Créé l 15-12-2011- 06h23 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le jeudi 15-12-2011 17H10 AFRIQUE REDACTION PAR :LE POTENTIEL
Les Congolais retiennent encore leur souffle en attendant la date du 17 décembre. Jour fixé pour que la Cour suprême de justice rende son verdict sur les
contentieux électoraux. En même temps, procéder à la proclamation officielle du président de la République élu. Mais déjà la crise politique n’est plus un mystère. Raison pour laquelle des appels
du pied sont faits en direction de la Communauté internationale. Mais, pour quel résultat ?
La Cour suprême de justice (CSJ) devrait fixer son audience, selon certaines indiscrétions, depuis plusieurs heures. Elle aura à se prononcer sur la saisine des
contestataires portant sur le déroulement de l’élection présidentielle. Elle devrait se prononcer sur le caractère de cette audience qui pourrait être publique ou à huis clos.
Le 12 décembre 2011, le candidat Vital Kamerhe, président national de l’Union pour la nation congolaise (UNC) a, au nom de l’Opposition, introduit auprès de la CSJ
une requête portant rejet des résultats provisoires proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Ces résultats, faut-il le rappeler, placent le candidat Joseph Kabila
Kabange, en tête, avec 48,95% des suffrages exprimés ; Etienne Tshisekedi wa Mulumba, avec 32,33 % ; Vital kamerhe, 7, 2% et Kengo wa Dondo, 4%. Pour l’Opposition, ces résultats ne reflètent pas
la réalité des urnes.
C’est sur ces entrefaites que le candidat Etienne Tshisekedi wa Mulumba a déclaré, depuis le 9 décembre, qu’il se considérait comme «président élu». Tout juste ce
qu’il fallait pour confirmer l’impasse politique. Laquelle risque de prendre des proportions inquiétantes après le prononcé de la Cour suprême de justice, quelle qu’en soit sa nature. Les
candidats les plus en vue, à savoir Joseph Kabila Kabange et Etienne Tshisekedi ne cachent nullement leurs intentions. Le verdict de la Cour suprême de justice sera accepté par l’un, rejeté par
l’autre, vice-versa.
MEDIATION
C’est dans cette circonstance que l’on évoque l’entrée dans la danse de la médiation. Nationale ou internationale, cette hypothèse fait son bonhomme de chemin. Si
au plan national, cette médiation qui a été installée officiellement se montre plus discrète, comme pour démontrer déjà ses limites, au niveau international, l’unanimité est difficile à
obtenir.
Dans le camp du président Kabila, on ne veut pas en entendre parler dès lors que l’on rejette même l’idée de l’existence d’une crise politique. Bien plus, le camp
de la Majorité présidentielle accuse l’Opposition de méconnaître les institutions nationales et cherche à recourir à cette pratique qualifiée d’anachronique de «partage de pouvoir». Pour ce camp,
les élections démocratiques ayant eu lieu, il n’y a qu’à accepter les résultats rendus publics par la CENI, organe habilité par la Loi à agir en conséquence. Si jamais la Cour suprême de justice
entérinait les résultats provisoires, soutient la MP, l’Opposition n’a qu’à s’incliner et accepter le verdict.
Ce n’est pas l’avis de l’Opposition qui accuse la MP d’avoir «volé» sa victoire en ne respectant pas la vérité des urnes. Aussi en appelle-t-elle à la communauté
internationale pour proposer la solution qui pourrait sortir le pays de cette impasse politique.
La tâche ne s’annonce pas du tout aisée. La complexité du cas RDC a poussé certaines personnalités étrangères contactées à décliner l’offre de médiation. C’est le
cas de l’ancien secrétaire général des Nations unies, le ghanéen Kofi Annan. Quant à l’ancien président zambien, il a été récusé par le camp de la MP. Jusqu’à ce jour, cette médiation
internationale tarde à se constituer.
Mais qui dit méditation internationale suppose un schéma à proposer ou à imposer aux Congolais. Sur ce point précis, certains analystes estiment que les schémas
ivoirien et kenyan ne conviendraient pas du tout aux Congolais. Car, cela supposerait l’annulation des élections ou la modification de la Constitution. Quant au schéma zimbabwéen, il poserait
plus de problèmes dans la mesure où cette impasse politique met en vedette deux personnalités : Kabila et Tshisekedi obligés d’accepter d’être, l’un président, l’autre premier ministre. Ou
vice-versa.
Devant la difficulté, faut-il imposer une «troisième voie» ? L’expérience de la Conférence nationale souveraine est encore fraîche dans la mémoire des Congolais.
Même devant cette hypothèse, le Congo ne serait sorti de l’auberge.
Par ailleurs, d’aucuns ne seraient rassurés par la méditation internationale laquelle, en lieu et place d’une sauce congolaise, prendrait plus en compte certains
intérêts régionaux et internationaux. Les préoccupations internes en pâtiraient. Pas étonnant que les Congolais soient à nouveau pris en otage à l’image de cette formule alambiquée de «1+4». A
cause des turpitudes de la classe politique congolaise.
L’on est bien parti pour des négociations interminables alors que les Congolais vont aux urnes pour la deuxième fois consécutive depuis la fin de la guerre.
Devront-ils encore être tirés par le bout du nez avec des solutions extra-muros ? Mauvais présage.