largement et très nettement prononcé en faveur d’un candidat, en l’occurrence Étienne Tshisekedi wa Mulumba face à Joseph Kabila Kabange, est une fois de plus bafouée, méprisée. Elle est effectivement foulée aux pieds par les propres enfants du pays sans nul doute manipulés par des forces extérieures.
En l’espèce, les élections présidentielle et législatives du lundi 28 novembre 2011 ont très largement couronné l’opposant historique Étienne Tshisekedi wa Mulumba. Sur la base des procès-verbaux dressés par les observateurs surveillant les opérations électorales, le président national de l’UDPS a été plébiscité président de la République démocratique du Congo par ses compatriotes avides de vrai changement politique et de progrès démocratique. Sur la foi du dépouillement des urnes et de la compilation des bureaux de vote, cette personnalité politique a été, en réalité, créditée de 52 % de voix au détriment du chef de l’État sortant Joseph Kabila Kabange qui n’a pu obtenir qu’un maigre 23 % des suffrages populaires.
Comme la figure emblématique de la lutte antidictatoriale, Étienne Tshisekedi wa Mulumba, est par essence un nationaliste incorruptible et inflexible, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), d’ailleurs pressée par les États-Unis d’Amérique (USA), l’Union européenne (UE), l’Organisation des Nations unies (ONU), le Conseil de sécurité des Nations unies et certains États membres de l’OTAN, a publié des résultats fantaisistes consacrant la victoire hypothétique, pour ne pas dire impensable et même improbable de Joseph Kabila Kabange. Force est d’admettre que celui-ci a été entièrement vomi par toute la population en raison de ses origines controversées et ses piètres performances en matière de gestion politique et d’administration de la chose publique.
Ce faisant, le président sortant de la République démocratique du Congo a été crédité de 48,95 % aux dépens du vieil opposant à qui il est, toute honte bue, attribué 32,33 % des voix. Devant cette supercherie ficelée par la Communauté occidentale dont la partisannerie politique et diplomatique aux dépens de l’Opposition démocratique incarnée par le leader charismatique de l’UDPS Étienne Tshisekedi wa Mulumba a été plus qu’évidente tout le long du processus électoral, les forces de l’Union sacrée pour l’alternance (USA) ont rejeté en bloc lesdits résultats.
Tout comme l’ensemble des acteurs politiques ayant participé à cette mascarade électorale. Ceux-ci ont déclaré ne pas reconnaître officiellement ledit verdict des urnes par la voix de leur porte-parole officiel Vital Kamerhe à qui il est faussement crédité 13 % des suffrages populaires. Pour le principal intéressé, le DrÉtienne Tshisekedi wa Mulumba, à qui la victoire électorale a été scandaleusement volée au grand jour, et au vu et au su de l’ensemble de ses Concitoyens, l’annonce de ces résultats constitue une véritable ‘‘provocation’’ à l’endroit du Peuple congolais.
Rejetant du revers de la main les conclusions manifestes de cette épouvantable cabale internationale, il s’est proclamé, sans la moindre retenue et la moindre hésitation, président ‘‘élu’’ de la République démocratique du Congo. Et ce conformément au vœu populaire et à la Nation tout entière qui lui a ostensiblement témoigné toute sa sympathie et sa nette préférence électorale.
Cette déclaration de la figure de proue de l’Opposition politique et démocratique n’est pas sans rappeler les révocations mutuelles de Joseph Kasa-Vubu et de Patrice Emery Lumumba en 1960, les contestations mutuelles de Moïse Kapenda Tshombe et d’Évariste Kimba en 1965, d’Étienne Tshisekedi wa Mulumba et de Mobutu Sese Seko du Zaïre lors des années 1990 et au plus fort de la CNS, les accrochages militaires entre l’Armée de libération du Congo (ALC) de Jean-Pierre Bemba Gombo et les Forces armées congolaises fidèles à Joseph Kabila Kabange en 2006, se disputant violemment la victoire présidentielle.
