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21-12-2011- 11h50 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le
mercredi 21-12-2011 11H56 AFRIQUE REDACTION PAR: JP MBELU
Il arrive que les signes de notre esclavage volontaire nous soient
donnés. Les Chrétien(nes) diraient : « Dieu nous aime ! ». Le tout est de savoir ce que nous faisons de ces signes qui nous sont donnés. Prendre un véhicule de la Monusco dans
le trafic illicite des matières premières de notre pays vers le Rwanda est tout sauf un fait divers. Cela peut être la face visible de l’iceberg de la classique instrumentalisation de
l’ONU par certains membres permanents du Conseil de sécurité. Mais aussi des tergiversations de cette ONU pour organiser un Tribunal Pénal
International pour le Congo alors qu'elle a des preuves. (Suivez le lien mis après l'article)
Dans un article intitulé « Exportation illégale des minerais de la RDC. La Monusco prise la main dans le sac » publié le 23 août 2011, le journal
Le Potentiel note : « La Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) vient de se
distinguer par un nouveau scandale qui risque de la disqualifier davantage (…). » De quoi est-il question ? D’une banale affaire de transport frauduleux de 1200 kg
de cassitérite dans un véhicule de la Monusco du Nord-Kivu vers le Rwanda. Le chauffeur a été intercepté.
La lecture de cet article du journal Le
Potentiel révèle que la Mission des Nations Unies au Congo n’en est pas à son premier coup. Commentant un article publié sur cette banale affaire sur le site
de la Radio Okapi , un compatriote dénommé « Bukavu » écrit : « Pour nous qui vivions au Kivu, il n’y a aucune surprise. Chaque fois que nous dénonçons,
on nous demande la preuve. En voici une. Essayez ensuite de scruter les centaines des avions de la Monuc qui font navettes dans les zones minières. » Il est très peu probable que
la demande de ce compatriote soit exaucée. Il n’est pas sûr que d’ici-là « les centaines des avions de la Monuc soit scrutées ». Pourquoi ? La Monusco
est une mission soutenue et entretenue par « les grandes puissances » ayant orchestré la guerre de basse intensité contre le Congo dit démocratique.
Et cette guerre est une guerre de prédation menée par des pays satellites (le Rwanda et
l’Ouganda). Comme, par exemple, au Département d’Etat (américain) le Kivu fait partie du Rwanda, il est normal que les minerais de cette partie de notre pays soient exportés par ce pays
satellite. Quand Herman Cohen a donné cette information, nous nous en sommes pris à « ses confidences » en refusant de voir la réalité en face. (Comme nous croyons
en une balkanisation géographique de notre pays,, sa balkanisation économique semble être exclue de nos schèmes de pensée. Cela fait partie de nos faiblesses : dès que nous travaillons sur
une question, nous avons, souvent, du mal, à voir ses extensions et une vue panoramique d’autres problèmes du pays!)
Exporter les minerais du Kivu par le Rwanda ne constitue pas un scandale pour les initiateurs de la guerre de
prédation du Congo et pour certains membres permanents du Conseil de sécurité dont dépend la Monusco. Une preuve : la France va recevoir le Président Paul Kagame le 12 et le 13 septembre
2011. « De sources dignes de foi, le Président de la République française recevra Kagame à l’Élysée le 12 septembre 2011. Le président rwandais sera par
ailleurs célébré en grande pompe par le Patronat français au cours de la journée du 13 septembre 2011. Comme lors de la visite de Mouammar Kadhafi à Paris en décembre 2007, les droits de l’homme
et l’honneur de la République vont, le temps de cette visite pour le moins inopportune, céder la place à une certaine realpolitik, au nom du business. Il est évident que les contrats nucléaires,
gaziers, pétroliers et miniers que le MEDEF s’apprête à signer avec Paul Kagame, incluant la réexportation des minerais du Congo par le Rwanda, renforcent le pouvoir d’un régime criminel et
encouragent la poursuite des conflits armés dans la Région des grands lacs. » (Lire La pétition contre la venue de Paul Kagame en France)
Entretemps, c’est ce pays, la France , qui forme les policiers congolais et leur donne du matériel pour
sécuriser l’avant et l’après-élection. Et l’un de ses alliés, les USA, envoie un message sans ambiguïté aux politiciens Congolais demandant aux perdants des élections probables de 2011 d’accepter
les résultats des urnes.
