A l’issue de l’assemblée plénière extraordinaire d’évaluation de la mission d’observation catholique aux élections du 28 novembre 2011, les Evêques
Catholiques de la RDC ont publié le message ci-dessous qui était très attendu par la majorité du peuple congolais et auquel certains congolais avaient donné un rôle presque
messianique. Mais enfin de compte, le message des évêques n’est pas différent de leurs homélies du dimanche. Au lieu de répondre aux attentes de la majorité des congolais, le
message noie le poisson et se perd dans les généralités ecclésiastiques déjà connues.
Ce qui est attendu des évêques qui avaient 30 000 observateurs au double scrutin du 28 novembre 2011, c’était de confirmer ou d’infirmer les
quelques résultats des urnes tels que publiés par la CENI et la CSJ à partir du rapport de leurs 30 000 observateurs. Sur base de ce rapport qui existe bel et bien, le cardinal
Monsengwo avait déjà dit que les résultats publiés par la CENI ne reflétaient pas la vérité des bureaux de vote. On attendait que les évêques corroborent les paroles prophétiques
du Cardinal Monsengwo par les preuves des observateurs catholiques pour faire avancer le débat dans la vérité objective et un débat contradictoire. Malheureusement le message des
évêques démontre qu’ils n’ont pas eu le courage de dire la vérité objective du rapport de leurs observateurs. Si le message parvient à sauvegarder l’unité de la CENCO, il apparait
clairement que les évêques sont restés divisés quant à ce qu’on attendait d’eux, à savoir, les chiffres des votes selon les observateurs catholiques.
Au lieu de chercher la justice dans la vérité, le message fait le ponce Pilate, demande aux uns et aux autres de se convertir, de changer de cœur,
de s’amender, de dialoguer, etc. Pourtant les évêques savent pourtant que le dialogue intercongolais a accouché d’une souris au cours de 16 dernières années à cause des forces du
mal qui soutiennent le régime de Joseph Kabila. Le bilan de 8 millions des morts sans justice, le pillage des ressources naturelles, installation d’une dictature militaire, les
assassinats des religieuses, prêtres et évêques, etc. ne semblent pas avoir interpellé les évêques réunis à Kinshasa et qui semblent avoir limité la crise qui sévit en RDC depuis
1996 au hold-up électoral du 28 novembre 2011 qui n’est qu’une conséquence d’un mal assez profond qui ronge le pays.
Heureusement que certains évêques qui au nom de l’unité de façade ne contrediront pas la déclaration ci-dessous travaillent déjà avec le peuple de
leurs diocèses respectifs pour mettre fin à l’imposture politique en RDC. Il convient donc de ne pas juger collectivement les évêques mais de suivre les actions à venir dans leurs
différents diocèses. Toutefois, la CENCO comme association a raté l’occasion de porter très haut l’étendard de la vérité objective en RDC.
La consolation de tous est que les fidèles catholiques, les prêtres, les religieuses, les hommes de bonne volonté n’ont pas encore dit leur dernier
mot sur la suite des actions à mener pour mettre fin à l’imposture politique en RDC. En effet, au cours de l’histoire de l’Eglise Catholique, c’est parmi les fidèles et pas les
évêques qu’on a toujours eu les plus courageux des catholiques. En RDC, le courage de la Bienheureuse Anuarite Nengapeta (une religieuse), du Bienheureux Isidor Bakanja (un laïc),
et de Dona Beatrice Kimpa Vita (une laïque) ne cesse d’inspirer les congolais et les congolaises d’aujourd’hui dans leur recherche des voies et moyens de leur libération de la
dictature et de l’occupation étrangère.
En vertu de la conception actuelle de l’Eglise comme famille de Dieu et de l’appel universel à la perfection évangélique, on peut dire que la tâche
de libérer la RDC n’incombe pas seulement aux Evêques, mais aussi aux fidèles dont le courage pourra demain libérer leurs évêques. Revenant sur les observateurs catholiques, il
n’est pas impossible que demain, ils prennent le courage de la vérité pour partager avec les congolais les résultats des urnes recueillis par eux et que la CENCO retient captifs.
(Beni-Lubero Online)
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