Par conséquent, ce conflit évident de légitimité politique ouvre bien entendu une très large voie à une véritable crise politique dont l’issue est à vrai dire incertaine. Il pourrait naturellement déboucher sur un coup d’État militaire pour départager les deux contestataires. Ce qui est à n’en pas douter une manière de diluer encore une fois le fond du problème national qui demeure toujours en suspens.
Aussi pourrait-il déboucher sur une guerre civile aux conséquences désastreuses si, jamais, une solution qui relève fondamentalement de l’Intelligence et de la Sagesse n’est pas immédiatement trouvée dans la mesure où le Peuple congolais relayé par la Diaspora sempiternellement exclue du processus politique et électoral est très nettement et très largement convaincu de s’être fait voler la victoire par la Communauté occidentale dont les appuis diplomatiques à Joseph Kabila Kabange sont manifestement clairs et sans équivoque.
Ce qui est sûr, les résultats électoraux controversés de la CENI, d’ailleurs annoncés dans un flou artistique, sans être appuyés par des procès-verbaux dûment dressés et signés par des observateurs certifiés, sont dictés par des impératifs d’ordre économique. En effet, les États-Unis d’Amérique (USA) et l’Union européenne (UE), actuellement frappés par une crise économique et financière sans précédent, veulent garder une ferme mainmise sur le destin de la République démocratique du Congo qui nourrit leurs puissances industrielles et militaires, qui garantit tous azimuts leur hégémonie politique et leur domination économique dans le monde entier. Cependant, face à la percée vertigineuse – sur les plans économique et financier – de la République populaire de Chine (RPC) qui ne cesse désormais de priver les intérêts occidentaux du moindre sommeil, Étienne Tshisekedi wa Mulumba qui n’est pas par définition un antioccidental, mais plutôt – et de leur point de vue– un nationaliste étroit et borné, ne fait aucunement l’affaire desdites puissances.
Surtout face à la montée fulgurante dans les domaines technologique et militaire de cet empire du milieu, le vieil opposant historique, juriste de surcroît, n’est pas véritablement une alternative crédible en République démocratique du Congo pour l’Occident qui craint de se buter à un mur de Berlin. Tellement que l’homme est dépeint par ses détracteurs de radical, d’intransigeant et de conflictuel. C’est la raison majeure pour laquelle les États-Unis d’Amérique et l’Union européenne ont nettement fait le pari de Joseph Kabila Kabange, alias ‘‘Mister Yes Man’’, qui leur assure immédiatement, et sans autre forme de procès, une ouverture sans contrainte du vaste marché minier congolais au détriment de la Nation et, par voie de conséquence, le pillage éhonté voire même meurtrier des ressources matérielles et physiques dudit État.
Toute la question est de savoir, aujourd’hui, comment sortir de cette crise de légitimité politique dont personne n’a vraiment besoin. En commençant bien entendu par le Peuple congolais meurtri et victime d’un génocide, qui ne dit pas son nom, de 10 millions de morts. Ce qui est clair, Joseph Kabila Kabange a volé, à la manière d’un gamin jaloux qui lorgne les cadeaux de ses voisins, la victoire électorale d’Étienne Tshisekedi wa Mulumba. Il n’y a aucun doute là-dessus. Il s’agit bien d’un hold-up digne d’un gangster étatique. Bien des faits et événements attestent de cette arnaque électorale. Bien des actes corroborent en réalité ce racket politique, cette escroquerie.
D’abord, les déclarations incendiaires de Joseph Kabila Kabange à propos du processus électoral en témoignent largement. À propos du scrutin présidentiel et législatif, celui-ci a déclaré sans ambages et non sans morgue : ‘‘Un parti politique n’organise pas d’élections pour perdre.’’ Cette phrase lapidaire du chef de l’État sortant prouve à elle seule que la triche devait systématiquement faire le reste et qu’à cet effet, le décor des tripatouillages électoraux était automatiquement planté. Elle prouve à elle seule que Kabila n’était pas du tout favorable au principe d’alternance politique et démocratique. Il n’était pas vraiment du tout disposé à quitter le pouvoir et à le transférer au besoin à quiconque. Bref, il n’était pas du tout disposé à faire compétition à la régulière.
