Créé l 16-12-2011- 00h03 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le vendredi 16-12-2011 00H08 AFRIQUE REDACTION PAR : Raymond LUAULA
Bénéficiaire de la fraude planifiée par la CENI de Daniel Ngoy
Mulunda Nyanga, Kabila Kabange attend désemparé la confirmation, par la Cour suprême de justice, des résultats provisoires à l’élection présidentielle du 28 novembre dernier le donnant
gagnant devant Etienne Tshisekedi.
Si face à d’évidentes irrégularités et fraudes massives qui ont
impacté l’élection présidentielle dénoncées par nombre d’observateurs, Kabila Kabange a fini par avouer des « erreurs » sans reconnaitre la victoire de Tshisekedi, le président
sortant s’emploie néanmoins à tenter de trouver une voie de sortie à la crise qu’il a créée tout en gardant l’initiative.
Ainsi peut être expliquée la communication que Adolphe Muzito a
fait hier mercredi à l’hôtel du gouvernement aux ambassadeurs accrédités au Congo à démocratiser. Le message de Muzito à la communauté internationale a pivoté autour de l’engagement de son gouvernement d’utiliser toutes les voies du dialogue pour faire en sorte que tous les
Congolais, candidats et population, réintègrent le processus électoral. La très officielle Agence congolaise de presse qui fait état, dans son édition
d’aujourd’hui, de la rencontre entre le premier ministre de Kabila et les ambassadeurs accrédités en RD Congo souligne que Lambert Mende Omalanga, ministre MP de la Communication et des
médias, a précisé à l’intention de la presse à l’issue de la rencontre qu’il s’agit de M. Etienne Tshisekedi, meilleur perdant à l’élection présidentielle qui a derrière lui une partie de la population.
Que pareille déclaration soit faite par le porte-parole du
gouvernement de la kabilie quelques jours seulement après que Mende ait menacé Tshisekedi des poursuites judiciaires au motif qu’il a violé la constitution en se considérant comme le
président élu, il y a de quoi être intrigué surtout quand on se rappelle que la semaine dernière le même Mende, que d’aucuns qualifient de « fou joyeux » à Kinshasa a accusé
l’Udps d’acheter des cadavres dans des hôpitaux de Kinshasa pour les présenter à l’opinion comme des victimes de la répression de la police et de la garde républicaine.
Soit !
Comment donc Kabila Kabange compte-t-il réintégrer Tshisekedi
dans le processus électoral dont le président de l’Udps n’est jamais sorti ? Cette ambition soudaine de la kabilie est suspecte d’autant plus que dans le camp du président sortant on
ne fait aucun mystère sur la détermination de Kabila de régner sans partage. Evariste Boshab, secrétaire général du PPRD, a exclu la semaine dernière toute idée d’un gouvernement d’union
nationale au motif qu’il serait absurde de partager le pouvoir comme si les élections n’avaient pas eu lieu. La sortie de Boshab a été considérée à l’Udps comme une fuite en avant. Car,
le parti de Tshisekedi qui considère que son président a gagné l’élection présidentielle du 28 novembre 2011 n’est pas partie prenante à une option dont la finalité est de saborder le
choix du peuple à travers la participation à un hypothétique gouvernement d’union.
En fait, l’implication de
Tshisekedi dans le processus électoral dont il ne s’est jamais retiré est un piège à cons savamment monté par la kabilie pour créer un espace de dialogue en vue de faire avaliser le
hold-up électoral au président de l’Udps et à d’autres opposants, même ceux de la 25e heure. C’est le contraire qui aurait étonné quand le gouvernement de la kabilie voudrait
que la CENI qui s’est rendue coupable des fraudes au profit de Kabila ait un rôle central dans les pourparlers qui pourraient être engagés ? Mende Omalanga, cité par l’ACP,
souligne : la CENI doit s’impliquer pour créer un bon climat de dialogue avec la classe politique, toutes
tendances confondues, pour éviter la méfiance et les suspicions.
Le pire était pour la fin de la communication. Le ministre de la
Communication et des médias de la kabilie assène : toutes les parties à savoir le gouvernement, la communauté internationale, les ONG et les
différentes missions d’observation des élections ont reconnu que des irrégularités enregistrées ici et là ne sont pas de nature à rejeter les résultats du scrutin
ni à entamer le processus lui-même. La CENI va tirer profit de différentes observations et critiques pour améliorer son
travail.
