Créé le 21 -04-2011 à 08h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le jeudi 21 -04-2011 08h00 | AFRIQUE REDACTION PAR : LE POTENTIEL
Tout le monde s’accorde sur le caractère irréversible de la réforme des entreprises publiques. Cependant, des divergences de vues entre acteurs clés du processus ne
vont pas dans le sens d’une réforme apaisée. Comme dans une partie de football, il y a urgence à rétablir l’esprit d’équipe, en ayant les regards tournés vers un même objectif.
Le football est non seulement un jeu passionnant, mais il suscite des passions. On meurt d’une défaite, comme d’une victoire. Et ses enjeux financiers et
économiques sont énormes. C’est pourquoi le football a des règles que parfois les acteurs tentent de contourner ou d’interpréter à leurs manières pour en tirer profit. Heureusement il y a un
arbitre. Sinon, il n’y aurait certainement pas match.
La reforme des entreprises du portefeuille de l’Etat n’est pas un jeu, mais une œuvre passionnante dont les enjeux sont capitaux pour le devenir de toute une
nation. La reforme suscite des passions.
Et c’est pourquoi plus qu’au football, il faut des règles strictes, des acteurs qui s’efforcent de les respecter en jouant chacun le rôle lui dévolu, et un arbitre
qui met le holà à la moindre tentative de déviation.
Une dernière image. Le foot est un jeu d’équipe. Certains descendent sur le terrain, d’autres sur le banc de touche, observent et réorientent, alors que d’autres
encore administrent le club. Imaginez une équipe de football où, pendant que les acteurs donnent le meilleur d’eux-mêmes suivant la stratégie arrêtée et les orientations du coach, ce dernier
s’évertue à désorganiser l’équipe par des manœuvres diverses, sous divers motifs par exemple au motif de primes non rétrocédés.
Heureusement, la reforme n’en est pas là, mais il n’en demeure pas moins que l’image interpelle.
En effet, le processus de réforme des entreprises publiques du Portefeuille de l’Etat concerne plusieurs acteurs à la fois. C’est un travail d’équipe avec une
division de tâches précise, un maximum de cohésion et une volonté unanime et sans équivoque de réussir.
Lorsque le 31 décembre 2010, le Comité de Pilotage de la réforme des entreprises du portefeuille de l’Etat (Copirep) termine, presque à la surprise générale, le
processus de transformation en Sarl, il est certes le club sur le terrain, conduit par son capitaine, mais il n’est pas le seul artisan de cette première victoire.
Pendant de longues années, à 2004, il a fallu penser puis élaborer le cadre juridique qui devrait permettre cette transformation. Et les experts du Copirep n’ont
pas travaillé seuls, ni sans fil conducteur. A chaque étape, ils ont reçu les orientations et directives du gouvernement par le biais de la tutelle,- son coach- qui à son tour s’efforçait de
cristalliser et de rencontrer la volonté du gouvernement qui avait fixé la ligne directrice : assurer la compétitivité des entreprises du Portefeuille de l’Etat congolais par le biais de
l’initiative privée. Ce cadre juridique, acte fondateur de la réforme, est le fruit d’un travail collectif, dont divers ministères et le Parlement qui y a ajouté sa touche. Logique : le vaste
chantier de la reforme ne peut être conduit par une seule entité, ou un seul individu.
MAINTENIR L’ESPRIT D’EQUIPE
Un travail d’équipe qui ne tolère ni l’exclusion, ni les coups bas. Il faut un climat apaisé et une concertation de tous les instants entre divers
acteurs.
Personne ne peut réussir à mener tout seul à bon port le programme de réforme des entreprises du portefeuille de l’Etat. Tout comme il faut admettre que lorsque
plusieurs acteurs concourent à la poursuite d’un même objectif, il est parfois difficile de s’accorder sur la bonne stratégie. L’unanimité ne favorise pas le progrès. Mais lorsqu’une option est
prise, que le coach a décidé de son application, c’est aux joueurs de faire le jeu. En toute liberté, avec ce qu’il faut d’imagination et même d’improvisation devant des situations imprévisibles
qui ne manquent pas.
Ce long processus qu’est la réforme, ce long championnat, comporte une bonne dose d’impondérables, ne serait-ce en termes de facteur humain, fait d’embûches et de
résistances de toute nature.
Il appartient dès lors à l’organe qui a la responsabilité technique de l’ouvrage de faire preuve de flexibilité et d’imagination pour surmonter les difficultés,
avec l’appui de toutes les parties prenantes. Les « coups de gueule » du coach, du staff technique, et même de la direction de l’équipe sur le banc de touche, ne doivent être que des cris
d’encouragement, harmonieusement mêlés aux chants des supporters.
On ne peut imaginer que pendant ce processus, certains, pour leurs propres intérêts - par exemple, un pari pour la défaite de l’équipe, - médisent du club auprès
des dirigeants, critiquent même ses coups d’éclat, complotent avec les adversaires et sapent ainsi son moral.
Au risque de se répéter, la réforme est un travail d’équipe, même si les projecteurs sont braqués sur les joueurs, avec le capitaine en tête, et un peu moins sur le
coach. Ce dernier a, outre la mission d’approuver et de veiller à l’application de la bonne tactique, le devoir d’entretenir un climat sain entre les joueurs et les autres membres du staff
technique.
Il se doit de les protéger contre les supporters, contre les dirigeants, contre la presse. Il se doit de les encourager, de veiller à maintenir leur moral, de les
consoler en cas de contre performance pour qu’ils attaquent le prochain défi en pleine possession de leurs moyens. C’est de son intérêt, car lorsque vient la défaite, c’est bien souvent le coach
qui, le premier, paie les pots cassés.