Crée le 05-01-2012- 14h25 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le jeudi 05-02-2012 14H25 AFRIQUE REDACTION PAR : ARTV
Image non datée de Denis Sassou Nguesso
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« Les chiffres alarmants du taux de chômeurs font penser aux observateurs que le Congo court un risque de « tsunami de chômeurs congolais » dans les mois à venir si rien n’est fait .»
La lutte contre le chômage a toujours été notre priorité contre ce gouvernement qui a tant privilégié la course à l’enrichissement abusif et personnel de plus de la moitié de ces membres et surtout contre un favoritisme intolérable fait aux membres du clan profitant ainsi pour usurper sans être inquiété des richesses du pays. Ce scandale mis à nu aujourd’hui entraîne, non seulement la majorité des citoyens dans les bas fonds de la misère, mais accentue la puissance de ceux qui ont commis des fautes irréparables de s’ériger en maître. Voler le peuple pour mieux l’assujettir est devenue la règle de gouvernance sous Denis Sassou Nguesso.
Les promesses de 2012 ne sont que « des mesurettes pas sérieuses »
Lorsqu’on 1997, M. Sassou Nguesso revenait au pouvoir par un coup d’état sanglant et très meurtrier, le pays comptait 287.917 chômeurs. Quinze ans après nous atteignons les 1.053.101 chômeurs pour une population d’environ 4.000.000 millions d’individus. Soit 765.184 chômeurs de plus sous ce nouveau règne chaotique de ce pouvoir. Si l’on se réfère au tableau inspiré des chiffres du BIT, nous ne sommes pas loin des chiffres inimaginables des chômeurs dans les deux grandes villes et ses périphéries urbaines (1). C’est trop pour un pays dont les richesses et les potentialités de ressources naturelles ne peuvent justifier un écart aussi affolant.
Dans son message de fin d’année 2012, le Président, le plus contesté que le Congo n’ait jamais connu, découvre, comme par enchantement l’étendu des dégâts sociaux causés par sa gestion tristement amateurisme du pays. Le voilà qui s’empresse de prendre quelques mesurettes pour colmater les brèches si béantes dont il faudrait des années pour en venir à bout. La question que l’on se pose est celle de savoir comment un système aussi gangrené de l’intérieur par la corruption, l’amateurisme, le favoritisme clanique, le manque d’exemplarité, peut-il vaincre le chômage par des coups de balayage superficiel ?
Lorsque plus de la moitié de la population congolaise vit dans le dénuement total privé d’un minimum social, on est loin d’apprécier des discours creux, vides, en guise de récompense tardive. Ce sont sa politique et ses choix qui sont largement responsables du creusement de la pauvreté, d’une corruption destructrice, d’un système clanique et répressif qui entraînent le peuple congolais dans les méandres de la pauvreté. Faut-il croire en cette énième déclaration dont on sait qu’elle ne sera tenue que le temps d’un discours ? Faut-il le croire, lorsqu’il avance que le pays ne connaîtra plus de délestage en 2012 alors que nous attendions cet objectif depuis 10 ans ? Fait-il le croire, lorsqu’il évoque la fin de la cohabitation forcée des congolais avec la saleté, les déchets, les immondices en 2012 ?
Que valent les revalorisations salariales (de 64.000 à 70.000 F.CFA), lorsqu’on sait qu’une famille de fonctionnaire moyen ne peut vivre décemment en deçà de 100.000 f Cfa par mois. Ni encore une réévaluation de la bourse estudiantine de 30 .000 F.Cfa à 45.000 F.Cfa, alors que les logements de ces derniers coûtent en moyenne entre 30.000 à 45.000 F.Cfa dans les grandes villes.
Absence d’une thérapie de choc contre le chômage
Le chômage qui s’empire chaque jour dans notre pays n’est pas une fatalité, mais la résultante d’un système qui favorise le détournement des richesses et des fonds publics pour des intérêts mesquins et égoïstes. En octroyant la gestion de la quasi totalité des ressources du pays à ses proches, il a ainsi hypothéqué les chances de toute une génération. Les colmatages actuels pour essayer de camoufler l’échec cuisant de sa politique n’y changeront rien tant que le système sassouïste sera l’idéologie à la mode. Les chiffres alarmants du taux de chômeurs font penser aux observateurs que le Congo court un risque de « tsunami de chômeurs congolais » dans les mois à venir si rien n’est fait. Contrairement à cette embellie économique vantée, la situation des chômeurs ne va gère s’améliorer avec ce système corrompu.
Dans ce contexte, les congolais ne doivent pas rester inertes. Il en revient donc à chacun de décortiquer dans ce discours de 2012 de Denis Sassou Nguesso la portée de la vérité. Et de mener le combat approprié pour revendiquer les droits de tous les congolais. Tout en sachant que les actions qui restaurent les droits sociaux inaliénables des populations congolaises sont jusqu’alors biaisées.