C’est à se demander si la CENI
n’est pas une agence gouvernementale dont Mende serait le porte-parole tant il ne s’offusque pas de définir la ligne de conduite que la fameuse commission électorale devra suivre à
l’avenir.
Les Congolais victimes de la
conspiration du silence
Face à d’évidentes irrégularités et fraudes constatées et
reconnues par tous : missions d’observations notamment la Fondation Carter, la Conférence épiscopale nationale du Congo, Union européenne, Monusco…et même par Kabila Kabange qui
évoque plutôt des erreurs, il aurait été logique que la CENI soit appelée à revoir sa copie faute d’exiger purement et simplement l’annulation du scrutin. Que non !
En dépit de la gravité de fraudes planifiées, la ténébreuse
communauté internationale exhorte Tshisekedi à accepter les faux résultats publiés par Ngoy Mulunda ou à aller à Canossa à la Cour suprême de Justice, démarche que le président de l’Udps
a rejetée. Sans être magicien, tout le monde peut constater que l’alternative imposée au leader de l’Udps est de se soumettre ou de se saborder. En clair, Tshisekedi est invité à rentrer
dans les rangs pour donner son quitus au hold-up électoral.
L’équation se complique étant donné que la fameuse communauté
internationale que Tshisekedi considère comme garante de la paix dans le monde et appelle à sa médiation semble privilégier d’autres considérations comme ce qu’elle nomme la stabilité
dans la sous région au mépris du choix démocratique du peuple congolais.
A la lumière du laxisme de la communauté internationale envers
la kabilie illustré par la déclaration du gouvernement américain qui reconnait que le processus électoral du 28 novembre 2011 a été entaché d’irrégularités non sans avoir manqué la
transparence mais s’empresse aussitôt de mettre un bémol en soulignant qu’il n’est pas évident que lesdites irrégularités aient été suffisantes pour modifier son résultat, il est temps
que le peuple congolais se lève véritablement pour s’opposer à l’imposture et pousser l’imposteur dans ses derniers retranchements.
Aussi, est-il absurde qu’il y ait des Congolais qui
applaudissent des pieds et des mains la déclaration du gouvernement américain alors que ce dernier appelle le même gouvernement Kabila qui a organisé la fraude à examiner de près les
irrégularités en question et à procéder avec un maximum d’ouverture et de transparence.
Qu’on se souvienne de ce qu’en 1992 déjà, l’Amérique de Clinton
avait floué les Congolais lorsque Mobutu avait neutralisé le gouvernement issu de la mémorable Conférence nationale souveraine. L’ambassade américaine à Kinshasa inondait à l’époque les
rédactions des communiqués de Washington exigeant de Mobutu la réhabilitation de Tshisekedi et de son gouvernement. On pourrait toujours continuer à attendre Godot !
Si l’histoire permet de comprendre le passé pour préparer
l’avenir, le Congolais doit s’assumer dans le présent comme un peuple jaloux de sa liberté et de ses choix. Et ceux qui espèrent changer la donne à la suite des résultats des législatives
risquent de n’avoir que leurs yeux pour pleurer. Et pour cause, les fraudes n’ont pas été planifiées que pour l’élection présidentielle. Les partisans de la kabilie ont fini par nous en
convaincre en s’accusant mutuellement entre eux des bourrages des urnes. Il ne faut dès lors pas un dessin pour réaliser que Ngoy Mulanda donnera à Kabila la majorité dont il a besoin
d’autant plus que les « conseils » en vue de la transparence donnés à Ngoy Mulunda par la nébuleuse nommée communauté internationale les sont pour le futur.
C’est pourquoi, l’appel lancé aux Congolais par le secrétaire
général de l’Udps, Jacquemain Shabani, pour qu’il défende son vote et le protège à travers des manifestations à travers le Congo est le seul qui vaille la peine. Accepter le hold-up
électoral opéré par Kabila c’est consacrer la victoire de la fraude et l’échec de tout un peuple. C’est le défi à relever. Et le monde entier attend de voir si les ex-Zaïrois en sont
capables.
Il reste que selon certaines sources l’implication de Tshisekedi
dans le processus électoral voulue par la kabilie consisterait plutôt à isoler le président de l’Udps en débauchant certains de ses proches au sein de l’Udps ou de l’opposition qui
seraient appelés à participer à un gouvernement d’union nationale. A quoi bon ?
|