Crée le 06-01-2012- 13h05 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le vendredi 06-01-2012 13H15 AFRIQUE REDACTION PAR : LE POTENTIEL
Les « Indignés » ne sont pas que des Européens ou Américains. Les Congolais de la diaspora ont vite rattrapé le mouvement, qu’ils ont tropicalisé. Toutefois, les
ressorts qui commandent les revendications des uns et des autres ne sont pas les mêmes. Elles ne s’expriment pas dans les mêmes formes.
Quand les « Indignés » européens ou américains descendent dans la rue, squattent des parcs publics ou occupent le Wall Street, ils protestent contre les méfaits du
capitalisme, dont la plus abominable est la dégradation des conditions économiques et sociales des citoyens.
A l’opposé, les filles et fils de la RDC vivant à l’étranger tempêtent pour des questions politiques et, naturellement, d’intendance. Ils expriment leurs
frustrations de manière violente. L’agression dont le président du Sénat congolais a été victime en France, fin 2011, illustre ce dérapage.
Certes, la violence, quelle qu’elle soit et d’où qu’elle provienne, est inacceptable dans un monde civilisé. De même, les voies de fait contre l’intégrité d’une
personne, sans considération de son statut, n’ont pas de place en démocratie.
Comment interpréter alors cette violence gratuite que les jeunes de la diaspora ont décidé d’infliger aux personnalités politiques et autres artistes, accusés
d’être proches des décideurs actuellement au pouvoir à Kinshasa ? Sont-ils manipulés ? Se rendent-ils compte que, par leurs actes licencieux, ils ternissent l’image du pays ?
Malheureusement, devant ce cas, le pouvoir à Kinshasa a pris l’option de se précipiter sur des schémas de stigmatisation, sur l’affabulation, la condamnation. Ce
faisant, il pense dégager sa responsabilité de gouvernant.
Présents sur les cinq continents, nos jeunes compatriotes de la diaspora s’identifient sous une nébuleuse, appelée « Résistants-Patriotes-Combattants ». Leur
motivation est éminemment politique, à savoir « attirer l’attention de la communauté internationale pour l’émergence d’une véritable démocratie en RDC et l’instauration d’un Etat de droit, où la
loi constitutionnelle est au-dessus de tous » les citoyens.
Idéologiquement, ces jeunes ne méritent pas une raclée automatique. Ils ont besoin d’être entendus, besoin de dialoguer. Mais, curieusement, de ce côté du
gouvernement, il ne se trouve aucun interlocuteur. Preuve : le vice-ministre des Congolais de l’étranger avait suscité de l’espoir. Sa disparition, moins de deux ans après sa création, n’a fait
qu’ajouter aux frustrations, à l’incompréhension, à la méfiance.
Il est à souhaiter que l’agression contre le président du Sénat remette en selle l’opportunité de créer une structure, susceptible de fédérer les Congolais d’ici et
de la diaspora. L’Etat a le devoir de récupérer ses fils et filles de l’étranger, leurs projets et leurs préoccupations.