Ensuite, la plupart des pontifes et affidés du clan présidentiel joséphiste ont réellement été pris dans le sac. Ces derniers disposaient, en fait, des urnes ambulantes bourrées de bulletins de vote cochés au seul nom de Joseph Kabila Kabange, qu’ils tentaient d’introduire dans les bureaux de vote. C’est l’exemple du président de l’Assemblée nationale Évariste Boschab, des députés nationaux Francis Kalombo, alias ‘‘Monsieur Solution’’ et Roger Mbungu, d’ailleurs mis en examen pour possession illégale du matériel électoral. Tous ces bonzes et notables du PPRD, le parti présidentiel, détenaient au vu et au de tout le monde des urnes remplies de bulletins de vote déjà contaminés.
Même des artistes-musiciens à la solde du pouvoir tricheur ont été vite épinglés : Tshiala Mwana, Jean Bedel Mpiana, dit JB de Wenge Musica BCBG. Sans compter que des serviteurs de Dieu qui doivent normalement être au service de la Vérité (Logos) qui libère et illumine tous les êtres humains, ont été pratiquement mis à contribution dans cette opération frauduleuse et irrégulière. C’est le cas du pasteur Odia de l’Église Le Chandelier à Mbuji-Mayi attrapé avec un container totalement rempli de bulletins de vote corrompus au seul nom de Kabila. Mêmes des urnes pleines de bulletins de vote déjà cochés au nom de Kabila ont été retrouvées dans l’enceinte des Églises administrées par des proches et membres de la CENI.
Enfin, la République démocratique du Congo a été réellement prise en otage par la violence politique et institutionnelle organisée par le pouvoir sortant et, surtout, mise au service de la tricherie électorale. Il y a lieu de constater que Joseph Kabila Kabange a délibérément empêché son adversaire le plus coriace de battre campagne sur l’ensemble du territoire national. Il a visiblement empêché cette figure de proue de la lutte démocratique de sillonner le pays en demandant expressément à la Régie des voies aériennes (RVA) de ne pas ordonner aux aéronefs loués par cette personnalité politique de survoler l’espace aérien national et d’atterrir sur le sol territorial.
Les malheureux épisodes de Kisangani, Matadi et Kisangani sont là pour en témoigner. Sans compter que la figure emblématique du combat antidictatorial a été enlevée et séquestrée le dernier jour de la campagne – le samedi 26 novembre 2011 – par les éléments armés de la police nationale d’ailleurs dirigée par le colonel Bisengimana. Sans compter que le leader charismatique de l’UDPS a été empêché par les éléments armés de la même police nationale d’accomplir son devoir civique le lundi 28 novembre 2011. Dans ce comportement qui relève indubitablement du banditisme d’État, de l’intimidation politique et de la menace indue des adversaires, il y a effectivement la volonté manifeste de confisquer l’élection par le pouvoir sortant. Il y a effectivement là cette volonté manifeste de prendre en otage la volonté suprême du Souverain primaire par le chef de l’État sortant.
De ce qui précède, il appert que Joseph Kabila Kabange tombe sans autre forme de procès sous le coup de la déclaration d’Alger du 14 juillet 1999 complété par l’Accord de Cotonou du 23 juin 2000 qui met au ban des Nations tout dirigeant qui met en péril un État de droit démocratique, les principes démocratiques et les droits humains fondamentaux. Cette entente d’ailleurs adoptée dans le sillage de la résolution d’Alger par tous les dignitaires de l’Union africaine assimile très clairement et très nettement toute élection frauduleuse d’un chef de l’État à ‘‘un coup de force’’. Elle assimile en réalité, pourrait-on interpréter, toute volonté manifeste de bidouiller le processus électoral à un véritable ‘‘putsch politique’’.
