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Mais qui parlera en bien de ces élections en rdc ? : Les drôles de chiffres des élections congolaises

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Créé l 12-12-2011 01h13 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |   ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le lundi   12-12-2011     01 H21  AFRIQUEREDACTION AFRIKARABIA

Peut-on croire la validité des résultats de l'élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC) ? Les observateurs internationaux parlent "d'irrégularités graves", le Centre Carter va plus loin et estime que les chiffres de la Commission électorale "manquent de crédibilité". Mais derrière l'organisation chaotique, voir surréaliste du scrutin, se cache de chiffres "suspects", notamment sur la participation.

Capture d’écran 2011-12-12 à 20.48.54.pngEn lisant le rapport du Centre Carter sur le déroulement des élections en République démocratique du Congo, on ne peut qu'être dubitatif sur le crédibilité des résultats annoncés par la Commission électorale congolaise. La CENI a en effet proclamé vendredi la victoire (provisoire) du président sortant Joseph Kabila (48,95%) face à l'opposant Etienne Tshisekedi (32,33%). Dans un long rapport, le Centre Carter et ses 70 observateurs ont noté  des "irrégularités graves" dans le fonctionnement des Centres locaux de compilation (CLCR), chargés de rassembler les résultats des quelques 64.000 bureaux de vote.

Organisation chaotique

L'organisation du scrutin s'est effectuée avec beaucoup de retard et dans le plus grand désordre. L'International Crisis Group prévoyait des élections "bâclées"… le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elles l'ont été. Le Centre Carter relève de nombreux problèmes à Kinshasa, favorable Etienne Tshisekedi, et à Lubumbashi, où Joseph Kabila a fait des scores très élevés.

Le Centre Carter note qu'à Kinshasa (favorable à l'opposition) "près de 2.000 plis de résultats de bureaux de vote ont été perdus (environ 350.000 électeurs) et ne seront jamais comptés", et que 1.000 autres plis ont été égarés dans le reste du pays (environ 500.000 électeurs). Au Katanga, le Centre Carter note le cas de la circonscription de Malemba-Nkulu, "où le taux de participation est de 99,46%, et Joseph Kabila y totalise 100% des voix" ! C'est également le cas dans de nombreux autres bureaux du Katanga.

En revanche, au Kasaï occidental, la région d'origine d'Etienne Tshisekedi, l'UDPS a obtenu de très bons scores, "mais avec des taux de participation inférieurs à la moyenne nationale", qui était de 58,81%.

Chiffres "suspects"

Capture d’écran 2011-12-12 à 20.54.02.pngDans son blog Congo Siasa, Jason Stearns relève quelques données "incongrues" dans les chiffres avancés par la CENI, la Commission électorale, présidé par un proche du président Kabila. Certains observateurs ont déclaré à Jason Stearns avoir détecté des "taux de participation suspects". Les observateurs ont tout simplement multiplié le nombre de votants par le nombre de minutes nécessaires au vote. Si le total est supérieur à 20 heures d'ouverture de bureau de vote, "il est probable que quelque chose n'allait pas dans ce bureau", résume Jason Stearns. Le blogueur note également des taux d'enregistrement sur les listes électorales anormalement élevés (plus du double du taux de croissance national). A Manono, le nombre d'électeurs a augmenté de 52%, alors que la croissance nationale augmentait de 26%… et les cas sont très nombreux dans les régions réputées pro-Kabila.

Une ONG belge, l'APRODEC, note également des bizarreries au niveau des résultats du vote dans l'Equateur (très opposée au président Kabila). Alors que "le taux de participation est inférieur à celui de 2006, que le nombre de suffrages exprimés est aussi inférieur à celui de 2006 et que trois personnes originaires de ladite Province (Nzanga Mobutu, Kengo wa Dondo et Adam Bombole) se sont portés candidats, Joseph Kabila parvient tout de même à augmenter son score de 2006 de 342 % ! (69.563 voix en 2006 et 238.169 voix en 2011).

De manière générale, on note une augmentation très forte des inscrits et de la participation dans les zones proches de Joseph Kabila et un enrôlement plus faible et une participation moindre dans les régions plutôt favorables à l'opposition… On voit bien que si des tentatives de fraudes ont bien eu lieu, c'est en "gonflant" artificiellement le vote pro-Kabila et en "minorant" le vote Tshisekedi que le tour de passe-passe a pu s'opérer. Notamment dans les fameux Centres de compilation, où le Centre Carter a observé "des sacs de bulletins empilés, piétinés ou renversés sur le sol…" (voir photo). L'ONG américaine estime pour le moment que ces constatations "ne remettent pas en cause l'ordre des résultats des candidats tels qu'annoncés par la CENI". Car la difficulté dans cette histoire, c'est qu'il sera très difficile, voir impossible à l'opposition de prouver toutes ces irrégularités devant la justice. Deux raisons à cela : une partie des preuves ont été perdues, ainsi que les PV… et la Cour suprême, seule juge dans cette affaire, est largement composée de proche du président Kabila.

Christophe RIGAUD


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