Crée le 10-01-2012- 10h30 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le mardi 10-01-2012 11H10 AFRIQUE REDACTION PAR : ARTV
Organisée au Centre Wallonie-Bruxelles avant sa sortie en salles annoncée pour le 29 février en Belgique et le 4 avril en France, la projection privée d'aujourd'hui
du long métrage de Thierry Michel est destinée à la presse et au monde associatif. La soirée de ce jour passe pour un évènement et devance la sortie en salle du dernier documentaire du
réalisateur belge. Le film retrace les péripéties du procès des policiers accusés de l'assassinat du militant des droits de l'homme, Floribert Chebeya. Entamé cinq mois après son décès tragique,
il a largement contribué à accroître la renommée du premier directeur exécutif de l'ONG congolaise La voix des sans-voix (VSV) tant sur le plan national qu'international. Le nouveau documentaire
de Thierry Michel en rapport avec la RDC porte ainsi sur l'enquête et l'audition des inculpés. Bref, il englobe les différentes étapes du procès d'une durée estimée à huit mois, de novembre 2010
à juin 2011, mais il revient aussi sur les funérailles de Chebeya. L'affaire fut très médiatisée en son temps par la presse locale.
Le Festival des Libertés avait eu le privilège d'abriter l'avant-première mondiale du film, le 23 novembre au KVS, à Bruxelles. À cette occasion, Thierry Michel
avait pris soin d'indiquer à l'assistance qu'il était parvenu à « filmer les débats devant la cour militaire sans trop de difficultés ». À son avis, « le pouvoir avait intérêt à donner une
certaine visibilité à ce procès exceptionnel, pour montrer que les droits de la partie civile et de la défense ont été respectés et que le crime n'est pas resté impuni », rapporte Levif.be. Le
cinéaste belge affirme aussi qu'il « met néanmoins en évidence les manques de ce procès qui tournait parfois à la farce bouffonne ». Il a précisé: « Le général John Numbi, chef de la police,
considéré par beaucoup comme le commanditaire du crime, n'a pas été poursuivi. Il est venu témoigner sans même devoir prêter serment et est, aujourd'hui encore, libre de ses mouvements
».
Si le verdict de l'« Affaire Chebeya » a été rendu, le mystère qui entoure la disparition de son chauffeur, Fidèle Bazana, lui aussi activiste des droits de l'homme
et membre de la VSV, reste encore entier. En effet, Thierry Michel avait souligné, dans une interview accordée aux Dépêches de Brazzaville en juin dernier, à quelques jours de la fin du procès,
qu'il était du reste « très peu cité au tribunal ». La frustration de sa famille et particulièrement de sa veuve était compréhensible. On apprend que Marie-Josée, c'est son nom, avait une fois de
plus manifesté son dépit lors de l'avant-première du 23 novembre à laquelle elle avait pris part. Elle avait alors clairement exprimé son opinion : « Ce procès nous a amené une partie de la
vérité, mais elle est incomplète. Où est mon mari? On le dit enlevé. Qu'on me rende enfin son corps », apprend-on. Par ailleurs, elle a exigé « que la justice internationale reprenne l'enquête et
juge enfin les autres coupables ».
Sept voyages ont été nécessaires à Thierry Michel à Kinshasa pour la réalisation de L'Affaire Chebeya, un crime d'État ? Il semble que malgré son importance, « le
côté très politique du sujet découragea de nombreux bailleurs de fonds potentiels ». Il s'agit notamment des « Affaires étrangères belges et des grandes chaînes de télévision françaises
».
Nioni Masela
Photo : L'affiche de L'Affaire Chebeya, un crime d'État ?