Par conséquent, le geste provocateur de Kabila Kabange de s’autoproclamer vainqueur de l’élection présidentielle sous le couvert de la tendancieuse et partiale CENI, d’ailleurs dirigée par Daniel Ngoy Mulunda Nyanga, un membre fondateur de son parti, le PPRD, doit être interprété, en vertu de la déclaration d’Alger et de l’Accord de Cotonou, de ‘‘coup d’État électoral’’. D’autant plus qu’il y a eu usurpation frauduleuse de la volonté populaire. Ce qui a pour effet de disqualifier le président sortant si, jamais, il voudrait s’imposer par la force physique. Ce qui a pour effet de suspendre le chef d’État illégitime de la RDC de toutes activités politiques et diplomatiques de l’Union africaine si, jamais, l’imposteur désire se maintenir violemment en contravention de la volonté suprême du Peuple congolais.
Au regard du droit interne congolais, il appert que le mercenaire et imposteur Joseph Kabila Kabange tombe sans autre forme de procès sous le coup de la violation constitutionnelle. En vertu de l’article 64 de la Loi fondamentale du 18 février 2006, il revient alors au seul et unique Peuple congolais de rétablir coûte que coûte sa souveraineté piétinée, a fortiori son droit le plus fondamental se résumant au choix de ses représentants les plus légitimes, en s’opposant vigoureusement à son imposture. Il lui revient à lui et lui seul de faire échec à son entreprise frauduleuse et irrégulière qui consiste à se maintenir par la force en usurpant des instruments de violence légitime de l’État. Cela s’appelle limpidement le droit à la légitime défense ou le principe universel d’autodéfense.
Pour sortir de cette crise politique, un autre choix s’offre-t-il vraiment au Peuple congolais. Le seul choix possible est la reconnaissance officielle de sa défaite électorale par Joseph Kabila Kabange. En échange, l’Opposition politique et démocratique doit lui garantir toute immunité politique et diplomatique en vue d’échapper à toute poursuite judiciaire et pénale. Le porte-parole de l’Opposition politique et démocratique, Vital Kamerhe, a déjà largement épilogué là-dessus et lui a même offert cette possibilité. C’est une opportunité à saisir.
C’est une fenêtre qu’il faut exploiter à tout prix. C’est une perche tendue à ne pas rater et à ne pas refuser. Sous aucun prétexte. Cela est d’autant plus vrai que le président sortant est en réalité comptable de plusieurs crimes et forfaitures qui tombent naturellement sous le coup du droit interne. À savoir les assassinats politiques, les meurtres judiciaires, la dilapidation des biens publics et privés de l’État, l’expropriation illégale des biens appartenant à autrui, le détournement de jeunes filles mineures, la haute trahison pour infraction au serment constitutionnel, etc.
Par ailleurs, l’idée de gouvernement d’union nationale emporte la faveur de quelques experts du landerneau politique congolais. Parmi ces observateurs avertis et fins connaisseurs de la classe politique de la République démocratique du Congo, figure l’ex-commissaire européen au Développement et à l’Action humanitaire qui a d’ailleurs financé le processus électoral chaotique de 2006. À savoir : Louis Michel. Force est de souligner que cet ancien Vice-Premier ministre belge chargé des Affaires étrangères avait, d’ailleurs, contribué à asseoir politiquement et militairement le pouvoir contestable et controversé du général-major Joseph Kabila Kabange depuis 2001.
À propos du jeu politique et démocratique dans ce pays géant et richissime d’Afrique centrale et de la région des Grands Lacs africains, le Belge Louis Michel que d’aucuns accusent de condescendance cryptocolonialiste avait déclaré en 2004 dans une entrevue accordée au magazine Jeune Afrique que ‘‘les Congolais ne sont pas prêts pour les élections’’.