Exportations frauduleuses des minerais de la Monusco vers le Rwanda, visite du Président du
Rwanda à Paris et échange avec le patronat Français, message des USA aux perdants des élections probables de novembre 2011 au Congo, guerre de l’OTAN en Libye après celle de la France en Côte
d’Ivoire, tels sont les faits que nous avons du mal à lire ensemble.
Nous en appelons facilement au complot au lieu de lire les faits et de les comprendre. Les économies
occidentales fondées sur l’exploitation éhontée des colonies (après la traite négrière) se portent très mal. Le triomphe de la cupidité aidant, les plus « malins » (d’entre
les Occidentaux) ont mis leurs sous dans les paradis fiscaux. La rue gronde et exige la justice sociale. Le plus facile à faire pour ces pays, c’est de piller l’Afrique au nom de la
démocratie et de la stabilité. Cyniquement. En instrumentalisant les médiamensonges et en travaillant avec des corporations au sein desquelles les élites africaines
compradores sont choyées. Kagame est l’une d’elles. Au Congo (RD), plusieurs candidats à l’élection présidentielle font partie de ces
élites.
Que faire ? Savoir que la politique est le lieu des rapports de force. Et que les Etats affaiblis le
sont pour le service des intérêts économiques et géostratégiques des « grandes puissances » aux caisses vides. Prendre la Monusco la main dans le sac est révélateur de l’ampleur de la
prédation et de la classique instrumentalisation de l’ONU dans cette œuvre de paupérisation et d’affaiblissement des peuples aux richesses énormes. Croire par exemple que la Monusco est une
mission de stabilisation du Congo (RD) est une illusion. Cela d’autant plus que le mot stabilisation est galvaudé. Pour « les galvaudeurs », il y a stabilisation quand les pays
satellites au service des « grandes puissances » ne sont pas inquiétés dans la poursuite de leur guerre de prédation. Avoir un pouvoir au service du peuple Congolais au Congo serait
déstabilisant pour eux. (Ils font des pieds et des mains pour que les élections à venir ne démentent pas ces principes.)
Travailler au renversement des rapports de force prend du temps et engage beaucoup d’énergie. Au Congo (et
en Afrique), il le faut bien. Nous n’avons pas le choix. La crise économique frappant les pays du Nord (et créant le Sud au Nord) atteste que ou nous renversons les rapports de force
ou nous disparaissons. Dans ce contexte, travailler avec le Sud du Nord, avec tous « ces indignés » réclamant la justice sociale est une aubaine pour l’Afrique (et le Congo). Pour
cause. Les oligarchies d’argent discriminent tous ceux qui vont à l’encontre de leurs intérêts. Au Nord comme au Sud. Il serait sage que « les indignés du monde entier
s’unissent ». A commencer par ceux du Continent-Mère, l’Afrique.
Au Congo (RD), le danger est plus sérieux qu’il ne paraît. Les élites compradores se présentent
aux prochaines élections comme « opposants » et cherchent à créer des alliances. Leurs parrains se frottent les mains en estimant qu’elles vont réussir. Elles ont une
arme : la manipulation médiatique et les bains de foules.
Dieu merci ! Les indiscrétions de leurs parrains invitent les Patriotes-Résistants Congolais à la
vigilance. Nous sommes à une période très critique de notre histoire. Ou nous résistons et poursuivons la lutte contre vents et marées, ou nous nous laissons prendre par une publicité
mensongère d’une union aveugle des forces du changement et nous n’aurons plus que nos yeux pour pleurer.
Dieu merci ! Les minorités organisées n’ont pas encore dit leur dernier mot. Elles ont
compris que les élections à venir sont à la fois un enjeu mineur et un piège. La pilule est très amère. Elle est dure à avaler. Pour les
mangeurs immédiatistes. Pour les combattants de la liberté, la lutte continue. Avant, pendant et après les élections-piège. (à suivre)
J.-P. Mbelu