Créé le 18 -04-2011 à 08h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le mardi 19 -2011 22h00 | AFRIQUE REDACTION PAR : DEPECHES DE BRAZZAVILLE
Une répétition publique de la création en cours d'élaboration s'est tenue le 17 avril dans la salle Mikanza Mobyem.
L'œuvre du professeur de chant classique de l'Institut national des arts(INA), Jean-Paul Bosangela, repose sur les traditions Ngombe et Ngala. L'esquisse du premier
opéra congolais a réuni sur les planches quatorze artistes parmi lesquels des professeurs et étudiants de l'INA.
L'opéra Moseka évoque l'histoire d'un rituel de mariage au nord-ouest de la province de l'Équateur. Présentée en deux actes, la composition de Jean-Paul Bosangela
est tout autant un hommage à la beauté qu'à la virginité. En effet, le premier acte aborde les préparatifs des noces de Moseka, le personnage principal. Le second, lui, s'étend sur les festivités
en l'honneur de la jeune épouse devenue mère dans l'entretemps. Mariée vierge, elle avait fait honneur à son village et à sa tribu. C'est ainsi qu'à leur tour, les siens tenaient à lui rendre la
pareille en organisant une grande manifestation en vue de l'honorer.
Une série de chants originaux en ngombe et lingala mis sur partition constituent le répertoire de l'opéra congolais. À ces airs authentiques, Jean-Paul Bosangela a
ajouté la version célèbre du chanteur Redo Likinga de Mwali molema (La femme, c'est l'amour). Dans les dialogues, en plus des deux langues initiales, les acteurs ont aussi fait usage d'un
français « cassé » aux accents ngombe et lingala où le respect des règles grammaticales n'était pas de mise.
Initiateur du nouveau projet artistique du premier opéra congolais, Jean-Paul Bosangela travaille de concert avec certains de ses homologues de l'INA. L'opéra
Moseka a donc pour chef d'orchestre le Pr. de violon Michel Lutangamo tandis que la mise en scène est assurée par celui d'art dramatique, en l'occurrence, Nzey Van Musala. Au terme de la
représentation publique de dimanche, ce dernier s'est confié aux Dépêches de Brazzaville en ces termes : « Ce que nous avons présenté aujourd'hui n'est pas une œuvre achevée mais un squelette de
notre processus de travail. L'INA est un sanctuaire du savoir, de recherche en art ; c'est à ce titre que nous avons osé cette tentative de création d'un opéra congolais. Il s'agit d'une
tropicalisation de l'opéra où les concepts occidentaux du départ seront préservés. Cependant, nous tenons à donner des couleurs locales à l'œuvre tout en en gardant le schéma classique
».
Selon le compositeur Jean-Paul Bosangela, l'usage des instruments de musique congolais contribue largement à l'effort de tropicalisation de son opéra. « Le tambour
à fente appelé localement lokole, le balafon, le tambour à friction, les tambours ordinaires à base de peaux de chèvre et le gong traditionnel donnent une touche purement congolaise à l'opéra
Moseka », a-t-il affirmé. .Pour sa part, Nzey a souligné : « Nous sommes encore loin de la version finale qui sera soumise à l'appréciation du public lors de la grande première. Il y aura une
seconde répétition publique avant cet événement. Il y a encore à faire dans le décor et les costumes, divers masques entreront en danse. En fin de compte, le spectacle sera très masqué, coloré et
sonorisé. Nous y travaillons activement ».
Nioni Masela
Photo 1 : Une scène de l'opéra Moseka
Photo 2 : Les différents acteurs de l'opéra Moseka