Toute proportion gardée, cette idée de gouvernement d’union nationale n’est pas véritablement une solution viable et réaliste, et ce à plus d’un titre. D’abord, dans aucun pays africain, hormis l’exemple sud-africain, un gouvernement d’union nationale digne de ce nom n’a jamais réellement fonctionné voire même opéré sans anicroche. Au Rwanda, il a naturellement consacré les limites du processus de paix d’Arusha (Tanzanie) dans la mesure où celui-ci a accouché de l’un des pires massacres génocidaires à se réaliser sur le Continent. Au Tchad, il a donné lieu à de véritables explications armées musclées entre les partisans de Goukouni Oueddeï et les milices d’Hissène Habré. En Côte d’Ivoire, il a terminé par un vrai bain de sang effroyable entre les jusqu’au-boutistes de Laurent Gbagbo et les rebelles armés de Forces nouvelles à la solde de Guillaume Soro et d’Alassane Drahmane Ouattara.
En Angola, le processus de paix a très vite volé en éclats lorsque les maquisards de l’UNITA, sous la houlette du DrJonas Savimbi, n’ont pas digéré la victoire électorale du MPLA de José Eduardo dos Santos. Au Soudan, l’entente de paix a été déchirée aussi bien par les Nordistes arabo-musulmans que les Sudistes animistes et chrétiens. Malgré la proclamation de l’indépendance nationale du Sud-Soudan, les escarmouches armées entre les deux camps ennemis relativement au contrôle des ressources stratégiques, en l’occurrence pétrolifères, ne cessent guère de préoccuper la communauté internationale.
En République démocratique du Congo, depuis 1960, tous les gouvernements d’union nationale se sont terminés en queue de poisson. En 1961, les forces nationalistes et lumumbistes qui se réclamaient du progressisme, ont quitté le cabinet gouvernemental dirigé par le syndicaliste pro-américain Cyrille Adoula pour se lancer dans une rébellion armée qui a littéralement balkanisé le pays et, par voie de conséquence, donné naissance à la fameuse République populaire du Congo dont la capitale fut Stanleyville (Kisangani). Cet État factice fut incarné par la paire Christophe Gbenye et Antoine Gizenga. Dans les années 1990 et au plus fort de la CNS, la cohabitation politique et gouvernementale entre factions fidèles au Maréchal-despote Mobutu Sese Seko du Zaïre et forces de l’opposition démocratique réunies autour d’Étienne Tshisekedi wa Mulumba a été paralysée à trois reprises (1991, 1993, 1997).
Toutes ces crises récursives ont malheureusement contribué à faire le lit de la rébellion militaire de l’AFDL. En 2006, le gouvernement d’union nationale dominé par Jean-Pierre Bemba Gombo du MLC et Joseph Kabila Kabange du PPRD a implosé à la suite des affrontements armés violents entre les deux camps bellicistes.
Par conséquent, la seule solution réaliste, viable et crédible est le départ immédiat du général-major Joseph Kabila Kabange dont le mandat présidentiel est bien entendu arrivé à terme le mardi 6 décembre 2011. C’est son maintien qui pollue indéfiniment l’atmosphère politique et exacerbe le courroux d’une population amèrement déçue. C’est son maintien qui accentue les frustrations incontrôlables d’un Peuple qui l’a complètement honni.
Dans le cas contraire, c’est au Peuple congolais de prendre toutes ses responsabilités et de se faire justice. Dans le cas contraire, il appartient ultimement – plus particulièrement et plus singulièrement– à l’opposition militaire de prendre définitivement la relève de l’opposition pacifique et non violente qui a montré toutes ses limites. Il appartient à l’opposition armée de prendre sans aucun doute le relais de l’opposition non-armée qui, toutefois, n’a pas du tout démérité pour corriger les imperfections de la trajectoire démocratique délibérément déviée par des intérêts obscurs et malveillants.
Cette intervention militaire doit s’opérer conformément aux dispositions juridiques internationales qui régissent strictement la guerre et encadrent l’action humanitaire. Une telle hypothèse difficile mais oh ! Combien nécessaire ne peut être envisagée que si et seulement si toutes phases de négociations politiques intercongolaises pilotées préalablement et accompagnées conjointement par des personnalités dignes de bonne foi et surtout impartiales de l’Union africaine et de la société interétatique sont épuisées et sont définitivement au point mort en raison de la mauvaise foi de l’imposteur.