L’absence d’une politique cohérente de lutte contre le chômage met en lumière un manquement grave d’anticipation et de prévention sur l’avenir de l’emploi des jeunes. La politique du gouvernement a manqué de bon sens en reléguant au second plan ce problème épineux. Certes des mesures dont nous avions nous-mêmes préconisé ont été approuvées et décidées de leurs applications en 2012 en particulier l’augmentation des salaires et la revalorisation de la bourse (2). Mais cela reste très parcellaire au regard des défis sociaux auxquels seront confrontés les congolais en 2012. Comme on le sait, l’annonce de ces augmentations ne sera pas sans incidence sur le coût de la vie. L'on sait que la maîtrise de la flambée n'est pas actée, les loyers des étudiants atteignent des prix affolants. Ce qui aurait pour conséquence de réduire à néant l’effort consenti par le gouvernement.
Les actions contre le chômage pour 2012
C’est pourquoi, il est primordial qu’un forum contre le chômage soit organisé pour clarifier les choses. Celui-ci mettra en place une plate forme pour lutter contre la flambée des prix, de stabiliser les marchés locatifs, les prix des transports. De créer une base nationale de données sur les emplois les plus demandés et un programme national de formation professionnelle et des bourses d'études pour combler à cout, moyen et long terme ces emplois.
Les ministères du commerce et de l’approvisionnement, de la justice, de la jeunesse, les maires des communes doivent se mobiliser pour sensibiliser les populations du bien fondé de maintenir les prix actuels. Ensuite le ministre du développement industriel et de la promotion du secteur privé et le ministre des petites, moyennes entreprises et de l’artisanat doivent inciter les congolais par des actions de facilitation de création d’entreprises. Cela peut se faire par des subventions d’aide à la création. De même il est inadmissible que dans la fonction publique qu’on y retrouve des fonctionnaires à la retraite mais qui continuent de percevoir et occuper des postes fictifs. Cela nuit gravement à l’embauche des jeunes et à renouveler les générations.
Aussi, il faut que l’état investisse dans les secteurs nouveaux de l’emploi comme les TIC. Il est inacceptable que notre pays se situe parmi les moins nantis d’Afrique centrale en matière d'adoption du haut débit. Au 21e siècle, le développement ne peut se concevoir sans internet. Il est donc primordial de donner aux congolais la possibilité de se connecter. Comme il est aussi nécessaire d’établir une connexion entre nos bibliothèques et nos écoles à internet.
Dans l’enseignement, il faudrait porter l’accent sur la formation professionnelle de diplômés universitaires. Mieux orienter les jeunes congolais dans leurs choix de carrière. Favoriser l'innovation. Subventionner la recherche et le développement.
Enfin, pourquoi ne serait-il pas souhaitable d'alléger le coût du travail par une baisse significative des charges patronales et fiscales? Baisse qui serait redistribuée directement aux salariés afin d'augmenter leurs revenus. Par ricochet, nous pouvons générer une augmentation de la consommation. Cela entraînerait un maintien et une incitation de l’activité économique à court ou moyen terme. Ces mesures produiront inéluctablement une reprise de la croissance. Force est de constater que le chemin à faire est long et difficile et que tous les congolais devront faire des efforts. Un défi herculéen mais pas impossible à surmonter. Cela est possible avec un changement radical des mentalités, des hommes patriotiques aux commandes. C’est pourquoi, il est totalement exclu que certains payent le prix fort pour des pilleurs des biens de l’Etat, des fossoyeurs de l’effort national, des corrupteurs invétérés constitués en une organisation mafieuse pour détourner les dividendes du peuple.
Jean-Claude BERI : www.dac-presse.com
…………
(1)Taux de chômage BIT
Mise à jour le Mardi, 15 Mars 2011 07:38 Écrit par Léonard Nabassemba Mardi, 15 Mars 2011 07:29
Taux de chômage au sens du BIT (%) |
|||||||
|
15 - 29 ans |
30 – 49 ans |
50 - 64 ans |
Ensemble (15 – 64 ans) |
Hommes |
Femmes |
Chômage élargi (15 - 64 ans) |
Brazzaville |
27,4 |
14,8 |
4 |
17,6 |
13,5 |
20,5 |
28,6 |
Pointe Noire |
21 |
9,1 |
9,3 |
13,4 |
11,5 |
15,8 |
32,1 |
Urbain Congo |
25 |
12,7 |
5,4 |
16,1 |
13,9 |
18,3 |
26,6 |
Centre National de la Statistique et des Etudes Economiques (CNSEE)
(2) : Réponses du Président du DAC face à la situation politique Congolaise : http://www.dac-presse.com/actualites/a-la-une/politique/249-reponses-du-president-du-dac-face-a-la-situation-politique-congolaise.html