Crée le
28-12-2011-01h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le
mecredi 28-12-2011 01H50 AFRIQUE REDACTION
PAR: LE PHARE
La décision de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) de suspendre les opérations de compilation des résultats des élections législatives
nationales, tout en réjouissant Congolais et étrangers préoccupés par la recherche de la vérité des urnes, n'en continue pas moins de susciter des interrogations. L'on ne cesse de se demander
s'il est encore matériellement possible de réparer les graves irrégularités enregistrées aux quatre coins de la République, même dans un travail de synergie entre les agents de la CENI et les
experts de la communauté internationale.
L'une des difficultés à laquelle vont être confrontés les uns et les autres va se situer au niveau de la reconstitution des stocks des données Les correctifs
paraissent impossibles là où des « forces occultes » à la solde de certains candidats s'étaient permis de chasser les témoins de leurs adversaires politiques et de falsifier les procès-verbaux
des résultats. Par quelle magie la CENI et ses partenaires extérieurs vont-ils retrouver des bulletins et procès-verbaux soit volontairement perdus, soit détruits par des intempéries, comme
c'était le cas dans plusieurs centres locaux de compilation, dont celui de la Foire Internationale de Kinshasa ?
Que dire des tripatouillages des résultats orchestrés par des chefs des centres ou des encodeurs ? Comment rendre transparents des chiffres dont certains étaient le
fruit du « vote» réalisé dans les machines?
Au regard du gâchis quasi général ayant marqué les élections législatives nationales et conduit la CENI à lever la salutaire et courageuse option de tout arrêter en
vue d'explorer de nouvelles pistes de sortie du puzzle, d'aucuns pensent que le mieux serait de tout reprendre à zéro.
En clair, la solution réside dans l'annulation pure et simple du scrutin du 28 novembre 2011 pour la députation nationale et l'organisation d'un nouveau round
électoral dans toutes les circonscriptions électorales où ont été signalées des irrégularités flagrantes.
A la date d'aujourd'hui en tout cas, très peu d'élus proclamés par la Commission Electorale Nationale Indépendante peuvent se prévaloir d'être l'émanation de la
volonté populaire, telle qu'exprimée dans les urnes. Le challenge à gagner absolument par le « pouvoir organisateur des élections » est de redonner confiance aux électeurs congolais, qui sont
restés avec le sentiment d'avoir été floués.
Si la crise de confiance née à l'occasion des scrutins présidentiel et législatifs du 28 novembre 2011 n'est pas résolue, la démocratie naissante en République
Démocratique du Congo risque de connaître le sort d'oeuvres sans lendemain. Il serait en effet difficile de faire croire à des millions de compatriotes que la légitimité du pouvoir, à tous les
niveaux de représentation nationale, est à chercher dans les urnes, dès lors qu'ils vont continuer à vivre avec le spectre des tricheries électorales.
L'acte de vote va complètement perdre son sens au motif que la vérité des urnes va être celle imposée à l'électorat par des officines politiques. La CENI est
appelée, à cet effet, à faire preuve de courage et d'honnêteté en déclarant nuls et de nul effets les résultats du scrutin législatif, pour ne pas tomber dans des opérations de réparation des
erreurs du 28 novembre 2011 par de nouvelles erreurs. Les Congolais ne demandent rien d'autre que d'avoir des députés qui méritent effectivement leurs
suffrages.